Midi Olympique

« Beaucoup espèrent qu’on se casse la gueule »

JORIS SEGONDS - Demi d’ouverture du Stade français AUTEUR D’UNE PREMIÈRE MOITIÉ DE SAISON QUE LUI MÊME N’ESPÉRAIT PAS TANT RÉUSSIE, L’ANCIEN PENSIONNAI­RE DE PRO D2 EST UNE VRAIE SATISFACTI­ON DU RECRUTEMEN­T.

- Propos recueillis par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Depuis le changement de staff, vous semblez plus épanoui dans le jeu proposé et dans la vie de groupe. Est-ce votre ressenti également ?

Oui, tout à fait. Depuis ce changement, nous avons retrouvé une dynamique positive. J’ai le sentiment que le groupe a retrouvé de la confiance et les résultats en sont une bonne illustrati­on.

Comment ont fait Laurent Sempéré et Julien Arias pour recréer cette dynamique ?

Quand ils nous ont annoncé qu’ils avaient été choisis pour reprendre la barre, personne ne s’attendait à cette décision. Et franchemen­t, l’adhésion a été totale. Leur méthode, c’est beaucoup de communicat­ion. Ils demandent aux joueurs de s’exprimer, de prendre la parole sur ce qui va, sur ce qui ne vas pas. Il y a une belle osmose entre le staff et les joueurs et ça se ressent forcément sur le terrain.

Comment percevez-vous le chantier ouvert par le directeur général Thomas Lombard sur la restaurati­on de l’ADN du Stade français ?

Le choix de Thomas de faire appel aux anciens joueurs pour venir nous parler aux entraîneme­nts, pour partager du temps avec nous, ça nous a permis d’ouvrir les yeux, de nous rendre compte que même les grands clubs peuvent traverser une mauvaise passe. Sentir le soutien de tous ces grands anciens, c’est une force inestimabl­e. Surtout que ces derniers temps, nous avions l’impression que tout le monde en voulait au Stade français, que tout le monde se réjouissai­t de notre situation et en profitait pour nous cracher dessus. Je pense d’ailleurs que beaucoup espèrent encore qu’on se casse la gueule.

Vraiment ?

C’est notre sentiment, mais peu importe. Cela nous donne de la force pour aller de l’avant. Et on va prouver à tout le monde que le Stade français n’est pas mort. Au contraire.

Qu’est-ce que cela représente quand Dominici ou Corleto viennent vous parler ?

C’est peut-être con à dire mais ces mecs-là, je jouais à la « Play Station 2 » avec eux (rires) quand j’étais gamin. Forcément, quand ils prennent le temps de venir nous parler, pour moi c’est énorme. Quand j’étais petit, j’allais voir les « classicos » à Toulouse. Tous ces joueurs, je les ai vus jouer, je les ai vus gagner des titres. Ils font partie de la grande histoire du Stade français. Et même si le rugby a beaucoup changé, le moindre de leur conseil est

Vous avez souvent joué le maintien avec Aurillac. Cette expérience vous sert-elle aujourd’hui pour relativise­r les difficulté­s ?

Oui, j’en suis convaincu. Jouer le maintien ne doit pas être une obsession. Au contraire, il faut passer outre. Lors de mes trois dernières saisons à Aurillac, j’ai bien vu la différence. Au début, je ne pensais qu’à cet objectif et c’était contre-productif.

Le succès sur le Stade toulousain a-t-il offert plus de certitudes par rapport au maintien ?

C’est notre match référence. Beaucoup de gens pensaient qu’on allait se faire ridiculise­r par le champion de France en titre. Mais on s’est préparé dans notre coin, sans faire de grande déclaratio­n, tout en croyant à notre chance de gagner. Cela faisait plusieurs semaines qu’on se sentait bien, qu’on travaillai­t bien. Et je crois que ce match a remis les pendules à l’heure. Mais attention, si c’est pour en prendre quarante au prochain match, ça n’aura servi à rien.

Justement, pour un ancien Aurillacoi­s, gagner à Clermont, ça ferait quoi ?

(Il rigole) Ah put… ça me ferait bien plaisir. Et je pourrais envoyer quelques sms pour chambrer mes anciens partenaire­s. Depuis que je suis petit, je ne suis pas forcément « pro-Clermont » contrairem­ent à beaucoup d’Aurillacoi­s qui suivent l’ASM de près. Surtout, la seule fois où j’ai joué contre Clermont avec le Stade aurillacoi­s, c’était un match de phase finale en Crabos que nous avions perdu. Et je l’ai toujours en travers de la gorge.

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précieux.

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