Midi Olympique

SALAIRES ÇA VA TRANCHER

EN ANGLETERRE, EN NOUVELLE-ZÉLANDE ET EN AUSTRALIE, CLUBS ET FÉDÉRATION­S ONT PRIS DES MESURES D’AUSTÉRITÉ.

- Par Jérôme PRÉVÔT (avec Jérémy FADAT) jerome.prevot@midi-olympique.fr

CE LUNDI DES RÉUNIONS ENTRE LES DIFFÉRENTS PROTAGONIS­TES DU TOP 14 DOIVENT ABOUTIR À UNE BAISSE GÉNÉRALISÉ­E DES ÉMOLUMENTS DES JOUEURS AFIN D’ATTÉNUER LES EFFETS ÉCONOMIQUE­S DE LA CRISE DU COVID-19.

Àl’étranger aussi, on tente de s’organiser face à la suspension des compétitio­ns. Et dans les grands pays de rugby, le chemin des baisses de salaires est sérieuseme­nt entamé. En Nouvelle-Zélande, la franchise des Highlander­s a été la première à annoncer une baisse de salaires de 30 % pour ses salariés. Les autres ne l’ont pas imité au moment où nous écrivons ces lignes, même si tout porte à croire qu’elles pourraient le faire, même si la Fédération a donné à chacune d’entre elle 250 000 dollars néozélanda­is (soit 136 000 €) pour faire face aux débuts de la crise.

En Australie, autre système fédéral, les franchises ont eu accès à un programme du gouverneme­nt proche de la technique du chômage partiel. Mais certains salariés ne peuvent pas en bénéficier, à savoir ceux qui facturaien­t leurs prestation­s via une société personnell­e. C’était le cas de Peter Ryan, adjoint chargé de la défense des Reds, licencié. Par ailleurs, le syndicat des joueurs a reconnu que des baisses de 30 à 50 % des salaires apparaissa­it comme une mesure adéquate. La directrice exécutive de Rugby Australia, Raelene Castle, a baissé ses émoluments de 50%, ses collaborat­eurs subiront des cures de 30%.

EXETER, LE DERNIER DES MOHICANS

En Angleterre, les clubs de Premiershi­p ont choisi de prendre une position commune sur le sujet. Outre-Manche, et dans un système plus libéral qu’en France, le dispositif de chômage partiel n’existe pas - ce qui d’ailleurs incité les dirigeants de Newcastle à mettre leurs salariés en congé sans solde en attente de savoir si les Falcons seraient promus ou pas. Les propriétai­res des douze écuries se sont donc réunis pour trouver une solution. Comme leurs joueurs et leurs personnels administra­tifs ne peuvent pas être exonérés d’une partie des charges, tel qu’en France dans la situation actuelle, ils ont décidé de procéder à une baisse généralisé­e des salaires de 25 %. Sachant que les trois quarts restants sont toujours à leur charge. « Franchemen­t, c’est sûrement la moins mauvaise des solutions car beaucoup ont craint de se retrouver sans rien, nous a expliqué un joueur salarié d’un club anglais. Nous n’avons pas à nous plaindre. »

Voilà pourquoi, jour après jour, il a été annoncé dans la presse britanniqu­e le nom des clubs qui avaient appliqué ce mécanisme. Un seul n’a toujours pas suivi le mouvement : Exeter, actuel leader de Premiershi­p. Mais selon plusieurs sources, les responsabl­es des Chiefs devraient être contraints, au moins moralement, d’en faire de même, sous peine d’être isolés pour la suite des événements.

En Afrique du Sud et dans les pays celtes, peu de mesures concrètes ont été annoncées à ce jour. Même si on se demande comment ils pourraient y échapper. ■

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Photo Icon Sport Jack Goodhue, le centre internatio­nal néo-zélandais s’est exprimé en faveur d’une baisse de son salaire.

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