LA THÈSE DE L’ACCIDENT
PERPIGNAN COMPLÈTEMENT AMORPHES À MONT-DE-MARSAN, LES CATALANS ONT MIS FIN À LEUR SÉRIE DE SIX VICTOIRES CONSÉCUTIVES. L’USAP DOIT SE RASSURER, ET RÉAGIR, CE VENDREDI CONTRE CARCASSONNE.
Àla question, « qui pour arrêter Perpignan en 2020 ? », le verdict ne s’est pas fait trop attendre. Dimanche dernier à Mont-de-Marsan, l’Usap a livré la prestation la plus indigeste de sa saison. Attaque stérile, défense apathique, conquête inexistante… les coéquipiers de Mathieu Acebes n’étaient visiblement pas sortis du bus. Une décompression fautive mais presque inévitable, après six victoires de rang depuis le mois d’octobre. Il n’empêche que les Catalans, leaders du Pro D2 à l’aube du déplacement à Guy-Boniface ont abandonné leur première place. La faute à leur non-match dans les Landes, et au rythme imposé par Grenoble, Colomiers et Oyonnax au haut du classement. « Il n’y a pas grand-chose à analyser. Et je ne suis pas sûr que nous ayons fait de mauvaises choses, puisque nous n’avons rien fait le week-end dernier. C’est encore plus grave, et ça nous dérange beaucoup plus », lance Patrick Arlettaz. « Le pire ennemi, c’est nous. Ça a toujours été comme ça depuis que je suis ici. Il faut se remettre en question tous ensemble, arrêter d’être trop scolaires
ALEX BROWN, 20 MOIS PLUS TARD !
La question se posait depuis trop longtemps désormais : Alex Brown allait-il, un jour, reporter le maillot de l’Usap ? La réponse est intervenue, ce mercredi à l’entraînement, lorsque le pilier anglais a enfilé sa chasuble, en même temps que de ses quatorze autres coéquipiers qui débuteront la rencontre face à Carcassonne. À 30 ans, la carrière du droitier britannique est un long chemin de croix. Hormis une saison pleine à Doncaster, en deuxième division anglaise, lors de l’exercice 2011-2012, Alex Brown n’a jamais véritablement enchaîné les feuilles de matchs. À Exeter tout d’abord, où il ne fut jamais considéré comme le premier choix de ses entraîneurs. À Perpignan, ensuite, où son éclosion fut stoppée par un genou gauche très mal en point. Après près d’un an d’absence, en 2017, Alex Brown est rapidement devenu la clé de voûte de la mêlée catalane lors de la saison du titre, avant une terrible rechute à l’aube du Top 14, et une nouvelle absence de plus de vingt mois. En fin de contrat en juin prochain, le pilier de Perpignan goûte le plaisir de retrouver les terrains : « Je me sens très bien, plus costaud qu’avant. J’ai énormément travaillé pendant mon absence. C’était très dur, mais je suis très content aujourd’hui. » et prendre les choses en main. À un moment donné, c’est nous qui sommes sur le terrain », poursuit l’arrière Jonathan Bousquet.
RÉACTION OU DÉPRESSION
Dans sa quête d’une demie à domicile, Perpignan ne peut se permettre de reproduire pareils écueils. Au-delà de retrouver des certitudes, et de retrouver une progression qui tourne au ralenti ces dernières semaines, une réaction est surtout impérative, vendredi soir contre l’USC, en ce qui concerne l’état d’esprit du groupe catalan. « C’est la chance de notre métier. Quand on est fautif, on a tout de suite l’occasion de montrer qu’il ne s’agissait que d’un accident. Et là je parle en termes d‘attitudes et de contenu », confirme l’entraîneur en chef des Sang et Or. « Bien sûr qu’il faut de la colère chez les joueurs. Sans ça, tu ne peux pas exister. Si nous n’avons pas envie là, c’est que nous n’aurons jamais envie », prévient Bousquet. Alors que les matchs à AiméGiral ont fait naître une certaine routine depuis le début de la saison, inutile, cette fois, de chercher bien loin des leviers de motivation. ■