ATTENTION, DANGER ?
TOULOUSE DIMINUÉS PAR LE « FAUX DOUBLON » DU WEEK-END ET CERTAINES ABSENCES À DES POSTES CLÉS, LE CHAMPION DE FRANCE AURA PEU DE MARGE FACE AU LEADER. Il faut bien négocier cette transition. »
Ya-t-il plus mauvais contexte pour recevoir une équipe en pleine confiance et sans aucune pression ? La question est provocatrice mais il faut avouer que le Stade toulousain n’est pas placé dans les conditions idéales pour aborder ce rendez-vous majeur. Le club a beau avoir enchaîné deux succès européens pour s’offrir une phase de poule quasiparfaite et un quart à domicile, il n’a pas vraiment eu le temps de savourer. La faute, déjà, aux départs de huit de ses pensionnaires pour Nice dimanche soir — dont cinq sont bloqués par le staff des Bleus ce week-end (Mauvaka, Tolofua et Ramos sont revenus jeudi) — où ils ont lancé une période de doublons de tous les dangers. Durant le Mondial, elle avait coûté cher. « L’an passé, on s’en était bien tirés, note Clément Castets. Il faut mieux réussir qu’en début de saison, même s’il y a beaucoup d’internationaux appelés. C’est dur car on commence à fatiguer un peu. J’espère qu’on saura le gérer pour continuer sur notre dynamique. » D’autant plus qu’après le match nul face à Toulon et la défaite à Paris, les Rouge et Noir sont sortis du top 6. La nécessité de ne pas décrocher se fait donc sentir. « C’est la complexité de ce format, reprend le pilier. Basculer d’une compétition à une autre, dans des situations différentes, ce n’est pas simple.
PÉNURIE À DROITE ET À L’OUVERTURE
Ajoutez que certains postes sont fragilisés et vous comprendrez que le mode d’emploi pour établir la composition s’est complexifié ces deux dernières semaines. Référence à la suspension de l’ouvreur Zack Holmes, quand Ntamack, Dupont et Ramos ont été retenus par Fabien Galthié. La bonne surprise (pour le club, moins pour lui) fut le retour du dernier, même s’il n’a évolué qu’une fois à ce poste cette saison et n’a pu s’y entraîner avant ce vendredi. Référence aussi aux blessures de Charlie Faumuina et Dorian Aldegheri. « Perdre deux droitiers est handicapant avant d’accueillir le leader qui s’est permis de gagner aisément aux Wasps, qui avaient une belle équipe, peste Ugo Mola. Sans ouvreur et sans pilier droit, il faudra faire preuve d’imagination, chercher à gagner en trouvant des solutions un peu différentes de celles qui passent par le jeu. » Donc dénicher d’autres ressources et compter sur le répondant du groupe. « Toulouse en a l’habitude, assure Sofiane Guitoune. On va essayer de se serrer. » Et ainsi de demeurer invaincus à domicile si possible. L’ouvreur sud-africain Tristant Tedder de poursuivre en guise de conclusion : « Bordeaux est premier, nous septièmes. On le sait. Mais on va se concentrer sur nous, sur notre plan de jeu. Et si on l’applique, avec les joueurs qu’on a, on peut faire un bon résultat. » Voilà qui permettrait de passer un hiver un peu moins effrayant. ■