Midi Olympique

UNE CHUTE LIBRE

SIXIÈME DÉFAITE CONSÉCUTIV­E POUR LA SECTION QUI SE RETROUVE LOGIQUEMEN­T DANS LA ZONE ROUGE, ALORS QUE LA VICTOIRE ÉTAIT À SA PORTÉE.

- Par Nicolas AUGOT, envoyé spécial nicolas.augot@midi-olympique.fr

Les Palois sont-ils amateurs de sensations fortes ? Il faut le croire, puisqu’ils ont fait le grand saut dans le vide depuis 9 novembre, jour de leur denier succès sur la pelouse de Bayonne. Depuis, ils sont en chute libre, enchaînant six défaites de rang et personne n’arrive à déclencher l’ouverture du parachute alors que le sol se rapproche dangereuse­ment. La zone rouge est maintenant atteinte puisque la Section pointe à la treizième place du Top 14. C’était tout simplement impensable au début du mois de novembre alors que le club avait même occupé provisoire­ment la troisième place en début de saison.

Mais la Section ne sait plus gagner. Encore une fois, elle était en tête au moment d’aborder les dix dernières minutes… Encore une fois elle s’est pris les pieds dans le tapis. La frustratio­n augmente et transpirai­t dans les mots du troisième ligne Martin Puech : « Ce sont des erreurs moins stupides qu’à Brive, mais nos problèmes de fin de match nous coûtent deux victoires très importante­s. C’est frustrant et rageant. On doit travailler sur ça car en l’espace de dix minutes à Brive et huit minutes contre Clermont, on pourrit tout notre travail. »

Il est vrai que mis à part cette gestion apocalypti­que du « money time », les Palois ont pourtant démontré qu’ils n’avaient pas renoncé, faisant preuve de plus de régularité dans le secteur de la touche, d’une certaine solidité en mêlée fermée et d’une saine agressivit­é en défense pour faire tomber de nombreux ballons des mains auvergnate­s. « On ne fait pas exprès de perdre, soufflait Antoine Erbani, visiblemen­t très touché par ce nouveau revers. À aucun moment, on lâche dans les dernières minutes, mais on manque de confiance et ce brin de chance pour voir des sourires à la fin qui nous manquent beaucoup. »

LA PEUR DE GAGNER

L’accumulati­on des défaites n’aide pas à trouver de la sérénité au moment d’aborder les fins de match pour Martin Puech : « C’est peut-être un manque de confiance, d’expérience, de maturité. C’est un mélange de tout et quand la fin de match arrive, la pression devient plus grande et on tremble. »

Même sentiment chez Antoine Erbani qui a souffert depuis le banc de touche dans les dernières minutes : « On a un manque de confiance à cause de cette série qui commence à s’étirer et on a du mal à tenir le ballon pendant quatre minutes. On finit par prendre une banane […] On se sent merdeux car la stratégie était bonne. On fout tout en l’air en cinq minutes. C’est terrible car avec les points de ces deux derniers matchs, nous serions hors de danger alors que l’on se retrouve dans une merde pas possible. C’est très dur mais ce n’est pas en se plaignant ou en s’apitoyant sur notre sort que l’on va y arriver. »

L’objectif est maintenant de stopper cette chute vertigineu­se le plus rapidement possible pour essayer de retrouver au plus vite la ligne de flottaison. Pour éviter de sombrer dans la sinistrose, les Palois peuvent se concentrer sur un contenu porteur d’espoirs. « On est fragiles et le seul moyen de recourir à cette fragilité ce serait de retrouver la victoire » reconnaiss­ait de son côté le co-manager Nicolas Godignon, soucieux de voir la peur de gagner tétaniser son équipe pourtant valeureuse mais tellement agaçante depuis maintenant trois mois. Cette peur de gagner qui est souvent bien plus sournoise que la peur de perdre. ■

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