ROBERT CESCON, LE SAUT DE L’ANGE
Robert Cescon vient de nous quitter et le monde du sport qu’il a servi avec talent et générosité le pleure. C’était ce qui s’appelle un personnage. Doué dans toutes les disciplines (la barre fixe, la perche, sur le tard le rugby), il s’était illustré au football où il occupait le poste de gardien de but. Il gardait les buts du TFC l’année où Toulouse remporta la Coupe de France.
C’était un goal à l’ancienne, aux arrêts et aux sorties spectaculaires. Pas étonnant qu’il ait été l’ami de René Vignal, the « Flying French » (le Français volant). Il fut aussi un enseignant hors pair. « Un souriant pédagogue », se souvient Pierre Chadebech, qui fut son élève. Robert Cescon eut quelques sportifs de renom comme élèves, notamment Fabien Barthez, Pierre Berbizier et Pierre Villepreux, lequel en garde un souvenir impérissable : « Robert, c’est quelqu’un qui a enchanté mes années d’étudiant. Il m’a appris comment il fallait enseigner l’éducation physique et sportive pour que ceux qui la reçoivent y prenne du plaisir et y acquièrent des compétences. Plus tard, nous devînmes amis, puis collègues à Paul Sabatier. » Victime collatérale du coronavirus, épris de liberté, Robert Cescon n’a pas supporté le confinement qui lui a été imposé en mars, à l’EPHAD où il résidait. Impossible, désormais, de voir ses proches, même pas sa fille chérie. C’est de ça, vraisemblablement, qu’il est mort. Il paraît que gamin, il exécutait le « saut de l’ange » en sautant depuis un pont dans l’Ariège. Nul doute que le tout dernier saut aura emporté l’ange tout droit au paradis.