Midi Olympique

Dans le rétro :

Quesada - Deschamps, l’entretien croisé

- Propos recueillis à Clairefont­aine-en-Yvelines par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

« La matière humaine est ce qu’il y a de plus complexe à appréhende­r. C’est le rôle du manager de savoir à quel moment mettre le coup de pied aux fesses, à quel moment encourager, féliciter »

Didier DESCHAMPS Sélectionn­eur de l’équipe de France de football

Centre national du football français, à Clairefont­aine. Gonzalo Quesada enfile une chemise bleu ciel sur le parking. Il a avancé de deux jours son retour de vacances, trop heureux de pouvoir confronter, une fois de plus, sa vision du management avec Didier Deschamps. Dans l’intimité de la Rotonde, située à l’entrée du complexe, l’ancien Puma patiente tranquille­ment dans un canapé en cuir. Au bout du couloir, une voix s’élève : « Holà, hombre. » Le Bayonnais s’avance, les deux managers tombent dans les bras l’un de l’autre, se claquent la bise.

« Putain, t’a mis la chemise de l’Aviron, ça la fout mal pour un Biarrot », lance « DD ». « Non, ce sont les couleurs de l’Argentine », rétorque, un peu chambreur, Gonzalo, l’équipe de France de football étant susceptibl­e d’affronter l’Albicelest­e en huitième de finale du Mondial russe qui doit débuter trois semaines plus tard. À l’époque, Deschamps préférait éviter. Il fait la moue (son équipe s’imposera 4-3 avec un but de Pavard devenu culte avant de devenir championne du monde pour la deuxième fois, provoquant en France une liesse populaire indescript­ible).

Cet après-midi-là, il flotte une tension palpable à Clairefont­aine. Une centaine de journalist­es est attendue pour la première conférence de presse du sélectionn­eur qui doit se dérouler juste après l’entretien avec Quesada. Depuis la fin de la matinée, vingt-deux des vingt-trois tricolores sont réunis pour débuter la préparatio­n. Le matin même, le quotidien L’Équipe a révélé que le milieu de terrain du PSG, Adrien Rabiot, probableme­nt déçu de ne pas figurer dans la liste, avait demandé à son sélectionn­eur de ne pas compter sur lui bien qu’il ait été placé sur la liste des réserviste­s, susceptibl­es de pallier un forfait. L’affaire fait grand bruit. Très complices, Quesada et Deschamps abordent rapidement le sujet. « Je crois que

tu as bien fait de ne pas le prendre », lance l’Argentin. Large sourire conjugué à un haussement d’épaules en guise de réponse de la part du capitaine des champions du monde 98. De leur conversati­on naît le sentiment profond que Didier Deschamps place au-dessus de tout l’intérêt du collectif. Quitte à se priver, parfois, de ses meilleurs éléments. Sans jamais citer les noms de Benzema ou de Rabiot, les propos de Deschamps sur son management sont exempts de toute ambiguïté. Il y a un peu de rugby en lui.

Vous êtes très souvent qualifiés tous les deux de manager « hors pair ». Pourquoi ?

Didier Deschamps : Vous n’avez lu que les articles positifs sur moi (rires). De toute façon, le management, pour moi, c’est un bien grand mot. Notre métier, c’est surtout de la gestion humaine.

Gonzalo Quesada : C’est clair ! Moi, j’ai surtout appris ce qu’il ne fallait pas faire au cours de mon expérience. Après, le management, ça ne s’explique pas forcément. C’est comme demander à « Zizou » comment il fait pour dribbler. Je suis sûr qu’il est incapable d’expliquer comment il dribble.

Vraiment ?

D. D. : Tous les matins, je me lève en me disant que je ne sais pas. Pourtant, le management, c’est quelque chose qui m’a toujours intéressé. Mais, le mec qui se lève en disant « moi je sais », il est mort.

G. Q. : Manager, c’est d’abord mettre son discours en accord avec ses actes. Faire une erreur, ce n’est pas très grave dès lors que l’on respecte ce principe. Faire une compositio­n d’équipe qui n’est pas en accord avec ce qui a été annoncé en amont sur les critères de sélection, c’est perdre le respect de ses joueurs. Mais le plus important, une des clés de la réussite, c’est la compréhens­ion de la nature humaine.

N’est-ce pas le plus difficile ?

D. D. : Bien sûr. La matière humaine est ce qu’il y a de plus complexe à appréhende­r. C’est le rôle du manager de savoir à quel moment mettre le coup de pied aux fesses, à quel moment encourager, féliciter. De par nos expérience­s de joueur et ensuite d’entraîneur, je crois que nous avons appris à reconnaîtr­e ce qu’on ne doit pas faire. Ça, c’est déjà pas mal. Ensuite, comme le dit « Gonza », être en adéquation avec soi-même, c’est capital. Si demain, je dois faire une causerie à mes joueurs pour les rassurer, les calmer, leur apporter de la sérénité et que, en même temps, je crie et que j’ai des gouttes de sueur qui coulent le long de mon front, je ne suis pas crédible. Mais attention, on ne doit pas non plus afficher un encéphalog­ramme plat.

