À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU
BOBIGNY - FÉDÉRALE 3 LES FRANCILIENS SONT REVENUS DANS LA COURSE LA QUALIFICATION À LA FAVEUR D’UN SUCCÈS DE PRESTIGE CONTRE BOULOGNE-BILLANCOURT. ILS DOIVENT CONFIRMER CONTRE SUCY-EN-BRIE CE WEEK-END.
Cela fait toujours un peu de bruit, quand tombe un leader invaincu. La chute de Boulogne Billancourt à Bobigny, il y a quinze jours (2120), avait créé le petit événement de la quinzième journée du championnat de Fédérale 3. Bobigny ayant confirmé ce succès de prestige par une victoire obtenue au Massif Central, la réception de Sucy-en-Brie programmée ce week-end, est devenue l’un des points culminants de la fin de la phase préliminaire. En remportant ce match, Bobigny redeviendrait un candidat crédible à la qualification. Il y a quinze jours, avant le succès contre Boulogne Billancourt, cette qualification paraissait impossible. Le coup de reins est appréciable. Plus en profondeur dans ce grand corps en recomposition, cette simple perspective de pouvoir de nouveau participer aux phases finales valorise beaucoup le travail de reprise entrepris depuis un an et demi par le staff technique, conduit par Jérémie Bérou et Edgar Babou. À la suite de la double rétrogradation financière, le nombre de licenciés seniors au 31 août 2018, se comptait au nombre de neuf. « On en a passé des coups de fils pour monter rapidement, en seulement quinze jours, le groupe d’une quarantaine de joueurs qui nous a permis d’honorer les premiers matchs de Fédérale 3 », se souvient Jérémie
Bérou.
90 % DE JOUEURS DU CLUB
À cette époque, pour convaincre des Franciliens de rejoindre ce club historique en pleine chute libre, il se promenait avec son « powerpoint » sous le bras et organisait des réunions à la volée. Création d’une page Facebook dédiée au recrutement, organisation des barbecues du vendredi, où les amis des premières recrues étaient les bienvenus : tout y est passé pour draguer, avec la nécessité de faire croire en la solidité du nouveau projet. L’époque était difficile : dans le Sud de l’Essonne, un autre navire amiral, le club de Viry-Châtilon, coulait définitivement, plombé par ses dettes. Dans cette atmosphère de méfiance des joueurs à l’égard des projets jugés assez instables, la première prouesse fut de maintenir une activité compétitive, en y associant des joueurs du département. Dans l’équipe première d’aujourd’hui, « quatrevingt-dix pour cent des joueurs avaient joué à Bobigny avant de partir, ou n’avaient pas quitté le
club, assure Jérémie Berrou. Nous avions ciblé des profils maison qui pouvaient vraiment s’investir dans le projet ». Un exemple qui illustre cette volonté quasi philosophique, développée jusqu’en dehors des frontières naturelles de sa zone d’influence : lors de la dernière intersaison, les Balbybiens étaient partis chercher leur arrière Jessy Beaugendre
à Anglet. « Toute notre énergie collective commence à former un ensemble cohérent, commente
Bérou. Cela fait un petit moment que nous jouons bien, en dépit des quelques défaites évitables que nous avons subies. Offensivement, nous sommes intéressants. Je crois vraiment que nous pouvons nous qualifier, et replacer le club sur l’échiquier national. »