Une seconde jeunesse en rouge et noir…

Dans sa quête aux étoiles, Toulon avait fait de sa signature un symbole : quelque part entre les superstars et les « Jiff », Sergio Parisse — qui connaît tout du rugby hexagonal — devait apporter son expérience, afin d’accompagner la talentueuse jeunesse toulonnaise. Mais à 36 ans et alors que personne ne l’imaginait sous

d’autres couleurs que celles du Stade français, sa signature a pu interroger. « C’était légitime ! Quel supporter ou journaliste ne s’interrogerait pas à l’arrivée d’un joueur proche de sa fin de carrière qui choisit de relever un challenge aussi ambitieux que celui-ci ? Personne ne pouvait savoir si j’étais encore capable de jouer à un bon niveau. Quand on voit débarquer un joueur de 36 ans à Toulon, je comprends que certains aient pu croire que je venais profiter d’une année au soleil. »

Sauf que la réalité s’avère bien différente, et le Parisse moins fringant des deux dernières saisons fait place à un joueur revigoré, qui enchaîne et séduit à chaque sortie. Résultat ? Dix matchs, dont neuf titularisations et un statut d’indiscutable déjà gagné, après seulement cinq mois sur la rade. « Je suis arrivé à Toulon avec beaucoup d’ambition sportive. Et c’est ce que j’ai expliqué à Patrice, Bernard et Mourad

(Collazo, Lemaître et Boudjellal, N.D.L.R.). Je venais ici pour apporter une plusvalue, pas pour prolonger le plaisir au soleil. Depuis mon arrivée, j’essaye d’être au service de l’équipe. Toulon restait sur une saison difficile, alors je m’appuie sur mon expérience pour accompagner les jeunes, que ce soit dans la préparation de la

semaine, l’approche du match… Si je peux amener de la sérénité à cette équipe pour la rassurer, l’épauler et l’aider à grandir, j’aurais réussi ma mission. » A-t-il douté de pouvoir revenir à ce niveau de performance ? « Non, non et non, je n’avais aucun doute de pouvoir revenir ! Quand tu es libre dans ta tête, serein et que tu n’as qu’à penser au rugby, tu t’entraînes bien et tu joues comme tu le désires. Il ne faut pas qu’il y ait un contexte extérieur qui te détourne de tes objectifs, comme ça pouvait être le cas depuis deux ans au Stade français, ce qui ressurgissait sur mon rugby. Je savais donc qu’en étant dans de meilleures conditions, je pourrais m’exprimer du mieux possible sur le terrain. » Sergio Parisse n’avait rien à prouver à personne, et avait comme seule envie de relever la tête ; ce qu’il fait depuis son arrivée à Toulon. Pour son plus grand plaisir, mais également pour le bonheur des supporters toulonnais, qui profitent chaque week-end de l’Italien aux 142 sélections venu écrire l’une des dernières (la dernière ?) pages de sa brillante carrière sur la rade…