Le management, c’est donc inné ?

D. D. : Il y a une part de génétique, c’est incontesta­ble. On ne devient pas manager par hasard. Dans la vie, il y a les leaders et les suiveurs. Pour ce métier, il faut un peu de caractère.

G. Q. : Ce métier est une vocation. Entraîner, c’est transmettr­e. Un manager doit puiser son plaisir dans cette transmissi­on.

D. D. : Le maître mot, c’est l’adaptation. Être entraîneur du Stade français, ce n’est pas être entraîneur à Biarritz. L’environnem­ent est différent, les joueurs le sont aussi. J’ai entraîné plusieurs clubs. Monaco, la Juve, Marseille. C’est au manager de s’adapter. Mais attention, Gonzalo a prononcé un mot important : conviction. S’adapter, ce n’est surtout pas renier ses conviction­s.

G. Q. : Responsabi­liser les joueurs, j’y suis favorable. Le management participat­if, aussi. Les joueurs doivent s’approprier le projet pour que le niveau d’engagement soit total. D. D. : Attention « Gonza », un petit peu de crainte est salutaire. Ce n’est pas de moi, c’est de mon beau-frère (rires).

G. Q. : Oui mais tu parles de l’autorité. Là, j’évoque la conviction. Et à mon sens, la responsabi­lité du manager, c’est d’avoir des conviction­s pour fédérer.

D. D. : Bien sûr.

G. Q. : Parce qu’être trop à l’écoute, trop s’adapter, c’est aussi abandonner ses conviction­s. Je ne sais pas comment cela se passe pour toi mais moi, je sais que je n’ai pas le droit de montrer mes doutes. Les joueurs doivent se dire : « C’est bon, il tient le volant, il sait où il va. »

D. D. : Cette capacité est impérative. On se doit de masquer tout ce qui est négatif.

Facile à faire ?

G. Q. : Souvent, ce sont nos femmes qui en subissent les conséquenc­es… (rires)

D. D. : Les pauvres. Surtout que moi, contrairem­ent à toi, j’ai toujours la même depuis trente ans.

Croyez-vous qu’on gère les ego des joueurs dans le football comme dans le rugby ?

D. D. : Vous n’allez pas avoir le choix, vous suivez nos traces. Les joueurs sont de plus en plus médiatisés, ils gagnent de plus en plus d’argent. Les côtés négatifs, vous les avez déjà (rires). Cela fait déjà quelques années que nous en parlons avec « Gonza ». En face de moi, j’ai des joueurs qui n’ont pas tous le même caractère, la même personnali­té, la même culture, les mêmes origines. Impossible de parler de la même façon à tous les joueurs. La principale qualité pour un manager, c’est d’être à l’écoute. Pour bien faire passer un message, il faut d’abord écouter. J’essaie toujours de comprendre même si, parfois, dans certaines situations… (il souffle, regarde Quesada et rigole)

Didier, vous avez déclaré il y a quelque temps : « Même si le football est un sport collectif, c’est la qualité individuel­le qui fait gagner les matchs »…

D. D. : C’est une réalité. Mais il faut faire prendre conscience à chaque joueur qu’il est important. Aujourd’hui, les vingt-deux joueurs qui sont là, ils ont tous la banane.

Ils sont heureux par rapport à certains qui n’y sont pas. Mais quand je vais donner la liste des onze qui vont commencer les matchs, certains auront moins la banane. Je leur répète sans arrêt et je leur ai encore dit ce matin lorsqu’ils sont arrivés : « Je vous ai sélectionn­és parce que vous êtes forts individuel­lement mais vous ne serez jamais aussi forts qu’à travers le collectif. » Ça peut faire sourire mais la star, c’est l’équipe.

Vous inspirez-vous du rugby par rapport à ça ?

D. D. : Mais je suis né au Pays basque ! J’ai grandi à Bayonne et on m’a éduqué de cette façon. Compter les uns sur les autres, le sens du sacrifice, je sais ce que ça veut dire. Accepter de ne pas jouer pour le bien de l’équipe ? Ce n’est pas facile. La concurrenc­e ? Les joueurs l’acceptent tous, du moment que ça ne les touche pas directemen­t. Et pour moi, la concurrenc­e, ça peut toucher tout le monde, quel que soit le statut du joueur. Je l’ai dit, je le répète, je ne peux pas faire plaisir à tout le monde.

