Midi Olympique

L’HEURE HACHE

NEVERS FACE AU LEADER GRENOBLOIS QUI L’AVAIT CORRIGÉE EN OCTOBRE, L’USO NEVERS RUGBY SE PRÉPARE SANS COMPLEXES NI INHIBITION À UN MATCH ÉTALON DE SES FORCES ET DE SES AMBITIONS.

- Par Sébastien CHABARD

Vendredi dernier, quelques minutes après la victoire bonifiée (43-13) sur Provence Rugby, le deuxième ligne Thomas Ceyte, le demi de mêlée Joris Cazenave et le manager Xavier Péméja avaient déjà la tête tournée vers le match suivant : la réception de Grenoble, impression­nant leader lancé vers la remontée en Top 14. Ne surtout pas s’enflammer, garder les pieds sur terre, tels étaient les mots clés de commentair­es à chaud qui ne sentaient pas la distributi­on d’éléments de langage. Et pour cause : les Neversois sont particuliè­rement bien placés pour savoir ce qu’il en coûte d’affronter la phalange alpine sans être au summum de sa concentrat­ion. À l’aller, en octobre, ils avaient payé au prix fort les failles de leur état d’esprit et de leur défense : 46-21, six essais encaissés en paquets de deux, au début de chaque mitemps et, pire encore, dans les dernières minutes, alors même que les Grenoblois évoluaient à 14 et qu’un bonus défensif était envisageab­le. « Ce match, ce non-match, on l’a dans un coin de notre tête, souffle le centre Rudy Derrieux. On veut remporter une grosse victoire contre Grenoble, pour montrer que Nevers est de retour. On a savouré le match face à Provence Rugby, mais, dès samedi, on a commencé à regarder les vidéos du FCG. » Nul doute que Stéphane Glas, son staff et ses joueurs auront eux aussi décortiqué les prestation­s neversoise­s, qui n’ont plus grand-chose de commun avec le brouet servi au Stade des Alpes.

PRISE DE CONSCIENCE

Depuis ce dimanche d’octobre, l’Uson s’est en effet spectacula­irement ressaisie. Comme si l’ampleur de la défaite, ajoutée à celle tout aussi cuisante subie à Oyonnax lors de la 2e journée, avait provoqué une décisive prise de conscience. Quatorzièm­es avec 12 points (et un match en retard face à Béziers) en repartant de la préfecture iséroise, Hugues Bastide et ses coéquipier­s sont aujourd’hui cinquièmes avec 47 points. Huit victoires et trois défaites dessinent un tableau de marche calqué sur celui du leader, avec 31 points empochés - si l’on enlève la victoire acquise face aux Biterrois. « On a montré qu’on avait une force de caractère intéressan­te, apprécie Rudy Derrieux. Et on sait d’où on vient. » Repartis sur de bonnes bases en 2020, avec deux succès bonifiés en trois matchs, les Neversois récupèrent à point une justesse offensive qui leur faisait défaut avant la trêve : « On se trouve davantage, on applique mieux notre système de jeu, et ça nous sourit. »

Le débarqueme­nt de l’équipe la plus solide à l’extérieur dans un Pré-Fleuri qui court après son lustre de forteresse hermétique (deux claques assénées par Soyaux-Angoulême et Colomiers) ne fait pas trembler le trois-quarts centre : « Si on veut recoller aux quatre premières places, on n’a plus le droit à l’erreur. » Remontés à bord du train des qualifiabl­es, les Neversois regardent désormais vers la première classe, celle des barrages à domicile, dont elle avait été éjectée, en fin de saison dernière, après avoir occupé pendant quelques semaines le fauteuil de leader : « C’est vrai qu’Oyonnax est à dix points devant nous, mais le championna­t est encore long ; il reste douze journées et tout peut se passer. » ■

 ?? Photo Stéphanie Biscaye ?? Les Neversois de Rudy Derrieux veulent confirmer face aux Grenoblois leurs bonnes performanc­es des dernières semaines.
Photo Stéphanie Biscaye Les Neversois de Rudy Derrieux veulent confirmer face aux Grenoblois leurs bonnes performanc­es des dernières semaines.

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