Midi Olympique

PAS VOUS, JULES...

LA ROCHELLE LE RETOUR DE JULES PLISSON À JEAN BOUIN AVAIT ÉTÉ L’UN DES TEMPS FORTS DE LA SEMAINE. EN UN SENS, IL A TENU TOUTES SES PROMESSES...

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Lorsqu’un seul et même transfert fait le bonheur de deux clubs à la fois, peut-on parler de « transfert du siècle » ? Hé quoi ? On a suffisamme­nt dit dans ces colonnes à quel point Jules Plisson était excellent depuis qu’il avait quitté, la tête au fond du seau, le Stade français pour rejoindre La Rochelle fin décembre pour affirmer aujourd’hui qu’il a sans le vouloir, samedi soir, fait le bonheur de son club d’origine. Mais franchemen­t ? Que lui est-il passé par la tête, au juste ? Toujours est-il qu’une minute avant que ne soit sifflée la fin de la rencontre, alors que le Stade rochelais menait de quatre points (20-16), Jules Plisson plaquait dangereuse­ment Nicolas Sanchez et écopait logiquemen­t d’un carton jaune.

À ce sujet, on ne peut s’empêcher de penser que l’ancien ouvreur internatio­nal avait un compte à régler avec son ancien concurrent dans la capitale, duquel on dit à Paris ou même en équipe d’Argentine qu’il n’est pas toujours très affable, pour dire le moins…

Quoi qui ait pu se passer dans la tête du môme de BoulogneBi­llancourt, celui-ci quittait aussitôt la pelouse de Jean-Bouin, laissant un trou béant dans la défense de La Rochelle. Sur une mêlée fermée, Sanchez, exceptionn­el sur ce coup-là, profitait de l’absence de son vis-à-vis pour prendre à revers le sens du jeu, grillait d’une accélérati­on soudaine les défenseurs rochelais et aplatissai­t, pour le club de la capitale, un essai plein de sens et qui offrit à Thomas Lombard, en ruines quelques secondes plus tôt, la promesse de plusieurs nuits paisibles…

PIERRE BOURGARIT, SI UN JOUR…

De fait, Jules Plisson, après avoir été saccagé par Heyneke Meyer, ne souhaitait pas rater son retour à Jean-Bouin. En tout état de cause, sa performanc­e à Paris fut plutôt cohérente jusqu’à ce qu’il ne pète les plombs en fin de match et ne tente de régler, de façon maladroite, un « cold case » avec l’ouvreur des Pumas. Lucide, il confiait la larme à l’oeil au micro de Canal + à la fin de la rencontre : « C’est moi qui prends le carton jaune. C’est moi qui manque au plaquage, sur la dernière action ». De quoi nourrir quelques regrets, en effet. Pas de quoi, non plus, se jeter du pont Mirabeau…

Au-delà du cas Plisson qui fit et fera tant couler d’encre dans les jours à venir, on ne retiendra donc pas grand-chose du déplacemen­t rochelais à Paris, sinon les essais marqués par deux des talonneurs les plus spectacula­ires du championna­t, Pierre Bourgarit et Facundo Bosch. Au sujet du premier, auteur d’un essai magnifique après une course de trente mètres, on regrettera d’ailleurs qu’il ait encore autant de déchet dans le secteur du lancer en touche ou qu’il n’ait pas, en mêlée fermée, la solidité de son concurrent principal Jean-Charles Orioli. Parce que balle en mains, bonne mère, le Gersois est une bombe et, dans un registre à la Camille Chat (le Francilien est toutefois moins adroit), Bourgarit (22 ans) est en droit de prétendre au meilleur des destins. Alors, deviendra-t-il un jour un talonneur complet, sans la moindre insuffisan­ce ? Pour le Stade rochelais et le XV de France, on est en effet en droit de le souhaiter… ■

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