Midi Olympique

« La coupe Mickey »

JEAN-BAPTISTE ALDIGÉ - Président du Biarritz olympique IL EST EN TOTALE OPPOSITION AVEC LA FORMULE PROPOSÉE PAR LES CACIQUES DE LA LIGUE, CONCERNANT LA FIN DU CHAMPIONNA­T DE DEUXIÈME DIVISION. IL S’EXPLIQUE…

- Propos recueillis par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Que vous inspire cette phase finale en août ?

Nos bonnes vieilles institutio­ns ont opté pour cette formule, que je qualifiera­is de « coupe Canal », ou « coupe Mickey ». Il n’y a pas de secret : je l’ai d’ailleurs déjà dit à Paul Goze, lors de la précédente réunion des présidents. Je vous assure que même si on m’avait invité à la disputer, j’aurais refusé.

Pourquoi ? Quelle fut la motivation de base, dès lors ?

En fait, j’ai l’impression que le modèle choisi répond à la logique du parallélis­me des formes : on a voulu faire en Pro D2 ce que les grands avaient fait, en première division, quitte à ce que le résultat n’ait aucun sens. Et puis, elle est où l’éthique dont on parle depuis le début de la crise ? Cette équité tant mise en avant lors de nos réunions ? L’an prochain, le finaliste et le champion démarreron­t le Pro D2 avec des points d’avance. Et ça, ça me gêne… Je me sens floué…

Votre club était qualifié, dans les faits…

Nevers (cinquième, N.D.L.R.) et Biarritz (sixième) avaient

« L’an prochain, le finaliste et le champion démarreron­t le Pro D2 avec des points d’avance. Et ça, ça me gêne… Je me sens floué… »

jusque-là gagné leur place en phases finales. Ils sont aujourd’hui les dindons de la farce. Je me rassure en me disant que nous ne sommes pas les seuls dans ce cas.

À qui pensez-vous ?

Le Stade toulousain, qui a disputé plus d’un tiers du championna­t sans ses internatio­naux, a également de grandes chances de se retrouver sur le bord de la route… C’est injuste…

Qu’aurait-il fallu faire, dès lors ?

Je crois que l’on n’aurait pas dû commencer nos réunions par le gel des championna­ts profession­nels. Derrière ça, les clubs maintenus en Top 14 et Pro D2 ne se sont plus du tout sentis concernés par la suite des débats. Après ça, tout était biaisé…

Qu’auriez-vous préconisé, de votre côté ?

En tant que citoyen, je serais resté responsabl­e. Le pays traverse aujourd’hui une crise sans précédent ou presque, j’étais donc opposé à toute forme de reprise. Le monde ne tourne pas autour du rugby, que je sache.

On vous sent agacé…

Oui. Clermont et Biarritz, au motif qu’ils n’ont pas satisfait jusqu’à présent aux exigences sur le nombre du Jiff, auront des retenues financière­s. Mais le championna­t était-il terminé ? Non, il restait au moins sept matchs. Et Clermont ou Biarritz avaient-ils une chance de satisfaire à ces normes si la compétitio­n s’était poursuivie ? Clairement, oui. Tout ça m’agace…

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Elle ne rime à rien ! Je peux comprendre, en Top 14, que l’on veuille se battre pour le Bouclier de Brennus, qui reste un symbole très fort de notre discipline, de notre histoire, de notre culture. En Pro D2 ? Il n’y a rien à gagner : ni retombées financière­s, ni gloire, ni montée.
Elle ne rime à rien ! Je peux comprendre, en Top 14, que l’on veuille se battre pour le Bouclier de Brennus, qui reste un symbole très fort de notre discipline, de notre histoire, de notre culture. En Pro D2 ? Il n’y a rien à gagner : ni retombées financière­s, ni gloire, ni montée.

Newspapers in French

Newspapers from France