Vous avez une réclamation ?
C’est peut-être bien fait, finalement. Comme si une hypothétique justice divine, par le biais du coronavirus, n’avait jamais fait que punir nos clubs pour leurs comportements. Et l’on ne parle pas ici de ceux d’en-haut, mais bien de nos amateurs… Parce qu’avant que la FFR prenne la sage décision de reporter sine die toutes les compétitions, voyez-vous, les tensions se multipliaient jusqu’à exploser de toutes parts au niveau fédéral, la faute à des enjeux financiers toujours plus lourds par rapport à leurs petits moyens, que les clubs n’arrivent plus à assumer. Une course à l’échalote de mauvais goût qui se répercutait, in fine, sur le sportif, et c’est bien là que le bât blessait… Car il apparaît que, pour avoir perdu de vue cette vérité fondamentale selon laquelle l’économie doit être au service du jeu et non l’inverse (qui plus est à des niveaux dont les statuts demeurent amateurs), nos clubs semblaient cette saison plus que jamais en train de se perdre… On ne parle pas seulement des bagarres constatées ici et là qui, si elles ne font honneur à personne, ont toujours tant bien que mal existé. Mais bien de ces réclamations portées par des (mauvais) perdants qui fleurissent un peu partout, tous les weekends pour des broutilles et autres billevesées ridicules. Un joueur revenu de carton jaune trente secondes trop tôt par ci, un changement non régulier par là, un joueur disputant une mêlée sans le tampon première ligne, un autre évoluant en équipe première après avoir joué plus de quarante minutes en réserve, et l’on en passe…
Le truc ? Il est que, pour avoir ouvert la boîte de Pandore de la jurisprudence en ayant fait rejouer certains matchs pour des faits de jeu sans conséquence, la Commission des règlements de la FFR ne savait plus où donner de la tête, et ne pouvait plus revenir en arrière. D’où le sentiment désagréable que les sorts des matchs ne se jouaient plus seulement sur le rectangle vert, mais bien au-delà… Alors oui, il y a des règlements, nous rétorquerez-vous, à l’instar de tous ceux qui n’attendent plus qu’une involontaire peccadille pour remettre en cause le résultat de 80 minutes de combat. Mais il existe aussi un état d’esprit, appelé le fair-play, qui n’interdit pas non plus d’accepter une défaite concédée sur le terrain. Voilà pourquoi on espère au moins que la pandémie de coronavirus aura au moins le mérite de rappeler à tous que la raison d’être d’un sport demeure d’y jouer, quitte à relativiser quelque peu certains « enjeux ». Histoire d’éviter un peu de confondre le grave et le sérieux…