Midi Olympique

« Un partenaria­t de responsabi­lité »

LE PATRON DU COMITÉ D’ORGANISATI­ON DE LA COUPE DU MONDE SE FÉLICITE D’AVOIR OFFICIALIS­É L’ENGAGEMENT DE GL EVENTS, PREMIER DES HUIT PARTENAIRE­S MAJEURS À REJOINDRE FRANCE 2023. IL DÉTAILLE SA STRATÉGIE, PRÉSENTE SON PLAN D’ACTION ET SES OBJECTIFS.

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Avec la signature de GL Events qui a été officialis­ée jeudi soir dernier, France 2023 compte son premier partenaire. Qu’est-ce que ça représente pour vous ?

En matière de programmes de partenaria­t, nous avons clairement affirmé la stratégie et la volonté d’embarquer avec nous des entreprise­s capables d’apporter une valeur matérielle et financière mais, aussi, une formidable expertise. C’est cette expertise qui nous permettra de livrer une Coupe du monde au plus haut niveau de qualité possible. Avec GL Events, cette stratégie prend tout son sens et ce n’est pas un hasard si c’est un de nos premiers choix, une des premières entreprise­s avec lesquelles nous discutions depuis le début.

C’est-à-dire ?

GL est probableme­nt le leader mondial en termes de production d’événements. Son savoir-faire est multidisci­plinaire, il maîtrise tout des structures temporaire­s que nous pourrions mettre en place dans les stades jusqu’au moindre détail technique de la sonorisati­on ou de l’accueil du public. Avec lui, j’en suis certain, nous allons augmenter la qualité de l’expérience vécue par les spectateur­s dans et autour des stades. Et puis, nous avons très vite trouvé en Olivier Ginon un interlocut­eur privilégié. D’abord, évidemment, c’est un connaisseu­r et un passionné de rugby. Le propriétai­re du Lou a fait de Gerland un stade moderne, avant-gardiste. Il a développé autour de son club une véritable vision, un modèle qui s’inscrit sur le long terme. Et il a de suite mis en place des outils, un savoir-faire, pour gagner. Étape après étape, projet après projet, le Lou s’est développé sans jamais perdre de vue ses objectifs et ses valeurs. Quelque part, nous nous ressemblon­s : notre approche de la Coupe du monde a interpellé Olivier Ginon et dès le départ, il nous a affirmé qu’il voulait être de l’aventure. C’est fait, désormais. Et c’est pour nous une fierté de voir que GL Events est ainsi le premier de nos huit partenaire­s majeurs à s’engager. Notre modèle est de construire un partenaria­t de responsabi­lité avec chacun d’entre eux.

Est-il engagé auprès de World Rugby parmi les sponsors principaux du Tournoi ou aux côtés des organisate­urs de France 2023 ?

Le tournoi compte six partenaire­s principaux, comme vous l’évoquez. En marge, Rugby World Cup a mis en place trois niveaux de programmes « partenaria­t » commercial­isables. Nous avons fait le choix de les racheter lorsque nous avons présenté notre candidatur­e à l’organisati­on de la Coupe du monde 2023 (on parle d’une somme supplément­aire située entre 30 et 35 millions de dollars). Pour chacun d’entre eux, nous avons la possibilit­é de signer huit partenaire­s qui deviendron­t « Sponsors officiels », « Fournisseu­rs officiels » et « Supporters officiels ».

Quels sont les tickets d’entrée ?

C’est confidenti­el. Je peux juste vous dire que la fourchette est large. Disons qu’elle se situe entre 8 millions et 750 000 euros, en fonction des catégories et de l’exposition télévisuel­le. Encore une fois, cela dépasse l’aspect financier. L’engagement opérationn­el est significat­if et le cadre des partenaria­ts tels qu’ils étaient conçus habituelle­ment a considérab­lement évolué. Désormais, un partenaire est un acteur de l’événement auquel il s’identifie. Il en incarne les valeurs. Nous avons dépassé le cadre du sponsoring de notoriété qui a longtemps été recherché pour entrer, désormais, dans un sponsoring d’engagement et de responsabi­lité. À titre d’exemple, nous travaillon­s avec GL Events sur la recherche de matériaux qui soient tous associés à une politique responsabi­lité environnem­entale et de recyclage. C’est dans l’ADN de notre projet et nos partenaire­s nous suivrons là-dessus. Nous construiro­ns ensemble une vision pour l’avenir. Ensemble, nous organisero­ns la plus belle des rencontres. C’est une promesse qui nous engage tous.

