HISTOIRES ENTREMÊLÉES...
STADE FRANÇAIS AU COEUR D’UNE ACTUALITÉ CHARGÉE ENTRE LE RETOUR DE JULES PLISSON, MAIS AUSSI DE ROBERT MOHR, LE DÉPART DE RÉMI BONFILS, L’OPÉRATION SAUVETAGE TOUJOURS EN COURS À PARIS, LA RENCONTRE MARQUERA LA SIXIÈME TITULARISATION CONSÉCUTIVE DE TALA GR
Avec toutes les histoires traînant autour de cette rencontre entre le Stade français et La Rochelle, un livre aurait pu être édité. Évidemment, le retour à Jean-Bouin de Jules Plisson, l’enfant prodigue poussé vers la sortie il y a quelques semaines, aurait pu faire l’objet d’un beau roman. Pestiféré sous l’ère Heyneke Meyer, ce titi parisien est aujourd’hui le fer de lance de l’attaque rochelaise. À peine arrivé, aussi vite adopté. Las, les dirigeants de son nouveau club ont gentiment exigé de l’ancien soldat rose qu’il ne s’exprime pas sur son retour dans la capitale. Dommage, « La Plisse », comme le surnomme ses anciens coéquipiers, avait sûrement des choses à raconter tant sur sa nouvelle vie que sur le traitement qu’il a reçu durant ses derniers mois à Paris. Des objectifs à afficher et un sac à vider. Tout comme Robert Mohr. L’ancien directeur sportif du Stade français, celui grâce à qui le Docteur Wild est apparu pour sauver le club de la capitale à l’été 2017, est aujourd’hui revenu à ses premiers amours. Toujours dans la discrétion la plus totale, mais avec une grande efficacité, il oeuvre à la conduite d’une politique sportive saine et performante du côté des Maritimes. Lui aussi s’est vu remercier (janvier 2019) durant la période de gouvernance d’Heyneke Meyer. Pourtant, il avait bien pris soin d’avertir le Docteur Wild à plusieurs reprises sur les dérives engagées par l’ancien sélectionneur sud-africain. En vain.
Cette rencontre, par-delà le fait qu’elle est capitale pour le Stade français en raison de son statut de lanterne rouge, aurait pu aussi faire l’objet d’un retour sur le parcours de Rémi Bonfils qui sera honoré par le club de la capitale (lire ci-contre) samedi soir. L’ancien talonneur fera ses adieux, après avoir annoncé l’arrêt de sa carrière avec effet immédiat en janvier dernier, pour raisons médicales. Mais à bien y regarder, quand bien même ce pur produit de la formation parisienne fut international (2 sélections), il ne compte finalement à son actif que 71 titularisations en Top 14 en dix ans de carrière avec le Stade français. On ne vous fera pas l’affront de vous calculer la moyenne de match par saison… N’est pas Diego Dominguez ou Christophe Dominici qui veut.
TALALELEI GRAY, L’INDISPENSABLE
Cette rencontre que les Parisiens doivent absolument gagner avant de se déplacer avec le même objectif à Bayonne, c’est surtout l’occasion d’évoquer un joueur aussi discret que précieux. Le troisième ligne Talalelei Gray, dont Heyneke Meyer avait essayé de se débarrasser à la fin de la saison dernière, est aujourd’hui un élément majeur du collectif stadiste. « Depuis deux mois, il est énorme, jure son entraîneur Laurent Sempéré. Personne n’en parle mais il fait des matchs de dingue. » Sa performance face au Stade toulousain juste après les fêtes avait impressionné. « La différence, explique l’ancien toulousain, c’est que j’ai enfin pu enchaîner les matchs. Je me sens donc de mieux en mieux. Jusque-là, je jouais deux matchs, je me blessais. Je rejouais un match et je retournais à l’infirmerie. Et puis, je me sens plus à l’aise dans le système de jeu mis en place par les nouveaux entraîneurs. J’aime jouer avec le ballon. Avant, nous rendions beaucoup le ballon au pied. Désormais, on essaie de jouer un peu plus et ça me convient. » À tel point qu’il a toujours été titularisé par le duo Sempéré-Arias depuis leur prise de fonction. Un duo qui attend de son joueur qu’il conserve le même niveau de performance pour battre La Rochelle. Et réussir l’opération sauvetage toujours en cours. ■