Midi Olympique

PRIS AU PIÈGE

INCAPABLES DE CONSERVER LEUR SANG-FROID DANS UN CONTEXTE ÉCOSSAIS PLUS HOSTILE QUE JAMAIS, LES BLEUS ONT SOMBRÉ, À MURRAYFIEL­D. ADIEU, GRAND CHELEM...

- Par Marc DUZAN, envoyé spécial marc.duzan@midi-olympique.fr

C’est un foutu traquenard, Murrayfiel­d. « Je n’ai pas beaucoup gagné là-bas, a d’ailleurs coutume de raconter à ce sujet Laurent Rodriguez, l’ancien numéro 8 du XV de France. Il y a à Édimbourg des portes à tambour qui m’est souvent arrivé de prendre sur la gueule. » Alors, ces Écossais n’ont rien des « All Blacks du Nord » que craignait en son temps Marc Lièvremont. Mais ils n’ont pas leur pareil pour pourrir une libération d’Antoine Dupont, coffrer les bras de Virimi Vakatawa ou gagner à l’usure une partie « ping-pong rugby ». De « haute intensité », il n’y eut donc point à Édimbourg, dimanche après-midi. Et de toute évidence, on n’avait pas vu match internatio­nal aussi haché depuis les années 60…

Dans ce contexte assez merdique et devant l’importance de l’enjeu qui leur faisait face (le premier grand chelem depuis 2010, n’est-ce pas ?), les Tricolores ont perdu leurs nerfs, renoué avec leurs vieux démons latins et fait du « mauvais français », dirait-on aujourd’hui. Ici, c’était Damian Penaud, dépassé sur un coup de pied d’Adam Hastings, qui se mettait à parlemente­r avec l’arbitre de touche dans un « franglais » agressif, qui plus est appuyé de moult gesticulat­ions. Là, c’était Romain Ntamack qui commettait un en-avant balourd alors que la défense écossaise se trouvait quinze mètres plus loin. Et François Cros, alors ? Auteur d’un plaquage catapulte sur Grant Gilchrist, le flanker toulousain aurait probableme­nt écopé en d’autres circonstan­ces d’un carton rouge. Mais voilà, on dit les arbitres du Sud plus cléments que leurs collègues du Nord, sur ce genre d’action : Paul Williams est Néo-Zélandais et a considéré que le plaquage était une « bascule », non un « soulèvemen­t », sauvant Cros d’une funeste expulsion. On a retrouvé les Bleus, nom d’une pipe : les Bleus indiscipli­nés, pénalisés, bordélique­s et gueulards des années sombres…

HAOUAS, RANGE TA DROITE !

Triste match, foutu stade et chienne de vie, qui saccage finalement le conte de fées ayant entouré le début de carrière de Mohamed Haouas en équipe de France : à Édimbourg, le droitier des Bleus a donc pété un fusible comme tant d’autres Tricolores l’avaient fait avant lui, les plus fiables de nos mémoires soulignant d’ailleurs qu’Alain Carminati fut expulsé sur cette même terre en 1990, pour avoir marché sur la face d’un défenseur écossais, dans un élan de générosité si caractéris­tique du rugby de papa. In fine, on se souviendra que Mohamed Haouas s’était pourtant fait connaître du grand public après avoir « poudré », de ce même crochet droit à « haute intensité », son coéquipier Bismarck du Plessis, lequel l’avait semble-t-il bien cherché. En osant la mauvaise foi, on dira comme Paul O’Connell

 ?? Photos Midi Olympique Patrick Derewiany ?? Devant l’importance de l’enjeu, les Tricolore ont failli. Reste désormais à assurer une victoire à domicile face à l’Irlande et espérer des résultats favorables pour les Bleus dans les autres matchs.
Photos Midi Olympique Patrick Derewiany Devant l’importance de l’enjeu, les Tricolore ont failli. Reste désormais à assurer une victoire à domicile face à l’Irlande et espérer des résultats favorables pour les Bleus dans les autres matchs.

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