Midi Olympique

UN REBOND OU LA CHUTE

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

DÉFAITS POUR LA DEUXIÈME FOIS SUR SES TROIS DERNIÈRES RÉCEPTIONS SAMEDI DERNIER PAR AGEN, LES BRIVISTES SE SAVENT EN DANGER. POUR ÉVITER DE PLONGER AU CLASSEMENT, ILS DOIVENT RETROUVER LA VICTOIRE FACE AU DAUPHIN LYONNAIS. EN SE MOBILISANT. EN SE RETROUVANT EN CONQUÊTE ET EN DÉFENSE, OÙ LE BÂT BLESSE.

Qu’il doit paraître loin, pour les supporters corréziens, le temps où leur Stadium paraissait imprenable. La remarquabl­e série de vingt-deux rencontres sans défaite de leurs favoris au Stadium appartient bien au passé. Elle avait été stoppée par un Racing 92 euphorique fin décembre. Un coup d’arrêt regrettabl­e mais compréhens­ible. Le plus inquiétant restait à venir. Le 25 janvier, Pau aurait mérité de l’emporter en Corrèze et y serait parvenu sans un double miracle bonifié par Thomas Laranjeira. L’arrière avait simplement retardé l’échéance. Car le couperet est encore tombé, samedi dernier : à la surprise générale, Agen est venu s’imposer à Brive, sans même laisser un bonus de consolatio­n. Du haut de ses 21 ans, Enzo Hervé parlait avec lucidité de cette mauvaise passe : « Ça nous pendait au nez car ça fait quelques semaines que nous ne sommes pas présents dans l’agressivit­é. L’équipe avait le plan de jeu, a le rugby mais il manquait le combat et les bases. » Le fil de la confiance s’est comme rompu au sein de l’effectif et la fébrilité se ressent désormais dans toutes les lignes : la conquête chancelle régulièrem­ent, la défense paraît bien trop passive dans les attitudes comme dans le placement et l’attaque manque d’à peu près tout : d’allant, de précision, d’inspiratio­n… Le poids des absences, avec une douzaine de blessés en permanence, se ressent terribleme­nt depuis un mois. Sans Julien Blanc, euphorique à l’automne, le promu se trouve privé de son détonateur et de son principal ouvreur d’espaces ; sans So’otala Fa’aso’o ni Otar Giorgadze, il se cherche désespérém­ent un point d’ancrage dans la constructi­on de son jeu ; sans Stuart Olding, il voit ses lignes arrière amoindries en talent pur. Problème : à court terme, aucun de ces meneurs n’est amené à revenir sur les pelouses.

LE RETOUR D’UN CADOR, UNE BONNE NOUVELLE ?

Alors, par quoi peut passer le salut des Brivistes ? Par une réaction d’orgueil, avant tout. « Nous allons voir si l’on est vraiment solidaire », avait annoncé Saïd Hirèche, dès samedi dernier. Le capitaine et ses troupes doivent retrouver leur mordant du début de saison, quand, pleins d’allant, ils avaient croqué Clermontoi­s, Toulousain­s, Bordelais. Paradoxale­ment, le CABCL a livré ses plus mauvaises prestation­s devant deux rivaux pour le maintien, Pau et Agen… Comme si, sans la peur, il ne parvenait plus à mobiliser ses énergies. Le retour d’un cador peut donc être de nature à réveiller ce supplément d’âme chez des Corréziens visiblemen­t assoupis. « Il ne faut pas se prendre pour ce que l’on n’est pas », avait pourtant prévenu Marc Dal Maso dans ces colonnes au début du mois. Comme un mauvais présage.

À l’heure actuelle, Brive ne pointe plus dans la première partie de tableau ; il ne peut plus, non plus, se targuer d’une quelconque invincibil­ité. Les Noir et Blanc doivent donc se remettre, dès samedi, dans la peau d’un promu, d’un petit en mode survie. Avec seulement cinq longueurs d’avance sur le dernier, telle est de nouveau sa réalité. ■

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Photo Icon Sport Le capitaine Saïd Hirèche et les Brivistes devront se retrouver sur les bases et notamment en touche pour l’emporter contre Lyon.

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