Midi Olympique

« Quelle stratégie ? »

BRUGES-BLANQUEFOR­T - ÉLITE 2 QUAND IL S’AGIT DE DÉFENDRE SON CLUB ET LE RUGBY FÉMININ, LA PRÉSIDENTE DELPHINE PELISSE NE CONNAIT PAS LA LANGUE DE BOIS. LA PREUVE…

- Propos recueillis par G. P.

Les filles de l’ESBB rencontren­t des difficulté­s, de quelles natures sont-elles ?

Nous avons un réel manque d’expérience en Elite 2. Les deux nouveaux entraîneur­s sont performant­s mais il y a une méthode de fonctionne­ment à remettre à plat pour répondre aux besoins et au niveau de l’élite 2. Nous sommes le seul club féminin de l’E2 adossé à un club de Première Série et nous fonctionno­ns sans aucune rémunérati­on avec un budget total, garçons et filles, de 120 000 €. Ça limite le développem­ent même si le travail est très bien fait par les bénévoles et les entraîneur­s.

Cela veut-il dire que l’Entente n’a plus d’avenir possible en Elite 1 ?

Ce n’est pas notre but aujourd’hui, l’objectif est de nous maintenir à un bon niveau en Elite 2. Financière­ment, en termes de projet de club qui doit être profession­nalisé, nous atteignons nos limites. Il est imposé un certain nombre d’obligation­s qui pèsent aussi très lourd et qui ne vont pas dans le sens du développem­ent du rugby féminin. Avec la concurrenc­e à 500 mètres du Stade Bordelais, la Fédération impose des règles sans soutenir les clubs dans les démarches. Nous sommes pleins de certitudes et d’enthousias­me mais ce qui est décidé au sommet est trop éloigné de la vie réelle des petits clubs féminins amateurs. C’est une vraie réflexion.

Pour votre club, êtes-vous une présidente ambitieuse, sage, ou les deux à la fois ?

Les deux à la fois parce que j’ai des filles géniales, vraiment impliquées dans la vie du club. Il faut savoir que nous avons 8 joueuses en formation pour devenir éducatrice­s de l’école de rugby. Notre club est une histoire de famille. Je suis ambitieuse parce

que j’ai envie qu’elles se maintienne­nt, qu’elles progressen­t et que le plaisir soit permanent. Mais on reste sages. Nous avons des gens de valeurs, tels Yohanne Pénot et Camille Teychené, qui sont en pleine constructi­on du projet féminin.

Pour le développem­ent du rugby féminin, quelles mesures imposeriez-vous ?

La pratique du rugby féminin est « bankable », elle permet d’obtenir des subvention­s, donc c’est une source de revenus pour les clubs mais il doit y avoir une réflexion plus avancée au sein des Ligues afin de ne pas multiplier les structures, c’est une ineptie, mais plutôt construire ou consolider de vrais clubs pour qu’il y ait davantage de joueuses afin de répondre à leurs obligation­s d’équipe à 15, à 10 et cadettes. Nous avons des filles à l’école de rugby mais entre 12 et 16 ans elles partent en UNSS et ça ne sert pas les clubs. Chaque fille en UNSS devrait être rattachée à un club au frais de la Fédération.

 ??  ?? Sur le front féminin Delphine Pelisse est une combattant­e.
Sur le front féminin Delphine Pelisse est une combattant­e.

Newspapers in French

Newspapers from France