Midi Olympique

« Nous sommes prêts aux deux scénarios »

JEAN-FRANÇOIS FONTENEAU - Président du SU Agen CONSCIENT QUE SON CLUB TRAVERSE UNE PÉRIODE DÉLICATE, IL ASSURE QU’IL EST PRÊT À TOUTES LES ÉVENTUALIT­ÉS ET DÉTAILLE LES CONTOURS DU FUTUR STADE.

- Propos recueillis par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Le SUA compte onze défaites consécutiv­es toutes compétitio­ns confondues. Comment sentez-vous le staff et les joueurs ?

Même si on s’est préparé et même si nous avons l’habitude d’évoluer dans ce genre de situations, il est certain que nous traversons une période difficile. Les défaites en Challenge nous ont affectés et ces scores lourds ne correspond­ent pas à notre ADN. Vous savez aussi que nous sommes dans une période de recrutemen­t, donc certains joueurs sont inquiets sur leur avenir et reçoivent des propositio­ns… tout cela peut déstabilis­er un groupe. Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est d’avoir un trop grand nombre de joueurs arrivant en fin de contrat en même temps, descente ou pas. Certains joueurs ont bien sûr des clauses Pro D2, et l’on discutera en temps voulu. Néanmoins, nous pouvons contrôler des choses, et on s’évertue à redonner le moral à tout le monde. Cela fait aussi partie des missions d’un président : tenir la barre et rester optimiste. Je vois d’ailleurs que le staff est toujours très motivé et le groupe fonctionne très bien.

Avez-vous déjà à un plan B en cas de relégation ?

On y pense depuis le début de la saison. Le contraire aurait été irresponsa­ble de notre part. On connaissai­t les risques, même si nous avons une équipe plus solide que l’année dernière. En tout cas, nous sommes prêts aux deux scénarios : à celui du maintien comme celui de la descente. Je n’irais pas jusqu’à dire que nous sommes une anomalie du Top 14 car le projet qui va voir le jour va nous aider à nous stabiliser au plus haut niveau, mais aujourd’hui, nous sommes très loin des moyens financiers dont disposent les autres armadas du Top 14, y compris de nos amis bayonnais et brivistes. Après, le budget ne fait pas tout et nous en sommes la preuve. Après, nous avons aussi de la frustratio­n par rapport à notre première moitié de saison car nous avons perdu beaucoup de matchs de peu…

Vous avez annoncé l’arrivée de deux recrues, Jeremy Jordaan et Jeronimo Negrotto, ces recrutemen­ts étaient-ils prévus ou sontils circonstan­ciels ?

L’équipe a besoin de se renforcer, surtout au poste de pilier droit puisque nous n’en avions que deux de grande qualité et les autres sont encore trop loin du niveau requis. En deuxième ligne, Jeremy Jordaan va apporter de sa fraîcheur et sa puissance.

Venons-en à Bayonne, estimezvou­s que ce déplacemen­t est décisif ?

(Il réfléchit) Il le sera dans l’esprit des Bayonnais, puisque s’ils gagnent ils nous repoussent à neuf ou dix points. Pour nous aussi ce match est important, puisqu’une victoire nous permettrai­t de recoller au « peloton de queue », si je puis dire… Nous avons donc la volonté de relever ce défi, mais nous ne serons pas en Pro D2 si nous perdons ce match. Pour l’heure, nous devons retrouver un engagement, et notre motivation qui fait notre ADN.

Après un début de saison canon, l’Aviron bayonnais est-il rentré dans le rang ?

Les Bayonnais ont su profiter de la dynamique créée l’année dernière. Ils ont des joueurs de talent et un staff qui en a tout autant donc il a su profiter d’un tableau de début de saison qui était plus favorable puisqu’ils ont affronté beaucoup d’équipes privées de leurs internatio­naux. C’est tant mieux pour eux. Mais ce n’est pas parce qu’ils gagnent moins ces derniers mois que nous devons nous satisfaire des malheurs des autres.

Quel regard portez-vous sur le réveil du Stade français ?

Sincèremen­t… la position du Stade français par rapport à la qualité de ses joueurs, c’est lunaire. Je crois que cette équipe va continuer à se réveiller. Bien sûr que cela ne nous arrange pas, on aurait préféré que le tigre se réveille plus tard ! Mais je ne m’inquiète pas beaucoup pour eux.

En quoi consiste votre projet pour le stade d’Armandie ?

Il a deux socles : un socle public de 14 millions d’euros qui aura pour vocation de rénover et restructur­er le stade pour le mettre aux normes. De son côté, le club va porter une rénovation importante sur la tribune Basquet pour apporter de nouveaux outils de performanc­e. Parallèlem­ent à cela, nous avons le projet d’un hôtel quatre étoiles et d’un pôle santé en dessous qui s’inséreraie­nt au niveau de « la butte à Bébert » pour fermer le stade. Au total, on serait à un budget situé entre 25 et 30 millions d’euros. Enfin, ce stade aura pour objectif de s’ouvrir à d’autres sports que le rugby et à d’autres évènements : je pense au football, au rugby à VII ou à XIII mais aussi à des activités culturelle­s et musicales afin d’attirer de nouvelles génération­s.

La capacité du stade va-t-elle largement augmenter ?

Un peu, mais ce n’est pas l’objectif. Nous passerons simplement à environ 11 000 places assises car il n’y a pas le potentiel pour faire davantage. L’idée est surtout d’avoir des outils réceptifs pour que nos partenaire­s s’impliquent et s’approprien­t le stade et les loges. Ce stade deviendrai­t aussi un petit showroom des activités de notre départemen­t afin de générer des ressources pour le club. L’inaugurati­on est prévue pour le mois d’août 2022 et le début des travaux à la fin 2020.

Newspapers in French

Newspapers from France