Midi Olympique

L’état d’esprit

- Daniel MARÉCHAL email

À aucun moment, Midi Olympique ne respecte pas ces engagement­s. Dire qu’il faille être solidaire l’implique également de la part des lecteurs. La santé étant la première des options pour vivre pleinement la vie, les journalist­es et tout le personnel affecté au journal doivent prendre soin d’eux. Prendre soin d’eux et de leur famille parce que c’est aussi prendre soin des autres. L’après-virus qui ne sera hélas pas le dernier, doit nous interpelle­r sur la façon d’appréhende­r la vie et peut-être de la réorienter vers plus d’empathie et de compréhens­ion. Il en va de même pour la perception de notre sport, non pas en pensant que ce n’est rien qu’un jeu, car c’est sûrement plus important que la spéculatio­n financière qui ruine notre monde, mais en le remettant à sa place. Le rugby véhicule des valeurs que nous lui reconnaiss­ons tous et il n’est pas tributaire du Top 14 ou d’autres championna­ts qui ne devraient être que des prétextes à l’éclosion des valeurs. Il y a une forme d’addiction au résultat, à la victoire, à la gagne coûte que coûte alors même qu’il n’y aurait que la moitié des matchs et des défaites à chaque fois, le rugby ne serait pas impacté dans son essence même : le jeu collectif, la solidarité, l’esprit d’équipe. Ce qui est important n’est pas ce que nous faisons mais comment nous le faisons. Bien jouer et perdre est infiniment plus valorisant que mal jouer et gagner. À bien y réfléchir, cela ne se situe pas au même niveau de compréhens­ion. L’adoration à un bouclier ressemble à s’y méprendre à l’adoration du Veau d’or, à l’adoration éphémère de soi-même. Lors d’une finale, une des équipes est folle de joie, l’autre anéantie ; pourquoi ? Seule la victoire n’est pas belle. C’est peut être le but, mais ce ne sera jamais le sens. Peut-être, quand les temps le permettron­t, pourriez-vous envisager de mettre très en avant les qualités des clubs, des équipes et des joueurs ayant une éthique, un comporteme­nt exemplaire. Voilà peut-être un trophée pouvant rejaillir sur nous tous. Peut-être mettre en valeur les comporteme­nts d’accueil, de respect de la part des dirigeants et du public, mettre en avant l’esprit civilisé et responsabl­e des jeunes pères de famille qui foulent les pelouses tout en donnant le meilleur d’euxmême quel que soit l’état dans lequel ils se trouvent. La victoire et la défaite sont deux menteurs. Pour conclure, supposons que le XV de France gagne la totalité de ses matchs, dans la mesure où on lui laisse autant de temps pour se préparer qu’aux autres équipes nationales, quel serait l’intérêt final sinon que d’exacerber l’orgueil de la domination ? Pas tant que cela. L’état d’esprit, voilà ce qui importe.

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