Midi Olympique

LA NOBLESSE « OUVRIÈRE »

TULLE - FÉDÉRALE 2 CLUB HISTORIQUE, LE SCTC NE VOGUE PLUS SUR LES MÊMES MERS MAIS DIRIGEANTS, JOUEURS ET STAFF S’ÉVERTUENT À CONSERVER UNE VIGUEUR RAFRAICHIS­SANTE.

- Par Gérard PIFFETEAU

Prononcez Tulle et aussitôt, du profond de notre mémoire, s’invite le souvenir de Pierre Leterre entraîneur du SCT des années 80 et personnali­té extraordin­aire. Le pack qu’il cornaquait était une montagne qu’il fallait gravir au piolet et, sur ses pentes, de nombreux adversaire­s ont dévissé. Et quand malgré tout le danger menaçait, le madré Pierrot sortait un atout de sa manche. En période de sécheresse, n’avait-il pas convoqué les pompiers afin qu’il noie le terrain pour ainsi le rendre plus conforme aux appuis et aux courses d’un pack monolithiq­ue autour du géant Orluc. Mais Pierre Leterre était aussi un excellent technicien, chercheur et novateur, qui a fait bénéficier au plan national plusieurs génération­s de ses compétence­s. Au SCT actuel, l’ex-fameux flanker Jean-Pierre Fauvel peut témoigner de cette époque. Le décor du stade Alexandre-Cueille n’a quasiment pas changé mais en Fédérale 2, le club n’a plus grand-chose à voir avec la structure qui évoluait dans le haut du tableau national. Sauf que flotte toujours dans l’air un esprit revendiqué par Philippe Combe qui copréside le SCTC auprès de Philippe Clarissou et Jean Brousse : « À Tulle nous avons toujours été des guerriers. Nous avons conservé cette mentalité ouvrière des anciennes manufactur­es locales. On ne lâche jamais. »

La régression de l’économie a plongé le rugby tulliste dans le ventre mou national mais les nostalgiqu­es attendent impatiemme­nt le 9 mai quand seront célébrés les 40 ans du quart de finale du Groupe A qui avait opposé Tulle à Brive. Aujourd’hui, le « Big derby » se joue avec le proche voisin Malemort et un barrage pourrait prochainem­ent les opposer. Philippe Combe s’en réjouit : « Ce serait superbe, ça bougerait toute la Corrèze. Nous entretenon­s d’excellente­s relations avec Malemort mais aussi avec

Brive. En ce qui nous concerne, nous sommes soutenus par la ville, l’agglo de Tulle et le départemen­t. En cas de besoin, ils sont là mais nous participon­s à l’économie locale. »

DE LA VIE DANS LE CLUB

Une question affleure : le SCTC pourrait-il prochainem­ent prétendre à l’élite amateur ? Sportiveme­nt, les coachs Fabrice Domingo, le frère de Thomas, et Robert Chassagnac pour l’équipe une, Philippe Brudieux et David Tissandier pour la formation B, et le coordinate­ur sportif Meryll Astorg auraient tort de se fixer des limites. Sinon qu’avec ses 480 000 € de budget, le club a fait le choix de privilégie­r sa belle jeunesse. De l’équipe des 18-19 ans d’il y a dix ans ils sont encore 70 % en piste, à pleine maturité, dont le capitaine Benoît Vialle. « La formation est un choix assumé parce que nous n’avons pas les moyens de recruter. Et nous pensons avoir pris la bonne route. Ce n’est pas simple tous les dimanches mais les jeunes se démultipli­ent. Contre Saint-Yrieix, notre première ligne ne dépassait pas 23 ans de moyenne. Nous sommes peut-être gentiment en train de préparer l’avenir avec ces jeunes très attachés au club. La Fédérale 1 ? Pourquoi pas si nous continuons à progresser mais c’est compliqué car les critères financiers s’imposent. En revanche, nous devons viser le haut du tableau de la Fédérale 2 pour mettre de la vie dans le club et la ville. » Les phases finales viendraien­t apporter encore plus d’expérience et rendre le club plus attractif. La structure rugby-études-médical qui accueille dix-sept juniors va dans le sens de cette évolution souhaitée par tous. ■

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Depuis dix ans le capitaine Benoît Vialle (avec le ballon) vit l’aventure tulliste. Antoine Freyssinel, Bastien Papon, Guillaume Caronne et Wiliam Géraudie sont dans son sillage.

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