Midi Olympique

REPRISE, LE CASSE-TÊTE

ALORS QUE LES OBSTACLES SE MULTIPLIEN­T SUR LE CHEMIN D’UNE ÉVENTUELLE REPRISE, LES PRÉSIDENTS SE POSENT DÉSORMAIS CLAIREMENT LA QUESTION : FAUT-IL BASCULER SANS ATTENDRE VERS LA SAISON 2020 - 2021 ?

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

LA RÉUNION EN VISIO-CONFÉRENCE DE MERCREDI ENTRE LA LNR ET L’ENSEMBLE DES PRÉSIDENTS DE CLUB N’A TOUJOURS PAS PERMIS D’AVANCER SUR UN ÉVENTUEL SCÉNARIO DE REPRISE DES COMPÉTITIO­NS. EN REVANCHE, LES CLUBS ONT VOTÉ À L’UNANIMITÉ LE MAINTIEN DES TRENTE CLUBS PROFESSION­NELS EN L’ÉTAT LA SAISON PROCHAINE.

Depuis le début de cette crise sans précédent liée à la pandémie du Covid-19, la LNR a donné rendez-vous chaque mercredi à 17 heures à l’ensemble de ses présidents de clubs profession­nels. Un rendez-vous façon « apéro-facetime » - pratique en cours de développem­ent exponentie­l chez le bobo parisien confiné - où chacun vient finalement défendre plus ou moins ses propres intérêts. Ce dernier mercredi, ce petit moment a duré un peu plus de trois heures. La finalité ? Une seule décision actée à l’unanimité : que les trente clubs profession­nels de cette saison seront au départ de la prochaine. En clair : le rugby profession­nel français vient d’inventer le concept de la ligue fermée temporaire. Une forme de protection­nisme inhérente à une situation exceptionn­elle qui peut s’entendre. Évidemment, rien ne dit que cela restera en l’état avec un Top 14 et une Pro D2 à 16 clubs, certains militant pour un Top 15 ou un Top 16… Mais les clubs de Fédérale 1 resteront à la porte du monde profession­nel, c’est la certitude du jour. Évidemment aussi, force est de s’interroger sur la position qu’adoptera le président de la FFR Bernard Laporte. Acceptera-t-il cette décision de la LNR ? S’en servira-t-il comme un levier de négociatio­n sur d’autres sujets ? Des questions pour l’heure qui demeurent sans réponse.

LES PRÉTENDANT­S AU TOP 14 DONNENT DE LA VOIX

Cette réunion de mercredi devait aussi permettre d’avancer sur les éventuels scénarios de reprises des compétitio­ns. Après avoir rappelé durant vingt bonnes minutes aux présidents l’impérieuse nécessité de rester solidaires et de ne pas divulguer dans la presse les négociatio­ns en cours, Paul Goze a soumis au vote le principe qu’aucune montée ou relégation n’aurait lieu cette saison, quelle que soit l’issue de l’exercice actuel. De prime abord, un large consensus est apparu. Et puis le président de Perpignan François Rivière est intervenu longuement. « Très longuement même », selon un protagonis­te, le président catalan arguant qu’il ne pouvait pas décemment expliquer à ses joueurs, à son staff, à ses partenaire­s une telle décision. Que cela serait incompréhe­nsible. À son soutien, les clubs d’Oyonnax et Grenoble se sont exprimés. Logique, forcément logique. Ces trois formations ambitionna­ient jusque-là de rejoindre le Top 14 et se trouvaient dans les temps de passage. En revanche, le soutien de Jacky Lorenzetti (président du Racing 92) à son homologue usapiste a surpris. Celui de Laurent Marty (UBB) un peu moins, ce dernier soulignant à propos de l’Usap qu’il fallait « saluer le travail de tout un club ». Comme une analogie à ce que réalise l’UBB jusqu’à aujourd’hui… Bref, les discussion­s se sont éternisées. Et le syndrome de procrastin­ation a repris le dessus, Paul Goze demandant le report du vote à mercredi prochain.

DES DÉSACCORDS TRÈS LOURDS

Enfin, pour ce qui intéresse l’ensemble des clubs, le débat s’est encore installé sur les différente­s hypothèses de reprises des compétitio­ns. Les débats ont été vifs. Depuis la réunion du groupe un (en charge de l’analyse des scénarios de reprise des compétitio­ns 2019-2020 et de leurs impacts) le mardi matin, les clubs ont échangé, chacun apportant son point de vue (lire ci-dessous). Affirmer que des désaccords très lourds existent relève de l’euphémisme. Les visions sont parfois diamétrale­ment opposées. En revanche, s’il y a bien un point sur lequel les présidents de clubs se sont entendus très vite en fin de réunion, c’est sur l’approche collective d’une baisse générale des salaires des joueurs (lire ci-contre). Une réunion à ce sujet a été programmée dès ce vendredi rassemblan­t l’UCPR, le syndicat des clubs profession­nels, la LNR et les représenta­nts des agents de joueurs. En revanche, Provale, le syndicat des joueurs, n’a pas été convié… Autant dire que le sujet risque de faire couler encore autant d’encre que de salive. ■

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Photo Icon Sport
 ?? Photo LNR ?? Les quatorze équipes présentes dans l’élite lors de la saison 2019-2020 seront de nouveau en Top 14 la saison prochaine. Il n’y aura donc pas de descente cette année que ce soit en Top 14 mais aussi en Pro D2.
Photo LNR Les quatorze équipes présentes dans l’élite lors de la saison 2019-2020 seront de nouveau en Top 14 la saison prochaine. Il n’y aura donc pas de descente cette année que ce soit en Top 14 mais aussi en Pro D2.

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