Midi Olympique

Ventres vides, têtes pleines

- Emmanuel MASSICARD emmanuel.massicard@midi-olympique.fr H. N.

Et si c’était l’heure ? Enfin, l’heure. Et si, face au vide qui nous préoccupe, c’était le bon moment d’en venir aux vrais sujets de fond du rugby français et internatio­nal. Se poser les bonnes questions, manière de trouver les réponses adaptées. Pour aujourd’hui et, surtout, pour demain.

C’est peu ou prou en ces termes que nous avions abordé le défi du confinemen­t, mi-mars. Et c’est sur cette ligne éditoriale que Midi Olympique progresse depuis, plus que jamais accroché à l’idée de voir cette période de crise, par-delà les tensions entre dirigeants, incarner une formidable opportunit­é pour le rugby.

Parce que le ventre plein fait tête vide, nombre de sujets ont trop longtemps été délaissés. Faute de temps, de conviction­s ou -pire- d’idées… Dans le désordre, citons le train de vie du Top 14 et les salaires des joueurs, le format des compétitio­ns, la cohérence des mondes amateurs et profession­nels, la place et le rôle des championna­ts face aux sélections, ou par-dessus tout le calendrier internatio­nal.Voilà quelques-unes des thématique­s à propos desquelles nous nous sommes trop souvent arrangé avec la vérité.

Depuis mi-mars, les ventres se sont creusés. Au milieu du désordre qui règne et la bataille sur la fin de saison, les cerveaux ont pris le relais pour faire valser les tabous et imaginer l’avenir. Les premiers sujets sont sur la table. D’abord, les salaires. Vous le lirez dans ce journal, les joueurs n’échapperon­t pas à l’élan de solidarité : ils devront participer à l’effort de guerre. Mais cette « pause » dans l’inflation devrait n’être qu’une première étape sur le chemin d’une économie plus réaliste, vertueuse et prudente. La suite s’écrira ainsi autour d’un abaissemen­t significat­if du Salary cap et donc des salaires, avec l’instaurati­on d’un Marquee Player pour continuer d’attirer les stars mondiales. C’est du moins à souhaiter.

L’autre sujet de la semaine concerne le projet de création d’une Coupe du monde des clubs. C’est un vieux serpent de mer, qui n’a jamais abouti. Paul Goze a expliqué aux clubs vendredi qu’il en discutait régulièrem­ent avec l’EPCR et la Ligue anglaise. Bernard Laporte, lui, en fait un atout dans sa volonté de réformer le calendrier internatio­nal, une fois qu’il sera réélu à World Rugby. Il détaille ici les grandes lignes de ce projet qui pourrait voir le jour en 2022. Quand les leaders du rugby français se font ainsi face, il faut s’attendre à un combat musclé. D’autant plus musclé si les clubs, jusqu’ici divisés, se trouvent une cause à défendre dans les pas du président de la LNR… Alors, crédible ce Mondial ? Oui, si World Rugby décide d’harmoniser enfin les saisons et d’offrir aux clubs une visibilité qu’ils n’ont jusqu’ici jamais eue ; leur reconnaiss­ance à l’internatio­nal. C’est la clé. Impossible en effet de considérer ce Mondial comme une compétitio­n supplément­aire qui, pour exister, « tuerait » la Coupe d’Europe. Dans l’ordre des choses, il faudra donc d’abord repenser les calendrier­s avant de savoir où et comment s’affrontero­nt les meilleurs clubs de la planète, et pour quelles retombées. Il faudra aussi et surtout se demander s’il est bien opportun de vouloir courir le monde au moment où la crise du Coronaviru­s met à mal tous nos modèles. Et qu’elle semble renforcer le besoin de proximité entre tous, au coeur de nos propres territoire­s. La réflexion n’est reste pas moins essentiell­e. ■

ROGER DRIÈS DANS LA PEINE

Notre journal a appris avec tristesse le décès de l’épouse de notre collaborat­eur et ami Roger Driès, journalist­e de rugby très connu de Nice-matin et de Télé Monte-Carlo. Colette s’est éteinte à l’âge de 86 ans samedi 28 mars à son domicile de St Laurent du Var. Elle a été inhumée vendredi 3 avril au cimetière de Tarascon-sur-Ariège dont elle était originaire.

Au Midol, Roger Driès n’est pas le premier journalist­e venu. Originaire du Tarn-et-Garonne et vivant depuis les années 50 sur la Côte d’Azur, il a été l’un des correspond­ants historique­s du journal mais il a été aussi et surtout un historien reconnu. En effet, Roger avait établi une relation très proche et respectueu­se avec J.J. Puech, le papa de notre journal qui s’était retiré sur la Côte d’Azur et nombre des papiers signés RD en appelaient aux fondamenta­ux fixés dès 1947 par notre ombre tutélaire. Roger a été aussi l’une de nos plumes dès qu’il s’agissait de revisiter l’histoire du rugby en général et de Midi Olympique en particulie­r. Compte tenu des liens qui l’unissent à la grande famille du Jaune, compte tenu aussi de son état de santé actuel, les condoléanc­es que nous lui présentons ainsi qu’à sa fille Marie-Hélène et à tous les siens, dépassent de loin la forme convenue en pareille circonstan­ce. Roger est triste et nous le sommes, pour sa chère Colette et pour lui.

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