« Loin d’être la seule option... »
Entraîneur des trois-quarts du XV de France
« C’est une voie intéressante à explorer. On s’est tous heurté à cette problématique, dans notre passé de rugbyman : à l’école de rugby ou en cadets, il y avait toujours un joueur physiquement en avance sur les autres et qui faisait des différences. Le souci, c’est que ces différences ne servaient ni le joueur, ni son équipe, ni l’adversaire : lui se contentait d’user la force, ses coéquipiers se contentaient de lui donner la balle et ses adversaires se focalisaient seulement sur lui… Les catégories de poids sont donc une option intéressante dans le développement des joueurs. Mais c’est loin d’être la seule. À l’époque où j’étais au Racing, j’avais rédigé un dossier sur la formation. J’y écrivais qu’il fallait avant tout éviter la «championnite» chez les jeunes, parce que ça nous pourrit et développe un esprit négatif chez le joueur ; ensuite, il est indispensable de faire toucher aux jeunes du multisport pour développer chez eux d’autres qualités, puisque le sport scolaire est en perte de vitesse : jusqu’à 14 ans, le joueur n’est pas figé, il peut facilement améliorer sa dextérité, sa coordination ; après, c’est plus dur, tu ne peux rattraper le temps perdu. Je crois enfin qu’il faudrait aménager les saisons des jeunes de cette façon : de 14 à 20 ans, ils devraient tous participer à des compétitions de rugby à 7 ; à mon sens, cela devrait être un pan de la saison obligatoire. La meilleure école, c’est peut-être cellelà… »