« Nous referions pareil »
BENJAMIN PÉRIE - Président de Drancy (Fédérale 1) MALGRÉ LA RELEÉGATION ET SA DIFFICULTÉ À SE PROJETER SUR LA SAISON PROCHAINE, LE PRESIDENT DRANCÉEN DRESSE UN BILAN POSITIF DU PASSAGE DE SON ÉQUIPE EN FÉDÉRALE 1.
Votre équipe est officiellement reléguée en Fédérale 2, après une saison particulièrement délicate. Quel regard portez-vous sur son parcours ?
J’ai quelques regrets. Je sais que si nous recommencions le championnat à partir de maintenant, nous pourrions prétendre à mieux concourir. Nous avons beaucoup appris. Mais nous savions où nous mettons les pieds et que nous serions pris par le temps. La montée tardive, nos moyens limités, notre recrutement un peu improvisé à la dernière minute, tout cela prédisait un parcours difficile. C’est dur. On souffre avec l’équipe quand elle souffre.
Pour votre club, quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
Il est extrêmement positif. Cette montée en Fédérale 1 nous a poussés à mieux nous structurer sur le plan administratif. Le club a beaucoup grandi dans son ensemble. Sur le plan sportif, même si elle est douloureuse, cette expérience sera très enrichissante. Nous avons eu raison de prendre cette montée et d’aller nous frotter à cette exigence. Si c’était à refaire, nous referions pareil. Et pourtant, c’est vraiment un nid à problèmes.
Lesquels ?
Le principal, c’est de courir en permanence après son budget. C’est comme si je ne faisais plus que ça. On relance nos partenaires, on fait des avances sur notre trésorerie pour payer les salaires, et on relance encore nos soutiens : c’est presque une gymnastique quotidienne. Et puis il faut passer du temps à entourer les joueurs, le staff, qui vivent la chose sans pouvoir prendre de recul. On avait vécu, pour monter, des instants magiques où tout allait de soi, et on glisse dans un moment chaotique. Mais bon, le club est solide, et tout cela ne l’affectera pas.
Cette relégation ne laissera-t-elle aucune trace ?
Si, il y aura des conséquences. Mais notre action globale nous protégera de leurs effets. Notre club s’est structuré sur sa dimension sociale. Depuis deux ans, avec notre application « Rugby Link Drancy », nous avons pu répondre à des besoins essentiels de nos adhérents, de leur famille, ou de leurs amis. Entre les emplois en CDI ou CDD, les stages ou les formations, soixante-six demandes de soutien ont été fournis. Nos cours de soutien scolaire ouverts tous les soirs sont fréquentés régulièrement par une dizaine d’enfants. Notre semaine de vacance a rassemblé trente-sept enfants du club, et nos journées continues du mercredi sont très suivies. Drancy, c’est ça. D’ailleurs, les joueurs qui nous rejoignent sont très sensibles à cette démarche de communion sociale. Elle nous garantit notre dynamique de club, même si nous ne savons pas encore à quoi ressemblera notre prochaine saison.
Quelles sont vos incertitudes ?
Il n’y en a qu’une : elle concerne notre budget. Sur la dynamique du succès, nous avions réussi à rassembler un budget de 840 000 euros pour disputer cette saison de Fédérale 1. Nous ne savons pas de combien nous pourrons disposer la saison prochaine. À ce jour, je peux définir un budget rigoureux de 350 000 euros. Pas davantage. Les élections municipales, les effets de la relégation sur nos partenaires, la subvention
Lesquelles ?
Essentiellement, toutes celles qui concernent nos employés. Nous voulons prolonger notre entraîneur Vincent Lagassé, avec lequel nous sommes très contents de travailler. Il nous a beaucoup apporté, et nous voulons l’associer un peu mieux à notre système de formation. Nous voulons aussi conserver notre emploi de secrétaire que nous avons créé au mois de janvier. Que pourrons-nous faire ? À ce jour, je ne le sais pas. Je pense que nous commencerons à avoir des réponses au mois d’avril, pas avant. C’est une période un peu floue, mais je suis serein. J’ai confiance en nous.