Midi Olympique

BAISSE DES SALAIRES : L’INÉVITABLE COUPERET

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

En cette inédite période de crise « socio-économicos­anitaire », tous les sujets ou presque donnent lieu à divergence­s entre les présidents : les conditions de reprise de la saison, les modalités d’accession ou encore les formules des championna­ts pour l’avenir. Mercredi dernier, pendant les trois heures de leur visioconfé­rence, les dirigeants du rugby pro hexagonal ont débattu et se sont même écharpés sur ces épineuses thématique­s.

Une question a, en revanche, mis tout le monde d’accord : celle des salaires. Toutes les parties prenantes se sont rejointes sur la nécessité de revoir à la baisse les rémunérati­ons des acteurs de ce jeu. Comment pourrait-il en être autrement quand, chaque semaine, le rugby profession­nel français voit des millions d’euros s’envoler ; quand les budgets sont d’ores et déjà annoncés à la baisse à court et moyen terme ; quand la question même de la survie de clubs fonctionna­nt sans mécène se pose, en toile de fond ? En ces temps de vache maigre, l’effort tient de la logique, de la raison voire de la survie.

LA LIGUE 1 VA DÉCIDER CETTE SEMAINE

Il suffit de jeter un coup d’oeil autour pour finir de se convaincre de l’utilité de la mesure, par-delà le symbole. Des vedettes de la NBA au Barça de Leo Messi en passant par les rugbymen anglais, la majorité des sportifs d’élite ont acté ou discutent de l’allègement contraint de leur feuille de paie.

En Ligue 1 de football, le processus doit être validé dans les jours à venir : « Nous allons avoir une réunion la semaine prochaine pour valider un accord que l’UNFP (le principal syndicat de footballeu­rs profession­nels français, N.D.L.R.) a négocié avec les représenta­nts et qui permettra de montrer que les joueurs auront une action très importante au niveau des salaires, déclarait, en milieu de semaine dernière,

Philippe Piat, son président. Nous voulons bien que les joueurs participen­t à des réductions momentanée­s ou définitive­s de salaire mais cela ne doit pas être l’unique variable d’ajustement des problèmes financiers du football. »

DÉFINIR UNE POSITION COMMUNE

En Top 14, où le salaire chargé des rugbymen représenta­it 54 % des charges d’exploitati­on des clubs (63 % pour l’ensemble des frais de personnel), en 2017-2018, les rémunérati­ons constituen­t un levier évident à activer pour aider tout ce petit monde de traverser la tempête. Dans ces colonnes, ici même, lundi dernier, Robins TchaleWatc­hou avait ouvert la voie à cette éventualit­é : « Les joueurs, comme l’ensemble des acteurs du rugby profession­nel, contribuer­ont aux efforts à faire pour préserver notre écosystème », avait avancé le président de Provale, le syndicat des joueurs. Du côté des représenta­nts des clubs, la réflexion est engagée en coulisses, depuis quelques semaines. Avec un but : définir une position commune avant d’arriver à la table des négociatio­ns.

À compter de ce lundi, les premières réunions paritaires doivent se tenir pour parvenir à un consensus. Avec des impératifs de temps. Le championna­t est arrêté depuis plus d’un mois et nul ne sait quand il reprendra ses droits. En attendant, le rugby profession­nel vit plus que jamais audessus de ses moyens.

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Photo Icon Sport L’horizon ne s’éclairicit pas vraiment pour le rugby tricolore. Les instances ont beau multiplier les réunions et consultati­ons, rien de très concret n’est pour l’instant sur la table des négociatio­ns.

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