Midi Olympique

PREMIÈRES INQUIÉTUDE­S

- Par Baptiste BARBAT

SAMEDI SOIR, DEUX DES TROIS RENCONTRES FÉMININES ONT ÉTÉ REPORTÉES À CAUSE DU CORONAVIRU­S. UNE SITUATION QUI DEVRAIT SE REPRODUIRE LE WEEK-END PROCHAIN FAISANT NAÎTRE LES PREMIÈRES INQUIÉTUDE­S SANITAIRES POUR LES JOUEUSES MAIS ÉGALEMENT DES DOUTES POUR RÉORGANISE­R LES MATCHS.

Vendredi soir, le staff de l’équipe de France féminine en compagnie des joueuses, vient d’effectuer la traditionn­elle remise de maillots. L’ensemble du groupe s’achemine pour prendre la non moins traditionn­elle photo. Annick Hayraud jette un rapide coup d’oeil sur son téléphone qui affiche un message de Serge Simon « Rappelle-moi ». La manager s’exécute. Le vice-président de la fédération lui annonce que le match du lendemain n’aura pas lieu. « Je ne vous cache pas que l’ambiance est soudaineme­nt devenue tristounet­te, explique la manager. On sortait d’un moment fort, toujours exceptionn­el, et puis c’est devenu de la frustratio­n. Certaines titulaires ne joueront pas la semaine prochaine… » Alors il a fallu rapidement réorganise­r le séjour. Trouver un terrain où elles ont effectué un entraîneme­nt de « caractère ». Une opposition avec peu de joueuses sur grand terrain à très haute intensité où elles ont pu se vider la tête. « Comme tout un chacun, les joueuses se sont posé beaucoup de questions, poursuit-elle. Est-ce que les Écossaises ont fait le captain run, est-ce qu’on a joué avec le même ballon ? On est passé dans des aéroports internatio­naux… On fait confiance aux spécialist­es de la santé qui nous ont rassurés. C’est comme la météo, ça fait partie des éléments qu’on ne peut maîtriser, il faut s’adapter. » L’autre regret, c’est le maillot à l’effigie de Simone Weil, dessiné pour cette rencontre la veille de la journée internatio­nal de la femme, qui ne sera pas porté. « Il nous tient vraiment à coeur. On ne sait pas encore comment mais on cherche une solution pour le porter. » conclut Annick Hayraud.

QUELLE ISSUE POUR LE TOURNOI ?

Le Tournoi des 6 Nations féminin 2020 s’achèvera-t-il ? La question mérite d’être posé. Un match a été reporté lors de la dernière journée, deux autres ce week-end. Une joueuse écossaise est atteinte par le coronaviru­s sans doute suite à son déplacemen­t en Italie dans le cadre du Tournoi. Le prochain rencontre de l’Italie contre l’Angleterre est déjà reporté... Il paraît impossible, de voir les Écossaises disputer un autre match pour le moment. Ce qui porterait à cinq le nombre de rencontres reportées. La surcharge des calendrier­s n’est pas propre qu’aux hommes. À un an et demi du Mondial féminin, la reprogramm­ation va devenir un véritable cassetête. L’Italie et l’Irlande ne sont pas encore qualifiées pour la Coupe du monde et devront jouer des matchs (septembre-octobre) pour cela. Et contrairem­ent aux Bleus et à l’Irlande, l’Italie aura trois matchs à organiser de nouveau. Pas invitées aux Super Series cet été, une compétitio­n qui n’était d’ailleurs pas une priorité, les Françaises ont un calendrier 2020, moins chargé qu’en 2019. Annick Hayraud espère des informatio­ns claires concernant les reports d’ici la fin de semaine prochaine.

En attendant d’autres décisions, les « Humbles et Affamées » ont regagné l’Hexagone dimanche matin, ou elles avaient déjà l’esprit tourné vers leur dernière rencontre face à l’Irlande. Une rencontre qui n’a pour le moment aucune raison d’être annulée contre une opposition en théorie plus élevée que leur dernière rencontre. Il sera question de valider leur deuxième place ainsi que de forcer les Anglaises à remporter leur dernier match chez les Italiennes pour s’adjuger un Tournoi qu’elles survolent pour le moment. ■

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