Midi Olympique

« On a failli dans la maîtrise des émotions »

CHARLES OLLIVON - Capitaine et troisième ligne du XV de France S’IL AVAIT ASSURÉ LA VEILLE DE LA RENCONTRE QUE LES BLEUS ÉTAIENT « FOCALISÉS SUR LE MATCH DE L’ÉCOSSE », LE CAPITAINE TRICOLORE NE POUVAIT QUE REGRETTER L’INDISCIPLI­NE DE SON ÉQUIPE, QUI N’A

- Propos recueillis par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

La veille du match, vous assuriez que votre équipe était bien focalisée sur ce match contre l’Ecosse et voulait écrire sa propre histoire. Elle s’est finalement avérée comme redouté très « latine », avec cette contreperf­ormance… Comment vivez-vous cet échec qui met un terme à vos espoirs de grand chelem ?

À chaud, il y a évidemment pas mal de déception, c’est évident. Pour nous, c’est une journée très compliquée. On avait pourtant bien bossé pendant la semaine mais rapidement, on ne s’est pas senti bien entre nous. Ce dont j’ai envie de me souvenir aujourd’hui, c’est de ce moment à la fin du match, où nous nous sommes réunis pour nous parler. Je suis intimement convaincu que c’est un moment important dans la vie de notre groupe, dont on apprendra beaucoup et qui pourra nous servir par la suite.

Après avoir réalisé trois entames de match très performant­es, votre équipe n’a pas réussi à retrouver ce point fort à Murrayfiel­d. Cela a-t-il contribué à vous placer dans le doute ?

On réalise à l’évidence une entame qui n’est pas fantastiqu­e, où nous avons manqué d’agressivit­é. Je ne me souviens plus à quel moment exact on récolte ce premier carton jaune

(à la 5e, N.D.L.R.)… On a essayé de le gérer au mieux, on ne prend que trois points durant cette période. Ensuite, ça bascule en notre défaveur. L’essai que nous encaissons juste avant la mi-temps nous a fait mal à la tête.

Vous expliquez-vous cette indiscipli­ne qui vous a coûté si cher ?

On prend rapidement un carton jaune, on revient à 15, on passe devant au score, puis on prend ce carton rouge… Tout ça, ce sont des faits de jeu qui ne nous ont pas souri. Je ne peux pas les évoquer personnell­ement, ce qui m’importe, c’est l’équipe. Nous nous sommes montrés très solidaires dans la victoire, il va falloir le rester dans la défaite. Ce sera primordial, car c’est en passant par ces momentslà que se construise­nt les groupes. Après, il ne s’agit pas de fermer les yeux non plus. L’indiscipli­ne nous a coûté trop cher aujourd’hui pour qu’on ne revienne pas sur cet aspect de notre performanc­e dans les prochains jours.

Les cartons de François Cros et de Mohamed Haouas sont certes des faits de jeu, mais ne traduisent-ils pas de manière plus globale le manque de maîtrise des émotions de cette jeune équipe de France, pour qui la perspectiv­e d’un grand chelem a finalement été dure à supporter ?

C’est toujours difficile de parler à chaud, encore plus difficile de mettre en exergue un secteur ou expliquer la raison de la défaite. Mais quand on perd, c’est évident que l’on a failli quelque part. Peut-être bien, oui, que nous avons failli dans la maîtrise des émotions. On est une jeune équipe. Cela fait partie de notre apprentiss­age.

Vous pouvez toujours remporter le Tournoi. Avez-vous d’ores et déjà réussi à basculer sur la réception de l’Irlande dans votre discours auprès du groupe, malgré la déception ?

Depuis notre premier rassemblem­ent, le mot d’ordre est de se concentrer sur ce qu’on peut maîtriser. Ce qui est fait est fait, on ne peut plus le changer. Ce que l’on peut maîtriser, c’est la récupérati­on, et la préparatio­n de ce dernier match contre l’Irlande, qui peut nous permettre de remporter le Tournoi. On est progressiv­ement en train de basculer et de se projeter pour dans six jours, c’est une certitude. Même si à l’instant où je vous parle (dimanche soir, N.D.L.R.), il est logique d’être encore un peu dans la frustratio­n.

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