Midi Olympique

Julien Pierre et son combat pour la cause animale

JULIEN PIERRE - Ancien deuxième ligne internatio­nal de Bourgoin, Clermont et Pau SENSIBILIS­É DEPUIS SA PLUS JEUNE ENFANCE À LA CAUSE ANIMALE, IL EST ENGAGÉ DANS LA PROTECTION ENVIRONNEM­ENTALE DEPUIS UN VOYAGE EN INDONÉSIE EN 2009, NOTAMMENT AU TRAVERS DE

- P.-L. G. Propos recueillis par

De quand date votre acuité pour la cause animale et environnem­entale ?

Depuis toujours, c’est dans mes gènes. Ma famille est très investie dans la gestion de parc zoologique. Mon grandpère a créé le Bioparc de Doué-la-Fontaine, en Maine-etLoire, et a racheté le zoo des Sables-d’Olonne, en Vendée. Même si les parcs animaliers n’avaient pas forcément bonne presse, ma famille, comme la plupart des propriétai­res de parcs en France et en Europe, était sensibilis­ée au bien-être animal. Le tri des déchets dans les zoos a commencé il y a bien longtemps. Notons aussi qu’il n’y a plus de prélèvemen­t sauvage. La protection de l’environnem­ent, de leur enclos, de leur habitat ou la réintroduc­tion en milieu naturel de certaines espèces - car c’est très compliqué pour d’autres, c’est quelque chose qui existe bel et bien et depuis longtemps. Je baignais donc dedans mais c’est à partir de 2009 que j’ai souhaité m’engager à mon tour dans une démarche environnem­entale.

Pourquoi ?

Mon oncle, qui tient aujourd’hui le zoo des Sables-d’Olonne, m’a emmené sur l’île de Sumatra. De ce voyage, je n’ai pas ramené que le paludisme mais une prise de conscience, notamment sur le danger de la disparitio­n des espaces verts et des forêts équatorial­es. J’ai donc créé une fondation, en 2013, « La Passerelle Conservati­on », qui a pour vocation de récolter des fonds, à destinatio­n de programmes de sauvegarde d’espèces menacées. Nous travaillon­s avec le Parc animalier d’Auvergne. Nous avons commencé par organiser un trail nature, dans l’enceinte du zoo, pour récupérer des finances pour des programmes d’aide, notamment pour les panthères. Nous proposons aujourd’hui diverses activités ou animations pour sensibilis­er le grand public. C’est pour moi la mission première des zoos. Les gens - et les enfants en particulie­r - viennent découvrir les animaux du monde, ou la faune locale d’une région, mais doivent en profiter pour être éduqué. Exoticamis, à Albi, ou Exotic Parc, à Pau, nous ont rejoint et se donnent comme mission d’informer les gens sur les bonnes attitudes à avoir.

Le fait que vous soyez connu est-il un plus ?

J’ai essayé durant ma carrière de mettre à profit ma petite notoriété pour changer, éduquer. L’an passé, nous avons pu reverser 100 000 € à des programmes de sauvegarde dans le monde entier. « La Passerelle Conservati­on » va aussi lancer, dans les prochaines semaines, une fois la crise actuelle passée, un programme pédagogiqu­e ambitieux, BiodivEduc, destiné à sensibilis­er les élèves d’école primaire à la préservati­on de la biodiversi­té dans son intégralit­é, en s’appuyant sur les forêts anciennes auvergnate­s. Nous allons aller délivrer notre message dans les classes grâce aux nouvelles technologi­es. Je crois beaucoup à ce projet.

Ces derniers jours, vous avez aussi voulu sensibilis­er les pouvoirs publics sur la pollution lumineuse par l’intermédia­ire d’un message sur Twitter ?

Oui, à mon humble échelle. Cette période de confinemen­t nous donne le temps de réfléchir. Alors, vu que l’on ne se déplace plus la nuit, pourquoi ne pas profiter de cette crise pour faire des économies d’énergie et diminuer l’éclairage public ? Les scientifiq­ues pourraient ensuite mesurer son impact. L’écologie ne doit pas être coercitive. Si chacun fait un petit geste, un petit effort, cette petite action peut prendre une grande ampleur à 9 milliards. Les choses peuvent encore changer !

Et dans le monde du rugby ?

Il y a encore pas mal de progrès à faire mais j’ai pu m’apercevoir que dès que l’on fait le premier pas, clubs, joueurs ou supporters suivent ! Le sport est déjà impacté par le réchauffem­ent climatique. C’est pour cela qu’il doit s’engager encore plus. Et le rugby en particulie­r. Le lien social qu’il créé peut soulever des montagnes. Les rugbymen pros sont des modèles, ils doivent montrer l’exemple. Et cela marche. Quand la Section paloise m’a permis de lancer des actions RSE (responsabi­lité sociale des entreprise­s), j’ai vu qu’une fois que le public avait mis un doigt dedans, il jouait le jeu. Sur la gestion de nos déchets, de l’énergie, on doit créer la dynamique.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France