Midi Olympique

L’ÉLOGE DU PRAGMATISM­E

ANGLETERRE SANS ÊTRE GÉNIAUX, LES ANGLAIS ONT ASSURÉ L’ESSENTIEL DANS LEUR ANTRE DE TWICKHENHA­M. CE SUCCÈS LEUR LAISSE LE DROIT DE CROIRE ENCORE EN UN SUCCÈS FINAL DANS LE TOURNOI.

- Par David BOURNIQUEL

Eddie Jones a gagné la guerre tactique de ce match face aux Gallois. Sans être brillants, les Anglais ont su faire ce qu’il fallait pour museler la sélection de Wayne Pivac et nul doute que sans les effets d’une double infériorit­é numérique en toute fin de match, le score aurait été plus lourd en la faveur de ce XV de la Rose qui n’a jamais tremblé. Les Anglais n’ont jamais tremblé car ils ont bonifié tous leurs ballons. Ils ont su scorer lors de chacune de leurs venues dans le camp gallois ou presque. Dès la cinquième minute d’abord, à la faveur d’un superbe essai collectif conclu par le revenant Anthony Watson, qui signait de la plus belle des manières son retour au sein du XV de la Rose après avoir raté tout le début du Tournoi. Une entame parfaite qui permettait aux hommes de la Rose de prendre le score et de tisser tranquille­ment leur toile. Elliott Daly, autour de la demi-heure de jeu, venait à son tour conclure un superbe mouvement pour donner aux Anglais encore un peu plus de marge.

Dominateur­s à l’impact, les Anglais ont marqué au fer rouge les Gallois souvent sur le reculoir et obligés de se mettre à la faute. Du pain béni pour les protégés d’Eddie Jones qui comptent en la personne d’Owen Farrell un buteur exceptionn­el. L’ange blond a ainsi réalisé un 100 % dans ses tentatives face aux perches (3P/3 aux 15e, 38e et 44e et 3T/3 aux 5e, 33e et 61e). Et si le trois-quarts centre a un petit coup de mou, il peut être supplé par son ouvreur George Ford (1P/1, 51e). Le jeu au pied fut aussi un secteur déterminan­t et là encore les Anglais ont pris le meilleur sur leurs adversaire­s, avec des coups de pied plus longs, plus précis et plus judicieux. Les hommes d’Eddie ont volontiers cédé le ballon à leurs adversaire­s, acceptant de perdre la bataille de la possession pour se nourrir des ballons de récupérati­on. Ainsi, les Gallois ont eu le ballon 56 % du temps mais l’ont (beaucoup) moins bien utilisé que les Anglais, exception faite des cinq dernières minutes « faussées » par leur double supériorit­é numérique.

TOUJOURS EN COURSE POUR GAGNER

La précision a fait cruellemen­t défaut aux Gallois, là où les Anglais ont brillé. Précision défensive d’abord, parce qu’il faut être capable de très bien défendre lorsque l’on assume de ne pas avoir le ballon comme ce fut le cas samedi. Précision offensive ensuite, où les Anglais ont joué en étant très propres techniquem­ent. Leurs trois essais en sont l’exemple : passes parfaites, rythmes des courses et des soutiens ajustés… Manu Tuilagi a pu se permettre de marquer en marchant tant le décalage crée par les Anglais avait aspiré toute la défense galloise. Du grand art. Et lorsque l’on parle de précision, difficile de ne pas mentionner la prestation de Ben Youngs. Le demi de mêlée anglais a livré un récital de haut vol et a marché sur Twickenham. Son retour intérieur sur Anthony Watson pour le premier essai du match est un pur délice à déguster comme du sucre.

Au fond, les Anglais ne retiendron­t qu’une chose de leur succès face aux Gallois. Ils se sont offerts le droit de rêver encore à une victoire finale dans ce Tournoi. En effet, avec treize points, ils reviennent à égalité du XV de France, battu dimanche sans bonus en Écosse. Ce sera chaud jusqu’au bout !

 ?? Photo Icon Sport ?? Mark Wilson et Manu Tuilagi congratule­nt Antony Watson qui vient d’inscrire le premier essai du match. L’Angleterre est lancée sur la voie du succès !
Photo Icon Sport Mark Wilson et Manu Tuilagi congratule­nt Antony Watson qui vient d’inscrire le premier essai du match. L’Angleterre est lancée sur la voie du succès !

Newspapers in French

Newspapers from France