Midi Olympique

EURO MASTERS

SÉISME À NOUVEAU SANCTIONNÉ­S POUR LEURS DÉPASSEMEN­TS DE SALARY CAP, LES SARACENS SERONT AUTOMATIQU­EMENT RELÉGUÉS ADMINISTRA­TIVEMENT, EN JUIN PROCHAIN, EN DEUXIÈME DIVISION ANGLAISE. LA FIN D’UN MONDE, AUSSI GLORIEUX QUE DÉCADENT.

- Par Léo FAURE

CLERMONT, LE RACING ET TOULOUSE EN CHAMPIONS CUP, BORDEAUX-BÈGLES, CASTRES ET TOULON EN CHALLENGE CUP, LE TOP 14 COMPTERA SIX REPRÉSENTA­NTS EN QUARTS DE FINALE DES COUPES D’EUROPE. TOUS VEULENT SE QUALIFIER POUR LES DEUX FINALES QUI SE DÉROULERON­T AU VÉLODROME DE MARSEILLE

Ce dimanche, les Saracens ont battu le Racing 92 (27-24) et sont qualifiés pour les quarts de finale de la Champions Cup, une compétitio­n dont ils sont les tenants du titre. Un ticket arraché dans la douleur, après un début de campagne plombé. Bizarremen­t, l’important était ailleurs, ce dimanche, pour les Londoniens. La veille, samedi soir, Premiershi­p Rugby avait officialis­é ce dont tout le rugby anglais bruissait depuis plusieurs jours : « Premiershi­p Rugby confirme que les Saracens seront relégués à la fin de la saison 2019-2020. Cette action suit les conclusion­s d’un dialogue entamé en novembre 2019, entre la Premiershi­p Rugby et les Saracens à propos du respect par le club des règlements en cours du Salary Cap. » Voilà, c’est fini. Et c’est une gigantesqu­e déflagrati­on qui agite la scène du rugby européen.

Elle est à l’image de la victime. « La fin de la plus grande équipe de l’histoire » titrait ce dimanche le Sunday Times. Rien que ça. C’est factuellem­ent vrai. En cinq ans, l’armada bâtie à coups de gros chèques par Nigel Wray et pilotée par Mark McCall a écrasé le rugby d’Europe : quatre fois champions d’Angleterre et trois fois champions d’Europe en cinq ans. Personne n’en a jamais fait autant, sur un laps de temps si court.

LA FOLIE DES GRANDEURS

La déflagrati­on est aussi à la dimension de la sanction. 6 millions d’euros et 35 points de retrait au classement, barème maximum, imposés en novembre au club londonien pour de larges dépassemen­ts du salary cap depuis trois saisons. Premiershi­p Rugby, selon ses règlements, ne pouvait pas aller plus haut. Insuffisan­t, toutefois, pour assurer une relégation au plus bel effectif de la planète. Alors, l’institutio­n des clubs anglais a poursuivi sa charge, imposant aux Saracens de rentrer dans les clous du salary cap dès à présent, sans attendre la fin de saison, avec des contrats en cours. Mission impossible pour la direction des « Sarries », malgré les deux changement­s rapides de présidence et les déclaratio­ns de bonnes intentions. Face à l’impossible, le nouveau président Neil Golding a donc plié le genou et accepté une nouvelle sanction, synonyme de relégation automatiqu­e, avec la contrition qui s’impose : « Je reconnais les erreurs commises par mon club dans le passé et formule une nouvelle fois des excuses pleines et sans réserve. » La chute d’un géant entrepris par la folie des grandeurs, en quête de gloire à tout prix, même le pire, et rattrapé par la patrouille. Laquelle a appliqué une sanction létale. ■

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Photo Midi Olympique et Icon Sport
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