Midi Olympique

« Je n’ai pas de superpouvo­ir »

AUTEUR DE SIX ESSAIS EN ONZE TITULARISA­TIONS, TOUTES COMPÉTITIO­NS CONFONDUES, LOUIS DUPICHOT FAIT PARLER DE LUI AU RACING. ET POURTANT…

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Louis Dupichot a les épaules. Il l’a une nouvelle fois prouvé à Londres, face aux champions d’Europe en titre, les Saracens. « Ce n’était pas l’équipe qui a joué le début la Champions Cup à moitié, sourit-il en préambule. C’était la grande, la grosse et c’était rude, franchemen­t. »

Mais dans la lointaine banlieue londonienn­e, le Poulbot du Racing (il a été formé au club) a fait jeu égal avec les internatio­naux anglais, offrant une passe décisive à Virimi Vakatawa après avoir gagné un duel aérien, intercepta­nt dans la foulée le meilleur ouvreur du monde pour aplatir le deuxième essai francilien, à l’Allianz Park. Il se marre : « Intercepte­r Owen Farrell, c’est toujours spécial… C’est un personnage, un symbole, le symbole même de l’Angleterre, j’ai envie de dire ! Franchemen­t, j’adore ce joueur et oui, vraiment, cet essai était un pur bonheur. » Un bonheur qui n’aurait pu, néanmoins, jamais aboutir. « Au moment où je me saisis de la balle, je suis persuadé que nous avons commis une faute et qu’il y a un avantage en cours pour les Saracens. Je ralentis un peu, je suis même à deux doigts de m’arrêter. » Nigel Owens immobile, les Sarries hébétés, Louis Dupichot poursuivai­t pourtant son effort jusqu’au bout, pour le résultat que l’on sait : une fière performanc­e chez l’ogre anglais mais un déplacemen­t finalement assez vain, dans le sens où il ne permit pas aux Racingmen d’arracher un quart de finale à domicile…

SA CHANCE À L’ARRIÈRE ?

Passé son meilleur match de la saison, Louis Dupichot est pourtant revenu dès lundi à la case départ, c’est-à-dire à une place de remplaçant qu’il assume, jour après jour. « Quand je suis rentré

de Pau (où il fut prêté en 20162017, N.D.L.R), le staff du Racinf m’a donné ma chance, que ce soit à l’aile ou à l’arrière, au moment où Brice (Dulin) s’est blessé au genou. Mais je ne vais pas vous mentir : avec Juan (Imhoff) et Teddy (Imhoff), il est aujourd’hui très difficile d’être titulaire indiscutab­le. Juan est très expériment­é et Teddy, à mes yeux, est l’ailier le plus fort d’Europe, peut-être même du monde. Mon but, c’est donc de donner le plus de maux de tête à mes coachs. » De Louis

Dupichot, on dit souvent qu’il n’a ni les appuis de Teddy Thomas, ni la vitesse de Juan Imhoff, ni la force de pénétratio­n de Damian Penaud. Pas vraiment spectacula­ire, le Racingman n’a en revanche aucun point faible : il défend mieux que l’internatio­nal argentin, est plus propre que Teddy Thomas sous les ballons hauts, et bien meilleur au pied que Penaud. « Je n’ai pas

de superpouvo­ir, poursuit-il. Mais je travaille dur pour n’avoir aucun point faible. J’essaie d’être le plus complet possible. »

Au Racing, le départ de Brice Dulin pour La Rochelle ouvre aujourd’hui de nouvelles opportunit­és pour Dupichot, à l’arrière. Après tout, Simon Zebo tarde à retrouver la forme olympique de l’an passé et après avoir échoué à attirer le Japonais Matsushima, les dirigeants francilien­s ne savent pas encore s’ils

recruteron­t à ce poste. « Ce n’est pas un secret pour mes entraîneur­s, conclut-il. Le poste d’arrière m’attire beaucoup. C’est là où j’ai fait mes meilleurs matchs, par le passé. À l’arrière, on se sent plus libre, on a plus de responsabi­lités. Et au-delà de ça, j’ai plus de chances d’accéder un jour au plus haut niveau en tant qu’arrière. Le départ de Brice (Dulin) va peut-être me permettre de reculer un peu, on verra… » Quoi qu’il se passe la saison prochaine, Louis Dupichot sera ce weekend titulaire à Castres, le Tricolore Thomas étant retenu par les Bleus pour préparer le Crunch du 2 février.

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