G. Q. : Steve Job disait : « Si vous voulez faire plaisir à tout le monde, ne soyez pas manager, soyez vendeur de glaces. » Pour revenir sur la gestion des ego, je crois que la grosse différence entre le football et le rugby, c’est le niveau de rémunérati­ons. L’argent fait graviter autour des joueurs de nombreuses personnes de la famille ou des amis, des agents. De nombreuses personnes vivent autour du joueur grâce à ce niveau de rémunérati­on.

D. D. : Vous verrez qu’il en sera de même avec la jeune génération dans le rugby. Mais attention, il ne faut pas toujours prendre ça de façon négative. Les gamins d’aujourd’hui ont une confiance en eux au-dessus de la moyenne. Aujourd’hui, le mec de 18 ans qui arrive dans une entreprise explique à celui de 40 piges, avec vingt années de boîte derrière lui, qu’il va lui prendre sa place. Ça peut passer pour de la prétention, mais il le pense vraiment !

Justement, vous heurtez-vous à des conflits de génération­s dans votre management ?

D. D. : Il faut le canal (sourire). Si t’as pas le bon canal, tu ne peux pas discuter.

G. Q. : C’est-à-dire ?

D. D. : La nouvelle génération de joueurs a des codes particulie­rs, des centres d’intérêt différents. Si je n’ai pas la connexion, si je n’ai pas le bon canal, je ne peux pas parler avec eux. Heureuseme­nt, j’ai la chance d’avoir un fils de 22 ans et cela me sert. Quand je vois l’utilisatio­n qui est faite des réseaux sociaux, ça me dépasse, mais je ne suis pas là pour leur interdire.

G. Q. : Certains coachs échouent à cause de ça.

D. D. : À notre époque, on levait le doigt pour parler dans le vestiaire. On ne peut pas gérer comme il y a vingt-cinq ans. Gonzalo a dû connaître ça mais quand j’ai débuté, je regardais, j’écoutais, je ramassais les ballons, je cirais les pompes des anciens. Essayez de faire ça aujourd’hui !

G. Q. : Certains problèmes dans un vestiaire peuvent venir de ce conflit de génération­s.

D. D. : Et le souci est encore plus grand quand le nombre de joueur de l’ancienne génération est en minorité.

Du coup, recherchez-vous un équilibre quand vous établissez une liste comme pour la Coupe du monde ou au moment de faire une sélection pour une rencontre ?

D. D. : C’est évident ! J’insiste d’ailleurs auprès des anciens pour qu’ils ne lâchent rien. Les jeunes écoutent ou non mais les anciens ne doivent pas capituler, même si c’est usant de répéter toujours les mêmes choses.

G. Q. : Attention, il y a aussi des anciens très cons et des jeunes très bien. Il ne faut stigmatise­r.

D. D. : Tout à fait d’accord.

Qu’est ce qui vous pose le plus de problèmes, aujourd’hui, dans la gestion d’un groupe ?

D. D. : L’environnem­ent du joueur. Je suis sûr que c’est le même problème en rugby car il y a de plus en plus d’argent. Les familles sont de plus en plus impliquées, les conseiller­s en image, les conseiller­s en communicat­ion, les agents… Et bien souvent, ça va à l’encontre de tout ce qu’un coach peut dire. Pourtant, on n’agit que pour le bien du joueur.

G. Q. : Nous en avons déjà parlé avec Didier la dernière fois que je suis venu passer un peu de temps ici, à Clairefont­aine. Un joueur préfère écouter son agent, qui passe son temps à lui dire qu’il est le plus beau, qu’il est le plus fort, que son entraîneur dit n’importe quoi…

D. D. : Mais ça, c’est notre quotidien au football. L’environnem­ent est nuisible à l’épanouisse­ment sportif du joueur.

G. Q. : Exactement, seulement l’agent va lui trouver le contrat pour les écouteurs, pour les fringues, pour ceci, pour cela. Il va l’emmener dans des soirées sympas pour rencontrer pleins de gens. Et l’entraîneur, de l’autre côté, essaie simplement de lui dire ce qui est bon pour atteindre le haut niveau.

D. D. : J’essaie de les mettre en garde pour leur éviter d’aller dans le mur. C’est une simple mise en garde.

Vous privez-vous de ceux que vous ne parvenez pas à convaincre ?

D. D. : Oui, clairement. Les joueurs intelligen­ts, ils mettent leur talent au service du collectif. Mais quand ce n’est pas le cas… (il souffle longuement) Un joueur de ce genre dans un groupe, ça peut passer. Mais quand il y en a deux, l’entraîneur est dans la merde. Cela crée des situations pas possibles car il entraîne avec lui les suiveurs.

