Midi Olympique

PRO D2 FERMÉE, FRUSTRATIO­N ASSURÉE

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

LE PRÉSIDENT DE LA LNR, PAUL GOZE, A PRÉSENTÉ DEUX SCÉNARIOS POSSIBLES POUR LA REPRISE DES CHAMPIONNA­TS PROFESSION­NELS, MAIS AUCUN NE PRÉVOIT UNE ACCESSION D’UN CLUB DE PRO D2 À L’ÉTAGE SUPÉRIEUR. LE TITRE DE CHAMPION DE FRANCE DÉCERNÉ AU MOIS D’AOÛT AURA-T-IL ENCORE DE LA VALEUR SANS MONTÉE POSSIBLE ? LES ACTEURS NE LE PENSENT PAS.

Les pensionnai­res du Pro D2 ont longtemps redouté ce moment-là. Ils avaient déjà frémi quand la Ligue nationale avait décidé de mettre en place un match d’accession entre le 13e du Top 14 et le finaliste malheureux du Pro D2. Un coup d’épée dans l’eau si cette mesure cherchait à protéger l’élite puisque les petits ont fait couler deux fois de suite les soi-disants gros poissons.Voilà que l’ascenseur social est définitive­ment à l’arrêt entre les deux divisions profession­nelles du rugy français. Une mesure d’exception bien entendue mais qui peut laisser les acteurs du Pro D2 perplexes car l’accession à la division supérieure a toujours été le graal suprême pour les joueurs, les dirigeants et même les supporters des candidats à la montée.

RÉCOMPENSE

DE LA MEILLEURE PRÉPARATIO­N

Il faut d’ailleurs rappeler que la LNR avait décidé de changer la formule de la phase finale de ce championna­t qui avait longtemps été peu flatteuse pour le champion de France, alors premier de la phase régulière et exempt de phase finale. L’idée de récompensé­e au prix fort l’équipe la plus régulière de ce long marathon (trente journées) était fort louable mais les champions étaient bien souvent frustrés de regarder les demies et la finale depuis leurs canapés alors que ces matchs offraient de belles affiches dans des stades à guichets fermés avec des ambiances qui font le sel du rugby français. Le vainqueur de cette phase finale était souvent plus heureux que le champion, car la victoire finale donnait lieu à des fêtes mémorables, à l’image du retour triomphal de l’Aviron bayonnais se rendant au balcon de la mairie après son succès face à Aurillac à Toulouse en 2016, ou bien cette soirée fantastiqu­e en Corrèze après la victoire de Brive face à Pau dans le stade Chaban-Delmas de Bordeaux.

À cette époque, le vainqueur de la finale d’accession attirait bien plus la lumière et suscitait bien plus de sympathie que le champion dont le titre était noyé dans tout ce vacarme des phases finales. La LNR avait d’ailleurs dû créer un trophée à remettre au deuxième club promu tant les héros du jour se devaient de présenter quelque chose à leurs supporters lors de leur retour victorieux. Monter en Top 14 est donc bien plus important qu’un titre de champion de France de Pro D2, même si la nouvelle formule de la phase finale instaurée depuis deux saisons a permis au champion de France de retrouver ses lettres de noblesse. Cette phase finale disputée en août pour décerner un titre qui ne récompense­ra pas une saison mais la meilleure préparatio­n et, dans une moindre mesure, le meilleur recrutemen­t ne rencontre pas beaucoup de supporters même si la Ligue essaie de faire au mieux dans cette période confuse et inédite pour ne pas enterrer la saison 20192020 sans champion. Un lot de consolatio­n qui attiserait plus de frustratio­n qu’autre chose à écouter nos intervenan­ts qui n’y voient qu’un titre au rabais et sans saveur. ■

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