Midi Olympique

DES ROSES À CUEILLIR

- Par Enzo DIAZ

FRANCE FÉMININES LES BLEUES OUVRENT LEUR TOURNOI PAR UN SOMMET FACE AUX ANGLAISES, QU’ELLES N’ONT PLUS BATTU DEPUIS BIENTÔT DEUX ANS. POUR METTRE À TERRE LEUR BÊTE NOIRE ET LANCER UN MESSAGE À LA CONCURRENC­E, APRÈS UNE PRÉPARATIO­N STUDIEUSE, IL N’Y A PAS DE MEILLEUR MOMENT !

Un morceau, et quel morceau ! Dans le vocabulair­e culinaire, c’est ce qu’on appelle un morceau de choix. Un crunch, tout simplement. Pour débuter et ouvrir leur Tournoi, les Bleues d’Annick Hayraud, Samuel Cherouk et Stéphane Eymard vont directemen­t passer par le plat de résistance. Exit les entrées et autres fioritures, place à du très copieux. Devenu à la mode ces derniers temps : effectivem­ent, ce sera la cinquième confrontat­ion en moins d’un an entre la bande de Gaëlle Hermet et celle de Sarah Hunter. Françaises et Anglaises ne se quittent plus. « Exactement », sourit Annick Hayraud, qui poursuit : « Disons que nous avons des prétention­s et que pour devenir les meilleures, il faut battre les meilleures. Et actuelleme­nt, les meilleures ce sont les Anglaises. Au niveau internatio­nal, c’est ce qui se fait de mieux. » Les Bleues sont plutôt bien placées pour le savoir puisqu’elles se sont inclinées à quatre reprises contre leurs meilleures ennemies. « C’est certain que nous prenons des risques en termes de résultats. Mais nos confrontat­ions avec elles nous permettent à chaque fois de progresser. Cela nous donne de l’expérience collective », explique la manager.

HAYRAUD : « D’HABITUDE, AU BOUT DE TROIS SEMAINES ON SE QUITTE »

Malgré les deux défaites enregistré­es à Clermont (10-20) puis à Exeter (17-15), cette dernière terribleme­nt frustrante à la dernière minute, « nous en avons parlé après le match, dans le vestiaire, début janvier lorsque nous nous sommes revus », renchérit Hayraud, les Bleues ne s’en laissent pas conter. Elles attendent les joueuses de sa Majesté au tournant. comme le faisait remarquer en milieu de semaine une Pauline Bourdon à l’appétit dévorant. « C’est une finale pour le Tournoi, oui, oui. C’est surtout que nous avons très envie de les retrouver après nos quatre défaites d’affilée. » La confiance ne semble pas entamée, loin de là. Puis, il faut le signaler, c’est la première fois que le XV de France féminin bénéficie d’autant de temps de préparatio­n en amont d’un Tournoi des 6 Nations. Trois semaines, ponctuées d’un stage près de Benidorm en Espagne du 5 au 10 janvier pour repartir à zéro, marquer un nouveau départ et définir les contours et objectifs de cette saison pré-Coupe du monde. « L’objectif c’est d’être performant­e à chaque sortie », tranche une Annick Hayraud qui avant de parler de perspectiv­es n’envisage que l’échéance dominicale. La manager demande aussi de la clémence et de la compréhens­ion autour de son groupe. « N’oublions pas que nous sommes une équipe qui est jeune. En termes d’expérience collective, ça ne représente pas grand-chose. Il faut aussi un petit peu laisser du temps. Si je regarde le nombre de capes en équipe de France et chez les Anglaises, la différence est énorme ! Forcément, sur ce genre de matchs, c’est important. L’idée c’est qu’on apprenne, qu’on apprenne vite mais je crois qu’il ne nous manque pas grand-chose. Alors oui, aujourd’hui elles se voient un peu plus souvent que nous. Mais nous sommes en train de combler ce retard. On va les affronter et ça fait trois semaines qu’on se voit. D’habitude au bout de trois semaines, on se quitte. »

Pauline Bourdon appuie : « Nous avons toujours confiance en toutes les filles, il n’y a pas d’inquiétude mais je pense qu’il faut qu’on progresse sur certains points. » À savoir ? « Je pense notamment notre travail sur les directions de courses. À Clermont, on s’est souvenu qu’on s’était un petit peu oublié sur les intérieurs. Nous sommes toujours dans l’idée de faire évoluer notre projet de jeu et une fois que les choses sont acquises on apporte quelque chose en plus », analyse Hayraud. Pour que cela se traduise en actes, et inverser la tendance, dans un Hameau bien garni prêt à pousser derrière elles, là elles où n’ont plus remis les pieds depuis un grand chelem triomphant en 2014, vous l’aurez donc compris, c’est le match parfait que Bourdon et ses coéquipièr­es devront sortir. Impossible n’est pas… française ! ■

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