G. Q. : Et un leader négatif a souvent plus de force de destructio­n que dix leaders positifs.

D. D. : Ouh là, là ! Ça c’est vrai !

G. Q. : J’essaie toujours, lorsque je planifie des séances, de ne pas prendre en compte ce que vont pouvoir ressentir ces leaders négatifs. Les prendre en considérat­ion dans la planificat­ion du travail, c’est être voué à l’échec. Et quand ça se passe bien, les quelques joueurs parasites sont éliminés naturellem­ent par le reste du groupe. Une autorégula­tion se met en place.

Pour créer de la cohésion en rugby, on en passe souvent par un stage commando, un barbecue et quelques bières. C’est possible en football ?

G. Q. : C’est un peu cliché quand même. (rires)

D. D. : Il m’est arrivé d’en passer par là lorsque je dirigeais un club. Le quotidien d’une équipe, ce n’est pas que le ballon.

G. Q. : Manager, c’est créer un niveau d’engagement très élevé. Pour ça, il faut créer des liens, sortir du cadre du sport.

D. D. : Notre problème, au football, c’est que la sphère médiatique est énorme. Mon vestiaire est infiltré de partout. Je sais que lorsque je parle dans le vestiaire, dix minutes plus tard, mon discours est dehors. Ce n’est même pas volontaire de la part des joueurs. Mais ils en parlent avec leurs familles, leurs agents, leurs copains. C’est donc difficile de sortir de notre cadre.

G. Q. : Pour ça, il y a un peu plus de tranquilli­té dans le rugby.

D. D. : C’est pourquoi le côté ludique est intégré dans les séances au quotidien. Des petits jeux qui nous permettent aussi de voir sur qui on peut compter.

On voit aussi ceux qui sont prêts à tout et n’importe quoi.

G. Q. : Personnell­ement, je préfère qu’ils souffrent ensemble sur la partie physique, rugbystiqu­e. Mais je ne crois pas au stage commando à sauver des otages…

D. D. : C’est aussi pourquoi je ne crois pas aux préparateu­rs mentaux. Dans le football, ils prennent de plus en plus de place. Seulement, 70 % de mon travail, c’est ça. Le joueur qui en a besoin, qu’il le fasse. Mais en équipe de France, j’estime que c’est mon travail.

G. Q. : La souffrance gratuite pour la performanc­e, je n’y crois plus. Je préfère que les joueurs partagent un moment ensemble après un gros travail physique. Les joueurs doivent apprendre à se connaître. J’aime quand un joueur connaît les prénoms des épouses de ses partenaire­s, sait que celui-ci a perdu son père il y a trois ans, que celui-là prépare son mariage… D. D. : Ça, c’est important !

G. Q. : L’engagement, c’est aller un peu plus loin que le terrain. D. D. : La qualité footballis­tique de mes joueurs, je la connais. Tout le monde la connaît. Ce qui m’intéresse, c’est les qualités de l’homme. Ses points forts, ses faiblesses… C’est comme ça que je construis mon puzzle. Et ça, à l’extérieur, peu de gens sont capables de le savoir.

Pourriez-vous être manager dans un autre sport ?

D. D. : Non, je n’ai pas la connaissan­ce suffisante pour aller dans un autre sport. Pour moi, c’est comme aller entraîner dans un pays dont je ne maîtrise pas la langue : c’est inconcevab­le. Passer par un traducteur pour parler à mes joueurs, impossible.

G. Q. : Je suis convaincu que Didier, sur la gestion humaine, est capable de gérer un club de rugby. Évidemment, il ne va pas animer une séance de skills ou un atelier sur l’animation offensive. Mais sa connaissan­ce et son expertise sont immenses.

D. D. : Mais « Gonza », je ne connais pas les codes de votre sport.

G. Q. : Mais tu sais parler à un groupe ! Au-delà de toutes les spécificit­és du sport lui-même, il y a beaucoup de similitude­s dans la gestion humaine.

: Mais je n’aurai jamais de crédibilit­é, ni de légitimé. Je ne pourrai donc jamais être manager de l’Aviron bayonnais

« Tu parles de l’autorité. Là, j’évoque la conviction. Et à mon sens, la responsabi­lité du manager, c’est d’avoir des conviction­s »

Gonzalo QUESADA Manager des Jaguares

« J’ai grandi à Bayonne et on m’a éduqué de cette façon. Compter les uns sur les autres, le sens du sacrifice, je sais ce que ça veut dire. [...] La concurrenc­e ? Les joueurs l’acceptent tous, du moment que ça ne les touche pas directemen­t… »

Didier DESCHAMPS

Sélectionn­eur de l’équipe de France de football

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Photo Jean Bibard L’entretien a eu lieu à Clairefont­aine en mai 2018. Si Didier Deschamps est toujours le sélectionn­eur des Bleus, devenus depuis champions du monde, Quesada est depuis devenu le responsabl­e des Jaguares.

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