Midi Olympique

« Profitons-en ! »

OLIVIER CARREIRAS - Entraîneur du Stade français (Top 16) COUPÉE DANS SON ÉLAN ALORS QUE SON ÉQUIPE DEVAIT DÉFENDRE SA PREMIÈRE QUALIFICAT­ION, IL ESTIME QU’UN BOULEVERSE­MENT DU CALENDRIER SERAIT UNE OPPORTUNIT­É.

- Propos recueillis par G. C.

Avant l’annulation de toutes les compétitio­ns, votre programme prévoyait deux matchs jouer à l’extérieur, à Grenoble et à Lons, qui pouvaient déterminer le classement et le nom du quatrième et dernier qualifiabl­e. Jusqu’à quand, avez-vous préparé ces deux échéances ?

Jusqu’à jeudi soir. Nous devions nous retrouver lundi pour la première séance de musculatio­n de la semaine. Nous étions dedans, pour essayer d’accrocher notre première qualificat­ion en quart de finale de l’Élite 1.

Quel protocole de suivi des joueuses allez-vous mettre en place ?

Nous sommes obligés d’anticiper une reprise de la compétitio­n, même si rien ne nous indique à ce jour que ce sera le cas. Donc les filles doivent se maintenir en forme. Nous allons établir des programmes individual­isés à réaliser à domicile. Dans l’état actuel de la situation, nous n’allons pas leur fournir un programme qui nécessiter­ait qu’elles se déplacent dans une salle de musculatio­n. Donc ce sera du gainage et toutes sortes d’exercices cardio-vasculaire, réalisable­s sans matériel. À part pour celles qui possèdent un vélo ou un rameur d’appartemen­t…

Dans quel état d’esprit se trouve l’entraîneur que vous êtes, coupé dans votre progressio­n ?

Il est très bon, si je puis dire. En tant qu’éducateur, j’ai toujours appliqué ce principe de précaution : « Quand il y a

un doute, il n’y a pas de doute. » Si un enfant se plaint de son bras, aucun éducateur n’est capable de dire s’il a une fracture ou pas. Donc on le sort, il n’y a pas à réfléchir. La société est devenue très vigilante et procéduriè­re sur ces questions de risque zéro. On ne peut pas l’ignorer. L’arrêt des compétitio­ns est une bonne chose, donc je ne le regrette pas. Notre devoir de solidarité nationale est primordial. Et puis dans le fond, cette situation pourrait nous amener à tester le rugby dans des conditions optimales.

C’est-à-dire ?

Imaginons le cas favorable de la reprise de la compétitio­n. Alors nous pourrions prolonger l’activité plus loin dans l’été. Ce serait formidable. Les joueurs et les spectateur­s aiment le rugby sous le soleil. Cette période peut nous permettre de tester un calendrier plus estival et de bouleverse­r quelques habitudes. Nous pourrions avoir une visibilité sur la relation entre le public et les équipes dans une période inhabituel­le. En ce qui me concerne, si la situation sanitaire s’améliore et que la reprise des championna­ts est possible, je crois qu’il faudrait rallonger la période de compétitio­n. Mettons à profit ce moment délicat pour en faire éclore une opportunit­é. Profitons-en, si nous le pouvons.

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