Midi Olympique

CALDAYROUX PILIER DE SALERS

VINCENT CALDAYROUX, ANCIEN PREMIÈRE LIGNE D’AURILLAC, EST DEVENU UN DES PILIERS DE LA FILIÈRE BIO DE SALERS, FROMAGE DU CANTAL. IL DÉVELOPPE AUSSI, EN CIRCUIT COURT, DES PRODUITS DE CHARCUTERI­E AVEC DES COCHONS NOURRIS AU PETIT LAIT.

- Par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Au bout du fil, on perçoit tout de suite l’enthousias­me. Le plaisir à l’instant d’évoquer ses produits, notamment le salers, son terroir, le Cantal, et sa nouvelle vie. Vincent Caldayroux, 43 ans, ancien pilier du Stade aurillacoi­s, est devenu fromager dès 2002. À l’époque, et jusqu’à la fin de sa carrière rugbystiqu­e en avril 2010, ce dernier a été pluriactif. Agriculteu­r la semaine et en première ligne de la mêlée d’Aurillac en Pro D2 le samedi ! Cette hyperactiv­ité, il l’a conservée pour sublimer un produit, le fromage salers, « seule AOP fermière de France », et développer l’exploitati­on familiale. « Comme beaucoup, j’ai repris l’installati­on de mes parents qui était seulement producteur­s laitiers. J’ai souhaité produire mon fromage. Je voulais aller jusqu’au bout de la chaîne de transforma­tion », indiquait-il en ce début de semaine.

Pour ce faire, il apprend sur le tas, respectant à la lettre le cahier des charges contraigna­nt de l’appellatio­n salers et profite de ses relations dans le rugby pour vendre ses premières tomes de fromage, mettant beaucoup d’applicatio­n et de rigueur à sortir un produit de qualité avec l’aide de son épouse et ses parents. Le bouche à oreille faisant le reste, en 2020, le voici à la tête d’une exploitati­on qui vend près de 70 tonnes de salers et de cantal à l’année, « tout en circuit court. J’y tiens ! Directemen­t à la ferme, sur le marché d’Arpajon le dimanche matin et au Leclerc et Auchan d’Aurillac. » C’est tout.

MÉDAILLÉ AU SALON DE L’AGRICULTUR­E

Pour déguster ses produits, il faut donc se rendre dans le Cantal. « C’est le plus beau départemen­t ! », clame-t-il, tel un membre de l’office de tourisme, lui qui est devenu aussi un membre du comité interprofe­ssionnel des fromages du Cantal. Il faut dire que ses fromages sont devenus de très bons vecteurs d’image de ce territoire. Après une première médaille d’or en 2007, au concours général du salon de l’agricultur­e de Paris pour son salers, cette année encore il a reçu la médaille de bronze pour son cantal entre-deux. À la tête d’un cheptel d’une centaine de vaches, le fermier est devenu un véritable petit entreprene­ur. Car comme le dit sa maman, « Vincent a toujours une idée pour développer la ferme ».

AUTOUR D’UN BUFFET AVEC GONTINEAC

Sa dernière ? Nourrir des cochons de pays avec le petit lait qui reste à la fabricatio­n des tomes et produire de la charcuteri­e de qualité. Et ça marche ! Dans quelques semaines, en centrevill­e d’Aurillac, il va ouvrir son premier magasin « extérieur à la maison familiale » pour vendre fromage, crème fraîche et charcuteri­e. « Je gère quatre salariés, deux pour la production laitière et deux pour la transforma­tion. Tout ce qui sort de nos ateliers est produit à domicile. C’est avec le lait de mes vaches que nous produisons le fromage et que nous participon­s à la nourriture des cochons qui sont transformé­s sur place. C’est, je crois, le secret de notre réussite. Aujourd’hui, je suis davantage un entreprene­ur qu’un paysan mais je prends du plaisir. »

Et le rugby ? « J’ai dû rendre mon abonnement à Canal + car sinon je serai devant le poste de télévision au lieu d’être dans les champs ou au bureau. Mais je ne manque jamais un match de l’équipe de France et je suis toujours de près les résultats du Stade aurillacoi­s, comme ceux du Pro D2 dans vos colonnes. Je garde également contact avec d’anciens partenaire­s comme Romeo Gontineac (nommé manager d’Aurillac en janvier dernier, N.D.L.R.) ou David Gabin et quand nous nous retrouvons, c’est moi qui gère le ravitaille­ment ! » ■

 ??  ?? Vincent Caldayroux, après plus d’une décennie de rugby de haut niveau et un titre de champion de France de Fédérale en 2007, produit et affine du salers et du cantal à Arpajon-sur-Cère, qu’il vend ensuite en circuit court.
Vincent Caldayroux, après plus d’une décennie de rugby de haut niveau et un titre de champion de France de Fédérale en 2007, produit et affine du salers et du cantal à Arpajon-sur-Cère, qu’il vend ensuite en circuit court.
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