UN PARFUM SI ENIVRANT
DAX - SAINT-JEAN-DE-LUZ
Quitte à ce que cela puisse paraître surprenant de prime abord, la notion de « match de phase finale » ne trouve pas d’écho particulier auprès de David Irazoqui et Benoît August. Le technicien luzien et le président dacquois estiment en effet que la saison du vaincu ne prendra pas fin ce vendredi, en soirée, devant les caméras. « Et le gagnant ne sera pas qualifié pour autant pour le Jean-Prat », prévient le premier nommé, auquel son ancien coéquipier sous la bannière biarrote emboîte volontiers le pas. « En fait, il s’agit de gagner pour espérer. Si Saint-Jean-de-Luz s’impose, la situation se compliquera sérieusement », explique Benoît August tout en n’accréditant guère le fait que les protégés de Frédéric Tauzin, Stéphane Barberena et Emmanuel Maignien puissent figurer en bonne place sur les tablettes des pronostiqueurs.
« LE RUGBY DES PLURIACTIFS QUI S’ÉCLATENT »
« Regardez le classement et prenez en compte le score du match aller, vous comprendrez pourquoi nous abordons le retour en toute humilité, même si dans l’esprit de beaucoup, nous sommes l’équipe à battre. Je suis certain que les Luziens, après nous avoir donné une petite leçon, viennent pour nous éliminer définitivement ! », poursuit celui fut aussi l’un des bourreaux de Toulouse lors de la mémorable finale de 2006. Ce à quoi le colistier de Serge Milhas rétorque à distance : « Dax est clairement le favori. Notre adversaire est en phase ascendante et vit à l’heure du professionalisme. » Le mot si longtemps tabou durant presque tout le siècle dernier est lâché. S’ils jouissent, comme les jeunes Blagnacais en poule 3, d’un certain capital sympathie auprès des aficionados, c’est parce que les Basques représentent le « rugby des pluriactifs qui s’éclatent ». On les décrit souvent comme des « crayons » (dans le jargon, cela désigne un joueur très léger par opposition à un golgoth) adeptes du jeu rapide en mouvement perpétuel. August n’est que partiellement d’accord : « Ils jouent beaucoup et très bien, c’est vrai. Mais leur pack tient également la route en termes de gabarit ! »
Bien évidemment, aucune animosité entre gens du même voisinage. Les « anciens » (tout est relatif !) savent que pendant longtemps, on parlait du comité de Côte basque-Landes. « C’est un plaisir de se retrouver », conclut notre interlocuteur, sachant que la présence des caméras de télévisions est stimulant et non pas générateur de pression. Enfin, pour ce qui est de la revue d’effectif, on sait que ni Quintana (dont le cousin Jean-Bapiste, avait porté les couleurs de Bobigny), ni Betbeder et Da Costa ne sont opérationnels côté visiteur. ■