Midi Olympique

D’abord, le combat

- Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

On parle de nos jeunes, présents en nombre dans ce nouveau groupe France et de la responsabi­lité qui leur incombe désormais de rendre aux Bleus leurs couleurs. On cause de Galthié, de son staff, de leur message d’exigence ressassé et qui doit tout autant aider à retrouver un standing de premier plan, abandonné depuis une décennie. Ce sont des souhaits, des voeux pieux qui ne résonnent qu’à moyen terme. Avant cela, ce dimanche, il y a le crunch. À ce stade, le seul match qui compte vraiment.

Voilà de quoi bien mesurer l’urgence. Mais aussi l’excitation qui revient, chaque année, quand ce si cher Tournoi reprend le devant de la scène. Un Tournoi ne se galvaude pas. Il ne sera jamais un exercice préparatoi­re, ni une série d’entraîneme­nts dirigés dans l’optique d’une Coupe du monde quadrienna­le. Un Tournoi est une fin en soi et impose, dès la première année d’une prise de fonctions, un tempo au mandat qui s’ouvre. C’est d’autant plus vrai quand il offre, en ouverture, une affiche si spéciale.

Voilà une rencontre qui donne envie et peur, tout à la fois. Face aux récents finalistes du Mondial japonais, il conviendra de ne pas tirer de leçons définitive­s. Ni positives, ni douloureus­es. Une exigence, une seule, à ce stade : rivaliser dans le combat, avec cette dose d’orgueil vital à ce sport. Toutes ces choses premières de l’hormone sans lesquelles, lundi matin, il serait abscons de débriefer le match sous un angle tactique, à la machine à café.

Voilà l’enjeu véritable de ce match. Eddie Jones le sait, qui promet aux Français « un engagement physique brutal » dans ce premier match d’une autre ère. « Crazy Eddie » sait que cette jeunesse française, sans conteste talentueus­e, doit encore apprendre la férocité de ces rencontres du Tournoi des 6 Nations. C’est sur ce point qu’il la testera d’abord.

Fabien Galthié, nouveau sélectionn­eur dans les faits, imprégné du rôle depuis dix ans auprès des plus grands - Fouroux, Berbizier, Skrela et Villepreux, Laporte, Phelan, Brunel, Rassie Erasmus et Eddie Jones, tiens donc affirme, lui, un discours moins direct, plus précaution­neux. Passé l’obligation de communicat­ion, au moment de prendre en mains les destinées d’une équipe qui ne fait plus peur à personne depuis trop longtemps, il revient pourtant à l’essentiel : avant toute chose, l’équipe de France doit de nouveau faire mal à ses adversaire­s. Jusqu’à leur inspirer de la crainte.

Ce n’est pas un gros mot. Pas dans ce sport. Les Bleus doivent séduire par leurs fulgurance­s, leurs talents et leurs audaces. Peut-être, mais cet enjeu peut attendre. Ils doivent en revanche dominer physiqueme­nt, sans attendre, ceux qui s’y opposent, dans un combat où elle fut encore parmi les nations les plus faibles du dernier Mondial. Constat désolant. Sans l’engrais d’un engagement féroce, rien de bon ne pousse sur un terrain de rugby. ■

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