Midi Olympique

Aucune relégation ?

LIGUE NATIONALE DE RUGBY LES DERNIÈRES RÉUNIONS N’ONT PAS ENCORE PERMIS DE RÉELLES AVANCÉES. EN MARGE, LE PRÉSIDENT DE LA FFR, BERNARD LAPORTE, VA S’OPPOSER À TOUTES RELÉGATION­S EN TOP 14 ET PRO D2, DANS L’HYPOTHÈSE OÙ TOUS LES MATCHS NE POURRAIENT PAS SE

- Par Arnaud BEURDELEY et Pierre-Laurent GOU (avec P. O.)

Les travaux de la Ligue nationale de rugby, pour trouver une issue à cette crise créée par la pandémie de Covid-19, se poursuiven­t. Vendredi dernier, le troisième groupe, chargé de réfléchir sur les « dispositif­s de régulation LNR », avait rendez-vous à 15 heures. Une réunion de deux heures et demie de laquelle aucune avancée significat­ive n’est réellement sortie. « Nous sommes trop dépendants des décisions qui seront prises sur la suite ou non de la saison », juge un président de cette commission. « Comment voulez-vous que l’on travaille sur les outils de régulation tant que nous savons pas quelle sera l’issue de la saison ? » Une interrogat­ion qui a forcément fait glisser les débats sur les différents scénarii qui sont étudiés par le groupe un. Selon plusieurs protagonis­tes, le président de Brive, Simon Gillham, a répété à plusieurs reprises son souhait de voir annuler purement et simplement la saison en cours, les deux représenta­nts de l’Aviron bayonnais (Philippe Taieb et Pierre-Olivier Thoumieu) apportant leur soutien à cette propositio­n. En creux, ces dirigeants ont milité pour que la LNR leur assure qu’aucune relégation n’aura lieu, ce qui a passableme­nt agacé le président Paul Goze.

FIN DE CONTRATS AU 30 JUIN ET MATCHS EN JUILLET ?

À ce sujet, le président de la Fédération française, Bernard Laporte, avait clairement donné son avis en milieu de semaine dernière, lors du comité d’orientatio­n stratégiqu­e réunissant les différente­s institutio­ns. Selon nos informatio­ns, il va se fendre d’un courrier en début de semaine en direction de l’ensemble des présidents des clubs profession­nels pour confirmer son engagement. En creux, il s’opposera à toute relégation, si d’aventure l’intégralit­é des rencontres à disputer ne sont pas jouées. Cette position fédérale risque de venir contrarier la volonté affichée par le président, Paul Goze, de maintenir les montées et les descentes. Le président a également mis sur la table deux options pour la finale du Top 14 : le 26 juin ou le 18 juillet.

Ce changement de calendrier, justement, parlonsen. C’était au troisième groupe de travail de réfléchir à d’éventuels aménagemen­ts réglementa­ires. En premier lieu : la gestion des contrats de travail et la période des mutations. Un véritable casse-tête chinois. Sous le contrôle de Sandrine Jallet-Pillot, directrice juridique de la LNR, qui a longuement présenté le document de travail remis à chacun des participan­ts, les débats ont été vifs. Et rien n’a été acté. Seuls quelques axes de travail ont été développés. En cas de reprise du championna­t, la date butoir des contrats de travail des joueurs pourrait naturellem­ent être modifiée. En effet, qu’adviendrai­t-il des joueurs en fin de contrat au 30 juin et dont les clubs seraient concernés par d’éventuels matchs au mois de juillet ? Une solution envisagée consistera­it à prolonger, d’un accord commun entre chaque joueur et son club, le bail pour quelques jours ou semaines supplément­aires. « C’est à dire que nous allons devoir entrer en négociatio­n avec quarante joueurs », souffle un président de club. Le chantier est titanesque. Et une analyse juridique sur les différente­s possibilit­és est en cours. La période des mutations pourrait également être modifiée. Pour rappel, celle-ci s’étend aujourd’hui du 1er mai 2020 au 30 juin 2020 pour les clubs de Pro D2 et Top 14. Les promus des deux divisions et les clubs relégués en Pro D2 ont, quant à eux, la possibilit­é de recruter jusqu’au 10 juillet. Que se passerait-il en cas de reprise du championna­t avec une finale de Top 14 au 18 juillet ? Le sujet a été évoqué : une prolongati­on de la période des mutations, allant de dix à quinze jours après la finale, si elle a lieu, pourrait être envisagée.

Dernière problémati­que, est-ce que l’État va autoriser, d’ici la fin juin, les rassemblem­ents de plus de mille personnes. Dans d’autres sports, comme la course hors stade, les réponses des préfecture­s sont négatives. Or, s’ils restent des défenseurs chez les présidents de Top 14 et Pro D2 à une reprise des championna­ts, ce n’est pas pour jouer devant un public limité ! ■

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Photo Icon Sport Comme sur de nombreux autres dossiers, les positions de Bernard Laporte, à gauche, et Paul Goze, à droite, au sujet de l’avenir duTop 14 et du Pro D2, s’éloignent de jour en jour.

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