LES HEURES D’OUVERTURE
TOULOUSE LE RETOUR DE HOLMES A RÉGLÉ LE PROBLÈME DU NUMÉRO 10. ET CEUX À VENIR DE NTAMACK ET RAMOS PROMETTENT UNE ÉMULATION ACCRUE EN FIN DE SAISON.
Il était forcément très attendu. Zack Holmes a effectué un retour gagnant dimanche dernier contre Montpellier avec un essai et dix points inscrits. Une bouffée d’air pour lui et pour Toulouse, même si Cheslin Kolbe avait fait mieux que dépanner une semaine plus tôt à un poste d’ouvreur très inhabituel pour le Springbok. « Je lui avais livré quelques clés stratégiques, parce que les lancements sont différents quand on joue 10, même si, dans notre organisation, ce n’est pas si difficile de passer du 15 au 10, comme le prouve souvent Thomas (Ramos, N.D.L.R.), explique Holmes. Rien de plus, car Cheslin est un des meilleurs joueurs du monde. Il sait tout faire, peu importe sa position… » Toutefois, Ugo Mola était soulagé de compter de nouveau sur l’Australien en cette période si particulière de doublons qui le prive de Ntamack, Ramos et Dupont. Holmes l’était aussi, après ses quatre semaines de suspension consécutives à son plaquage haut au Connacht. « C’était très frustrant, avouet-il. Ce n’est jamais le bon moment mais la sanction, alors que le Tournoi débutait et qu’il manquait beaucoup de joueurs, fut dure à accepter. Je sais que cela a placé l’équipe dans la difficulté. » Surtout que l’intéressé fut récidiviste, lui qui avait été exclu en quart de finale européen l’an passé pour les mêmes raisons. Mea culpa : « Je comprends le risque de plaquer haut et je dois faire attention à ne plus reproduire ce geste à l’avenir. »
HOLMES : « UNE OPPORTUNITÉ SUPPLÉMENTAIRE »
Reste qu’il a vite repris ses marques lors d’un succès bonifié qui a grandement soulagé les troupes. « C’était une bonne performance mais ce sera encore dur à Bayonne et, pour rester dans les six, nous avons besoin de gagner. » Dans le Pays basque et, au vu du contexte actuel, Holmes tiendra donc encore un rôle majeur. Celui de chef d’orchestre et de buteur (même si, avec un deux sur six face au MHR, il doit monter le curseur dans ce secteur). « C’est plus de responsabilités mais comme, tout le monde, je veux jouer le plus possible. Quand les autres ouvreurs ne sont pas là, c’est une opportunité supplémentaire que je dois saisir pour réaliser de bons matchs, prouver mon niveau et pour que l’équipe en profite. » Bref, qu’elle continue d’avancer sans plusieurs de ses cadres. « Les internationaux sont absents mais il n’y a pas d’excuse. Nous avons le groupe pour passer cette période, comme nous l’avons montré la saison dernière. Il est important de continuer à gagner pour remonter encore au classement. »
« NOUS RÉCLAMONS CETTE CONCURRENCE »
Au-delà des objectifs collectifs, lui sait que le numéro 10 va devenir de plus en plus cher du côté d’Ernest-Wallon pour les rendezvous décisifs qui s’annoncent dans les prochains mois. Pas en raison de la concurrence improbable de Kolbe mais évidemment de celle de Romain Ntamack, en grande réussite avec le XV de France.
« J’ai regardé ses matchs et je suis heureux pour lui, affirme Holmes. Il s’est imposé lors du Tournoi l’an passé, a poursuivi sur sa lancée à la Coupe du monde et on le sent de plus en plus à l’aise aujourd’hui. Il va revenir en pleine confiance après le Tournoi et c’est une bonne chose pour Toulouse. Nous réclamons cette concurrence à tous les postes. C’est pareil en première ligne, en deuxième ligne, partout… Le talent de Romain ne peut que me faire progresser. Et si un joueur n’est pas performant, un autre prend la place. C’est le jeu. C’est comme ça que le groupe s’améliore. » Au cours d’une fin de parcours dorée la saison dernière, que l’ancien Rochelais avait observé depuis l’infirmerie, c’est Ramos qui avait pris la conduite du jeu. Une autre hypothèse encore envisageable, tant le replacement de Kolbe à l’arrière le week-end passé fut productif. Et Holmes de conclure par une tirade on ne peut plus évidente : « De toute façon, si on veut qu’il y ait de l’émulation en fin de saison, il faut gagner maintenant. » ■