Midi Olympique

LE COMBAT DE TOM SMITH

L’ANCIEN PILIER DU XV DE L’ECOSSE, DES LIONS ET DE BRIVE TOM SMITH SE BAT CONTRE UNE MALADIE PUISSANTE. COMME QUAND IL JOUAIT, FACE À DES ADVERSAIRE­S PLUS COSTAUDS QUE LUI, IL FAIT FACE AVEC BRAVOURE.

- Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial jerome.prevot@midi-olympique.fr

Cet Écosse-France fut aussi l’occasion de se remémorer la carrière du pilier Tom Smith et le combat qu’il est en train de mener. À la différence, les supporteur­s et la presse locale multipliai­ent les références à son cas. Fin 2019, son nom est revenu sur le devant de l’actualité, pas pour la meilleure des raisons. L’ancien pilier du XV du Chardon et des Lions, 67 capes au total , a révélé qu’il souffrait d’un cancer colorectal de stade 4. Tom Smith a laissé une trace dans le rugby des années 90-2000, c’était un pilier léger (1m 77, 103 kilos tout mouillé), le genre de gars qu’on aurait croisé dans la rue sans se douter qu’il poussait en mêlée au plus haut niveau. C’était aussi une « gueule » qui lui valu un temps, le surnom de « Flintstone », (référence au dessin animé la famille Pierrafeu). Un ami de la France aussi puisqu’il porta le maillot de Brive puis devint entraîneur à Lyon, Bergerac et à Périgueux. Il faisait partie de l’équipe d’Écosse de 1999, la dernière qui remporta le Tournoi. En décembre dernier, les joueurs de cette promotion se sont réunis aussi bien pour fêter l’événement que pour lui témoigner de leur soutien et entreprend­re de lever des fonds pour l’aider ainsi que son épouse Zoe et leurs trois enfants.

Prochainem­ent, ses amis proches Shaun Longstaff et Kenny Logan ont organisé une nouvelle manifestat­ion. Un autre dîner en fait, à Londres, au très chic Hurlingham Club, pour l’aider encore plus. On l’a aperçu à Brive la semaine passée via un hommage du club à ses deux anciens Lions, Tom Smith, donc et l’Irlandais Jeremy Davidson, actuel coach du CAB.

SIX MATCHS CONSÉCUTIF­S POUR LES LIONS

Tom Smith s’est exprimé sur sa situation avec des mots assez bouleversa­nts c’est vrai : « Sur mon lit d’hôpital, j’ai dit que j’allais me battre. » Mais ses propos nous ont touchés, surtout par le paradoxe qu’ils révèlent. Sportifs de haut niveau, surtout les rugbymen, ne sont pas les mieux placés pour y faire face malgré et à cause de leur courage. « J’ai joué au rugby pendant 15 ans. Les coupes et les douleurs font partie du jeu surtout quand tu prends de l’âge. On apprend à les supporter. Je pense que quand les premiers signes de la maladie sont apparus, je les ai niés jusqu’au moment où il fallait faire quelque chose. J’ai supporté des trucs, c’est vrai et ce fut mon erreur. Mais je veux vous tout faire pour ma famille et j’ai la chance d’avoir de bons soutiens autour de moi. C’est vrai mon traitement n’est pas très agréable, mais dans ma carrière, j’ai parfois affronté des adversaire­s très durs, alors je continue à faire face, comme à l’époque.»

Les plus jeunes ne connaissen­t peut-être pas Tom Smith, on leur rappellera un chiffre. Avec son gabarit de « Monsieur Tout le Monde» , en 1997 et 2001, il jouait six matchs consécutif­s des Lions. Très peu peuvent en dire autant. Il a aussi joué avec Greg Townsend en sélection et à Brive . Celui-ci s’est exprimé au sujet de son ancien coéquipier : « Le fait de jouer six fois de suite avec les Lions dit tout de la dimension du joueur. Pour moi, il fut le joueur le plus formidable des débuts de l’ère du rugby profession­nel, je suis sûr que tous les fans de rugby seront à son soutien et à celui de sa famille dans ses temps difficiles. » ■

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