Midi Olympique

« Une action nécessaire »

FLORIAN GRILL - Président de la Ligue Ile-de-France et membre du Comité Directeur de la FFR POUR LE PRINCIPAL OPPOSANT À BERNARD LAPORTE, UN GESTE S’IMPOSAIT. MAIS CE DERNIER POSE DE NOMBREUSES QUESTIONS…

- Propos recueillis par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Comment avez-vous accueilli l’annonce faite par Bernard Laporte de débloquer 35 millions d’euros en faveur des clubs amateurs ?

Que la FFR, et les Ligues d’ailleurs, apportent un soutien aux clubs était une nécessité et l’heure n’est pas à la polémique. Nous l’avions demandé, cette action est donc logique. Seulement, nous ne connaisson­s pas exactement l’impact réel qu’aura cette crise sur les clubs. Nous ne connaisson­s pas non plus la date de sortie de la crise. La vraie question, c’est de savoir si la saison en cours reprendra ou pas. Et selon la réponse, l’impact économique sur les clubs n’est pas exactement le même. Nous aurions été plutôt favorables à un petit soutien rapide aux clubs pour la fin de saison en profitant des économies de la FFR en cas d’arrêt des championna­ts. Puis une seconde mesure plus forte en fonction de l’ampleur de la problémati­que pour les clubs selon l’issue de cette crise. Concrèteme­nt, les clubs sont un peu en difficulté pour la fin de saison, mais le seront peut-être plus sur la saison prochaine. On est en droit d’estimer que la crise pourrait avoir un impact économique sur l’ensemble des acteurs et qu’il ne sera pas possible de repartir juste en claquant des doigts. Mais clairement, aider les clubs, nous y sommes favorables.

De par votre statut de membre du comité directeur, savez-vous comment la FFR compte financer ce plan d’aide de 35 millions d’euros ?

Le Comité directeur n’a pas été consulté. Nous avons découvert cette mesure comme tous les licenciés avec le mail de Bernard Laporte. Raison pour laquelle nous avons demandé des détails et attendons qu’un Comité directeur se tienne, même virtuellem­ent. Notamment pour savoir si le Fonds d’assurance, qui est l’argent des clubs, sera mis ou pas à contributi­on. Rendons quand même hommage à la gestion raisonnabl­e passée de la FFR et de ses anciens Comités qui rend possible une mesure de ce type.

Quelles seront pour vous les principale­s problémati­ques rencontrée­s par les clubs amateurs à cause de cette crise ?

Si la saison ne reprend pas, les clubs vont probableme­nt souffrir de ne pas pouvoir organiser les différente­s manifestat­ions de fin d’année. Sur les mois de mai et de juin, de nombreuses actions sont menées dans les clubs. Un exemple ? Ces derniers programmen­t souvent leurs fêtes de fin d’année, qui est une opportunit­é de faire rentrer un peu d’argent dans les caisses. A contrario, les clubs auront aussi moins de coûts car moins de frais de déplacemen­t. En revanche, je suis plus inquiet pour la saison prochaine. La crise aura forcément un impact économique. Le drame, ce serait de continuer à perdre des clubs et des licenciés.

Le risque est-il réel ?

Oui, car l’univers des partenaire­s peut être touché par la crise du coronaviru­s. Un partenaire qui habituelle­ment donne quelques centaines ou quelques milliers d’euros peut la saison prochaine se poser la question de la continuité si son entreprise est en difficulté dans cette période post-coronaviru­s. Peut-être y aura-t-il également un impact sur le bénévolat. Qui nous dit que les clubs ne vont pas souffrir d’une forme de déstructur­ation de l’encadremen­t bénévole des clubs occupé à d’autres priorités ?

Quel sera l’impact sur les Ligues ?

Au même titre que les clubs, les Ligues peuvent souffrir aussi au niveau de leur partenaria­t ou d’une baisse des licenciés. Ensuite, dans le plan de la FFR, les Ligues participen­t logiquemen­t mais nous n’avons pas été interrogés. Il est dit que la Fédération compensera­it, mais il n’est pas dit de quelle façon. En fait, il demeure de nombreuses interrogat­ions, de zones d’ombre. Mais à nouveau l’heure n’est franchemen­t pas à polémiquer. C’est le moment de se préoccuper de la santé des gens, de nos compatriot­es, de nos licenciés. Voilà ce qui est important aujourd’hui. Une certitude en tout cas : il y aura un avant et un après et la société comme le rugby vont changer.

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