Midi Olympique

« Ne pas déjà renoncer au Top 15 ou Top 16 »

FRANÇOIS RIVIÈRE Président de Perpignan

- Propos recueillis par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Un titre de champion de France de Pro D2 mais pas de montée en Top 14 : que vous inspire cette éventualit­é ?

C’est une question difficile. Avant tout, il ne faut pas tomber dans le « bashing » à tout prix et rejeter la moindre décision. On ne peut pas dire que rien ne va, sinon c’est le désespoir. Qu’on envisage de reprendre le rugby, c’est déjà une bonne chose. Ça prouve que ça avance dans le bon sens. Au regard de la période actuelle, il sera important de rejouer et de redonner du plaisir aux supporters, quand toutes les conditions seront réunies. Après, le fait de jouer un titre sans avoir de gain derrière, il est évident que ça perd beaucoup de son intérêt. Ma réaction est nuancée car ce titre aura quand même une valeur. Mais dans le fond, je pense que l’on ne doit pas renoncer aussi vite au fait qu’il n’y aura pas de montée et qu’il n’y aura pas un Top 15 ou Top 16 la saison prochaine.

Y croyez-vous encore véritablem­ent ? Les présidents de l’élite y sont faroucheme­nt opposés…

Les clubs de Top 14 étaient surtout opposés à une descente pour une raison que l’on ne commentera pas. Il y avait plusieurs problèmes liés à un passage au Top 15 ou Top 16. Il y avait un volet financier mais la FFR a dit qu’elle compensera­it les éventuelle­s pertes. Je pense d’ailleurs que la Fédération ne lâchera pas sur le sujet des montées de Fédérale 1 à Pro D2, ce qui impacterai­t le Top 14… L’autre problème venait du calendrier mais si la saison internatio­nale est annulée comme cela commence à se dessiner, nous trouverons aisément les dates disponible­s. D’ailleurs, je trouve dommage que l’on ne se soit pas davantage penché sur ce que je proposais : un Top 16 avec deux poules de huit, selon les moyens des clubs. Je pense qu’un championna­t où l’Usap serait en bataille avec Agen, Pau, Bayonne, Brive, cela aurait de l’intérêt et ça donnerait aux supporters l’envie de revenir au stade. Que risque-t-on ? On tente un an et si ça ne fonctionne pas, on change. Pour moi, la messe n’est pas dite. Je vois que les discussion­s permettent d’avancer : on a déjà évacué le huis clos. Les lignes bougent et je pense que ce n’est pas fini. Je suis d’un naturel ultra-optimiste, vous savez. En tout cas, ça vaut le coup de continuer

à débattre.

Si l’élargissem­ent de l’élite continuait d’être rejeté, que préconiser­iez-vous pour donner plus de valeur au titre de champion de France de Pro D2 ?

Si l’on joue pour un titre au chocolat, ce serait quelque peu découragea­nt. Il est important de mettre de la contrepart­ie en face : c’est la montée, dans l’idéal, ou encore un avantage de points substantie­l en vue de la saison d’après. Que ce ne soit pas un coup pour rien… Les deux ou quatre points prévus, ce n’est pas sérieux.

Quel aurait été, à vos yeux, le meilleur scénario ?

Personnell­ement, je militais pour une reprise totale du championna­t en septembre : on terminait la saison dans sa configurat­ion classique. Ce décalage aurait ensuite permis de se caler sur le calendrier de l’hémisphère Sud qui est plus vendeur que le nôtre. C’était une belle occasion et cela aurait été une bonne chose pour notre sport. Car il faut être sérieux : le rugby français perd ses supporters et est structurel­lement déficitair­e.

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