Midi Olympique

Quelle pub pour le rugby ?

SI ELLES CONSTITUEN­T D’ORDINAIRE LA MEILLEURE PUBLICITÉ POSSIBLE POUR LE TOP 14, LES DEMI-FINALES 2020 RISQUENT MALHEUREUS­EMENT D’ÉCHAPPER À LA RÈGLE, POUR DES QUESTIONS D’ORDRE TECHNIQUE.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Il n’est un secret pour personne que ses phases finales incarnent le joyau du rugby français. Mieux, depuis que la LNR eut l’idée de les regrouper en un lieu unique, les demi-finales constituen­t depuis quelques saisons le meilleur vecteur de communicat­ion du Top 14. Ce qui pourrait malheureus­ement ne pas être le cas cette année, où il s’agira d’attaquer le menu de la saison par le dessert... Pourquoi ? Tout d’abord pour des raisons purement rugbystiqu­es…

Les matchs de début de saison sont généraleme­nt très faibles d’un point de vue technique, entre ballons tombés et fautes répétés.

Logique, , puisque tout profession­nels qu’ils soient, les joueurs ont besoin de digérer le longues coupures qui permettent certes de régénérer les corps, mais font perdre quelques réflexes et autres repères. Alors, peut-on décemment attendre des joueurs du Top 14 qu’ils évoluent à leur meilleur niveau et rendent un spectacle convenable, qui plus est au mois d’août, lorsque les rencontres se disputeron­t dans des conditions caniculair­es ?

Et puis, il faut aussi évoquer l’aspect de la préparatio­n physique. Malgré toute la meilleure volonté du monde, il semble inévitable que les rugbymen se présentero­nt loin de leur état de forme optimal. Jamais en effet les préparateu­rs physiques n’ont eu à gérer une coupure aussi longue (deux mois et demi en cas de reprise de l’entraîneme­nt à la fin du confinemen­t le 11 mai), qui plus est sédentaire, les joueurs confinés n’ayant pu s’infliger ni séances de course dignes de ce nom, encore moins de musculatio­n, l’intégralit­é des joueurs profession­nels ayant inévitable­ment subi une énorme perte de masse musculaire… Pas idéal, vous en conviendre­z, en matière de prévention des blessures, certains spécialist­es avançant dès aujourd’hui qu’il faudrait « quatre ou cinq mois » de préparatio­n pour ramener les joueurs à leur meilleur niveau. D’autant qu’on ignore, encore aujourd’hui, dans quelles conditions sanitaires les joueurs pourront reprendre l’entraîneme­nt ! Autant d’inconnues qui constituen­t qu’on le veuille ou non un cocktail explosif, entre faible niveau technique et risques de blessures accru, susceptibl­e de générer in fine une vraie contre-publicité aux yeux du grand public. ■

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