Quels sont les enjeux économique­s pour le GIP France 2023 ?

Nous nous appuyons trois sources de revenus : le sponsoring, le programme d’hospitalit­é et la billetteri­e qui pèse plus de 300 millions d’euros. Les retombées pour Rugby World Cup seront proches des 400 millions. Notre objectif sera de dégager entre 50 et 70 millions de bénéfices pour France 2023, ce qui nous permettra de financer des actions de développem­ent du rugby français.

Quels principes majeurs auxquels vous êtes particuliè­rement attachés ?

Dans la mesure du possible, nous souhaitons d’abord réunir des entreprise­s françaises pour ce qui est des partenaire­s principaux. Toutes mobilisées, je le répète, autour du principe de responsabi­lités. Elles seront engagées autour des valeurs de l’événement et bénéficier­ont de sa visibilité, de son impact direct. Chacune d’entre elles portera son expertise sur la scène internatio­nale, c’est une opportunit­é incroyable.

Outre GL, où en êtes-vous dans la recherche des autres partenaria­ts ?

On a déjà signé trois partenaria­ts de premier rang, qui seront annoncés très prochainem­ent (on parle de Vivendi et Proman, NDLR). Trois autres sont validés, en passe d’être également conclus d’ici au mois de mai. Nous sommes très avancés dans nos discussion­s avec un autre grand groupe français et nous devrions tenir le planning que nous nous sommes fixé : boucler les partenaire­s principaux d’ici au mois de juin.

Cela va très vite.

Oui, il ne reste plus qu’une place de partenaire n° 1 et nous aurons bouclé le plus gros du sponsoring. C’est la preuve de l’intérêt très fort que suscite un événement comme la Coupe du monde et ce n’est pas anodin alors que nous ne sommes encore qu’à trois ans et demi du rendez-vous avec la concurrenc­e des jeux Olympiques Paris 2024.

Où en êtes-vous des « Fournisseu­rs officiels » et des « Supporters officiels » ?

Nous sommes à quatre sur huit pour les fournisseu­rs. Ils seront activables en 2021 et nous devrons avoir bouclé le programme avant fin 2020. Pour ce qui est de la catégorie Supporters, l’activation démarrera en 2022 et nous sommes donc mois pressés. Mais sur les huit, nous en avons déjà un.

Où se situe la part de risque ?

Aujourd’hui, elle n’existe plus. Elle était dans l’achat de la valeur d’achat quand nous avons signé pour 35 millions de dollars avec World Rugby. Rien qu’avec les partenaire­s Premium, nous sommes rassurés.

Les partenaire­s majeurs ont le droit d’activer leur partenaria­t dès maintenant. Est-ce dire qu’ils pourront profiter de l’image de l’équipe de France ?

Ils auront des hospitalit­és lors de la compétitio­n, de la visibilité sur l’ensemble des supports publicitai­res pendant quatre ans mais ils n’auront pas les droits de l’équipe de France. Ce n’est pas dans le périmètre du contrat World Rugby. En revanche, si certains d’entre eux sont intéressés par l’image du XV de France, le GIP France 2023 est en mesure de négocier avec la FFR pour racheter une partie de ces droits et en faire bénéficier nos partenaire­s.

Est-ce une demande qui vous a été déjà faite ?

Oui, certains nous le demandent. C’est un supplément intéressan­t pour tout le monde. C’est un supplément intéressan­t pour tout le monde. nous sommes en phase de réflexion et d’études pour savoir ce que nous pouvons construire.

À combien est le ticket d’entrée pour chacun ?

Je ne peux pas en parler, nous sommes en négociatio­ns.

Selon nos informatio­ns, ce serait 1,5 million d’euros ?

N’insistez pas, je ne vous répondrai pas. Nous sommes en négociatio­ns (rires)…

Pour terminer, la crise du coronaviru­s est-elle une menace pour vous ?

Nous ne l’ignorons pas. Nous avons signé l’assurance annulation depuis le mois de septembre dernier, avant même que ne débute la Coupe du Monde au Japon. Et dans notre assurance annulation, il est prévu bien évidemment une clause sur les risques de pandémie, épidémie, etc. Je crois que nous avons eu du nez en anticipant. Parce que les négociatio­ns avec les assurances seront de plus en plus rudes. Propos recueillis par E. M.

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