CHEF D’OEUVRE INACHEVÉ
CASTRES REGGIARDO A FAILLI RÉUSSIR SES PARIS TACTIQUES. MAIS LE VENT A FLANQUÉ PAR TERRE TOUT SON ÉCHAFAUDAGE.
Quel drôle de match. Et quelle désillusion pour Castres capable de marquer quatre essais sur la pelouse du premier du championnat, avec un bonus défensif pour seule récompense, même si ce point est « énorme » selon Mauricio Reggiardo. De cette défaite magnifique, on retient une idée majeure : Reggiardo a failli réussir son pari fou, venir prendre sa revanche du match aller face à son prédécesseur Christophe Urios. Il aura marqué le match par un fameux coup de poker. L’entrée en jeu de ses huit remplaçants en même temps à la 45e minute. en avant entre Vialelle et Nakosi), ou en revisionnant la maîtrise près des lignes sur les essais de Nakosi et Jelonch. « On se disait que Bordeaux allait forcément avoir un moment creux à domicile et que si ça tombait sur nous, il fallait être prêt. Nous étions humbles, on ne disait pas qu’on allait venir gagner ici, mais on s’était préparés pour ça. Ce n’est pas être prétentieux de dire ça »
LES CAPRICES DE LA MÉTÉO
Les mots de l’Argentin sonnaient juste, un succès en Gironde aurait vraiment marqué sa saison, au-delà de ses hauts et ses bas. Car on sentait qu’il avait redoublé d’efforts stratégiques. « On avait préparé des trucs, des touches offensives à neuf à 5 mètres de la ligne alors que nous l’avions jamais fait de l’année. Nous avons aussi tenté des « deux plus un » en défense. Je crois qu’on les a fait douter. »
Cette défaite de peu avait donc un goût de chef-d’oeuvre inachevé pour le technicien argentin. Personne ne peut le nier. Il n’y a qu’une chose qu’il ne pouvait prévoir. Les caprices de la météo et ce vent qui rendit tout le monde fou. Kockott qui manque une transformation dans ses cordes et Urdapilleta qui en tape une en drop (le ballon était tombé de son tee). « Oui, on a trouvé le moyen de taper six coups de pied directs en touche. » Le zéphyr a pris les Castrais en traître, qu’il souffle dans leur sens ou pas, il était ingérable, Mauricio et ses botteurs l’ont payé cher. ■