« Des catégories déséquilibrées en termes d’effectif »

« L’idée de faire des catégories de poids chez les jeunes, dans l’absolu ça peut être bien. Le plus gros avantage, c’est que cela gomme la dimension physique qu’il peut y avoir aujourd’hui entre des jeunes qui ont eu un développement plus précoce que d’autres. Cela permettrait de structurer un peu plus le côté éducatif. C’est-à-dire que tous les joueurs pourraient apprendre les mêmes choses en même temps face à des coéquipiers du même gabarit. Ce qui est notamment facilité par la diminution de l’appréhension due au contact et donc une augmentation de la confiance. Dans de telles conditions, il sera plus facile de travailler la technique individuelle. Une fois que les gestes sont assimilés, les joueurs peuvent les remettre en situation plus tard contre des joueurs de tous les gabarits. Aujourd’hui, trop de nos jeunes n’ont pas peur face à des joueurs de leur gabarit et « s’échappent » face à des joueurs plus développés. Même si l’on peut remarquer qu’avec l’instauration de la nouvelle règle du passage en force (« un joueur porteur du ballon ne doit pas percuter volontairement un joueur arrêté »), ce phénomène tend à s’atténuer, ce qui est plutôt positif. On voit de meilleures attitudes, et non plus des joueurs qui vont « s’empaler » dans leur vis-à-vis mais qui cherche l’intervalle et à faire jouer derrière lui. Je trouve également qu’il y a moins d’accidents. Cependant, côté logistique j’ai dû mal à voir comment les catégories de poids pourraient être instaurées en place en France. Cela me semble complexe à organiser chez nous. La plus grosse question est celle des effectifs. Aujourd’hui, je dirai que 70-80 % des jeunes d’une même catégorie d’âge ont un physique similaire. Les catégories seraient alors très déséquilibrées en termes d’effectif.

Autre chose, les Néo-Zélandais ont la culture de la gagne qui arrive plus tard que chez nous. Sur nos plateaux, des éducateurs veulent gagner avant de faire progresser… Certains s’appuient encore trop sur des joueurs à plus forte densité qui font des différences. Un phénomène qu’on ne verrait plus ou alors moins avec des catégories de poids. »