GAFFE AUX SUD-AFS !
LYON DISCRETS EN-DEHORS DU TERRAIN, MAIS À L’ACTIVITÉ DÉBORDANTE SUR LE PRÉ, LES DEUX DEUXIÈME LIGNE SUD-AFRICAINS DU LOU, HENDRICK ROODT ET ETIENNE OOSTHUIZEN, TRÈS PROCHES DANS LA VIE, FONT L’UNANIMITÉ.
ÀLyon, plusieurs duos de deuxième ligne se ressemblent. Il y a déjà bien sûr les « deux roux », source de jeu de mots et de blagues, pour parler des deux jeunes prometteurs, au physique longiligne et à la crinière rousse : Kilian Geraci et Félix Lambey. Il y a les deux troisième ligne promus dans la boîte,Virgile Bruni et Loann Goujon, dont la polyvalence est appréciée. Et il y a le duo de Sud-Africains, constitués de Hendrick Roodt et Etienne Oosthuizen. Comme l’équipe de France au pays de Galles, vainqueur avec une deuxième ligne estampillée sud-africaine, le Lou devrait s’en remettre à ses deux Sud-Afs pour tenir le poste à Brive. Les solutions s’amenuisent au poste : la saison de Virgile Bruni est terminée, Kilian Geraci est à Marcoussis et
Félix Lambey à l’infirmerie. Et avec les absences de Julien Puricelli et Dylan Cretin, la présence de Loann Goujon est requise en troisième ligne. Ce serait la deuxième fois seulement qu’ils débuteraient ensemble cette saison, après le déplacement à Castres (12-29, le 21 décembre). Au total, au gré des soucis physiques de Roodt en début de saison, des choix du staff et du carton jaune récolté par… Roodt dans le Tarn, ils n’ont évolué que 70 minutes ensemble. Peut-être aussi que le staff souhaite leur permettre de souffler. « On ne peut pas les dissocier, ils sont tout le temps ensemble, c’est fusionnel, sourit l’entraîneur des avants, David Gérard. Leur complicité et leur amitié sont très fortes. « Rooty » est assez protecteur avec Etienne. »
UNE EXPÉRIENCE EN COMMUN AUX LIONS
À 32 ans, l’ancien Grenoblois, numéro cinq « old school » avait croisé son jeune compatriote aux Lions, à Johannesburg, en 2011-2012, avant de partir en France. Quand il l’a retrouvé à Lyon, il l’a pris sous son aile. « Les débuts sont difficiles, entre la langue et le fonctionnement de la vie en France, qui est différente, rappelle Hendrick Roodt Les autres m’ont aidé à mon arrivée, j’aide les autres, ensuite ils aideront ceux qui arrivent. Maintenant Etienne se débrouille. »
À tel point qu’il est l’avant le plus utilisé par le staff depuis le début de saison. « Il a des qualités physiques impressionnantes, poursuit le coach. Il se déplace vite et longtemps. C’est une pile électrique. Il fait cent vingt barres mais se déplace très bien. Ils sont très précieux et complémentaires. « Rooty » est un travailleur de l’ombre, très précieux. Il est bienveillant. C’est important des mecs comme lui dans une équipe. Ils sont précieux dans un groupe. » Ce dernier sera même bientôt français. Bricoleur à ses heures – il a construit lui-même son drone -, en formation de manager, il vient de déposer son dossier de naturalisation et rêve toujours de menuiserie pour l’après-rugby et des… Bleus.
« C’était mon rêve quand je suis arrivé en France, reconnaît-il. Quand j’ai passé trois ans ici, les règles ont changé… Maintenant, je suis conscient que mon âge (N.D.L.R. : 32 ans) joue contre moi. Les deux Sud-Afs en deuxième ligne jouent très bien, Taofifenua aussi. L’équipe fait un bon début de Tournoi. J’espère que cela va continuer comme ça. » À défaut, avec son compère, il pourra toujours accompagner la montée en puissance du Lou, et des deux roux, sur lesquels, en grand frère, il pose un regard bienveillant. « Ils sont travailleurs, humbles, disponibles pour les autres, professionnels. » Ils sont aussi à bonne école avec un papa comme lui à leurs côtés et la concurrence de l’hyperactif Oosthuizen… ■