OPÉRATION ZÉRO DÉCHET
NEVERS PLOMBÉE PAR TROIS ESSAIS CADEAUX À VANNES, L’USON DEVRA ÉPURER SON JEU POUR DOMINER LES AIXOIS ET RESTER DANS LA COURSE AUX PHASES FINALES.
Une touche mal assurée, une passe ratée et une réception bafouillée qui font trois essais pour Vannes. Nevers avait encore quelques cadeaux au fond de sa hotte, vendredi dernier en Bretagne. La défaite (31-16), lestée d’un bonus offensif concédé à un concurrent direct pour la qualification, met un arrêt buffet à une remarquable série de trois victoires loin des bases ligériennes. Le succès brillamment obtenu une semaine plus tôt à Béziers (44-17) adoucit légèrement l’amère potion vannetaise : « Si on nous avait dit qu’on sortirait de ces deux matchs à l’extérieur avec cinq points, on aurait signé tout de suite », souligne le manager Xavier Péméja. « À Vannes, l’état d’esprit était bon, ce sont des erreurs individuelles qui nous coûtent trop cher. » La prestation de la mêlée usoniste, nettement supérieure au huit du RCV, est également de bon augure, avant la venue de Provence Rugby. À l’aller, début novembre, Hugo Fabrègue et les siens avaient été chahutés comme rarement cette saison dans un domaine qui fait leur force. Une aubaine pour le buteur aixois, plus en réussite que son vis-à-vis ce soir-là. Défaits 15 à8, à un poil du bonus défensif, les Neversois ont retenu la leçon et ensuite serré les rangs à l’extérieur, dominant tour à tour Rouen, Mont-de-Marsan et Béziers dans leur implacable remontée au classement.
PAS DE RELÂCHEMENT
Mais le souvenir provençal reste frais à l’esprit d’Hugo Fabrègue : « On va rencontrer une équipe qui est dans le dur, qui vient de perdre chez elle contre Mont-de-Marsan et qui doit montrer une image très forte à l’extérieur. On s’attend à un match très difficile. On reçoit deux fois (Grenoble au menu la semaine suivante, N.D.L.R.), on n’a pas le temps de réfléchir. Ces deux matchs peuvent être un tournant : si on les gagne, on reste en haut, sinon ça va être plus compliqué. » Le début de saison erratique de l’Uson a piqué au vif le troisième ligne centre, encore insatisfait de son rendement personnel, y compris à Vannes : « On a une image à tenir, on sait où on joue, et individuellement on n’a pas envie de passer pour des pipes. Notre équipe est jeune, elle n’a pas beaucoup de vécu en Pro D2 mais elle a montré qu’elle savait très bien réagir. On a une bonne équipe, on s’amuse et on relève la tête. Maintenant, on doit continuer à bosser. »
Vacciné contre l’euphorie, le groupe neversois revient de trop loin pour céder à la tentation du relâchement. Ses deux revers devant son public, face à Soyaux-Angoulême et Colomiers, et sa dernière livraison inaboutie face à Aurillac sont là pour rappeler, si nécessaire, qu’un match à domicile n’est plus une garantie de confort dans un championnat à l’étouffée : « On voit que dans ce Pro D2 tout peut arriver », pointe Xavier Péméja. « Il n’y a rien de fait d’avance et on doit prendre ce match très au sérieux, avoir davantage de maîtrise qu’à Vannes. On n’a pas le choix, on doit gagner à la maison si on veut valider ce qu’on réussit à l’extérieur. » ■