AU FOUR ET AU MOULIN
STADE PHOCÉEN - HONNEUR LE CLUB MARSEILLAIS EST DIRIGÉ DEPUIS CINQ ANS PAR UN JEUNE PRÉSIDENT, AUGUSTIN MARIE (26 ANS), ÉGALEMENT PILIER, ET ENTRAÎNEUR DES JUNIORS CETTE SAISON.
Il n’est pas le plus jeune président de France mais il est certainement le plus ancien « jeune » président-joueur. À bientôt 27 ans, en juin, Augustin Marie va terminer sa cinquième saison à la tête du Stade phocéen et briguer un troisième mandat. Il n’y a pas de bataille électorale en vue. « Depuis cinq ans, le club est en essor, les retours sont bons », souffle le dirigeant qui enfilera un maillot dimanche pour le derby contre son voisin, le Smuc, leader de la poule Honneur de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce n’est pas de l’autocratisme. Le 15 octobre 2015, les candidats n’étaient pas légion pour prendre la présidence et de nombreux regards se sont tournés vers l’enfant du club pour l’inciter à prendre les rennes.
DEUX FOIS PLUS D’ENFANTS AU CLUB
Après des débuts à Saint-Genis-Laval, à côté de Lyon, Augustin Marie a rejoint le Stade phocéen et Marseille, où ses parents ont déménagés, à 7 ans. Après avoir fait toutes ses classes, il a vite donné des coups de main pour aider à organiser les événements du club et former la relève. Cette saison encore, il a retrouvé les terrains, pour dépanner et coacher les juniors, et porter donc une triple casquette. « J’ai toujours participé à la vie du club, j’aime le rugby sous toutes ses formes. » A commencer par le jeu. S’il n’est pas toujours facile de s’entraîner, entre la vie professionnelle et les contraintes de la fonction de dirigeant, Augustin ne se voit pas devoir choisir. « Je me prends la tête la semaine au boulot et à la présidence, donc j’ai envie de m’éclater, de jouer avec mes amis, rappelle-t-il. Mais je n’ai pas la prétention d’être sur le terrain parce que je suis président. S’il fallait jouer en réserve, je m’en tape. » Cela n’arrive pas. Le pilier droit est toujours présent, et prêt à dépanner. Il a ainsi déjà évolué en troisième ligne centre, et à… l’ouverture, et plus récemment à la mêlée !
Ce dont il ne se tape pas, c’est de son club. Sa plus grande fierté est d’avoir participé à doubler les effectifs de l’école de rugby en cinq ans (de soixantedix gamins à cent quarante) et d’avoir oeuvré à faire remonter le club en Honneur. « Je suis entouré de gens formidables », rappelle-t-il. Après avoir monté une section de rugby sport adapté, en lien avec un chirurgien oncologue, qui accueille plus de vingt adhérents tous les mardis soir, le club investit aussi le scolaire. « Avec la gratuité des licences, j’espère que cela nous permettra de récupérer des enfants d’ici la fin de saison. » Dans tous les cas, le Stade phocéen et son jeune président, ont récupéré quelque chose de fondamental ces dernières saisons, du respect et de la considération. ■