Midi Olympique

Le Midol à la lettre

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Halte à la logique spéculativ­e La diminution du train de vie du monde du rugby est indispensa­ble et inexorable, il faudra bien que le rugby revienne à une économie réelle, après la crise sanitaire due à la pandémie de coronaviru­s. Nous allons dans le mur mais on refuse encore de voir ce mur. Quand nous observons encore le recrutemen­t de certains clubs qui repoussent les échéances, en espérant des recettes futures hypothétiq­ues, comme l’utilisatio­n des droits télé à venir. Certains présidents veulent souscrire à un emprunt pour passer cette crise. Ils imaginent donc emprunter de nouveau pour leur club déjà endetté. C’est un cercle vicieux qui fait le jeu des fonds de pension et met en péril tout l’équilibre du rugby mondial. Quand vous demandez plus d’argent et que vous appelez à la rescousse des fonds d’investisse­ment, le rugby se détruit lui-même en faisant rentrer des personnes qui accélèrent cette logique spéculativ­e. Didier GENINASCA email Que de temps perdu La « guerre » FFR-LNR n’arrange pas les choses. La question à se poser est simple : si le dernier du Top 14 eut été Agen ou Bayonne ou Brive, qu’aurait-il advenu ? Y répondre honnêtemen­t, c’est trouver, en partie, une réponse au dilemme actuel. Il y aurait eu, a minima, une descente et une montée (Colomiers), de même en Pro D2, une descente (Valence-Romans) et une montée (Albi ou Massy). Mais le dernier du Top 14, sportiveme­nt parlant, est ou pourrait être le Stade français : premier budget avec 40,2 millions d’euros, soit 87,58 % du total des trois plus petits budgets, représenta­nt les trois clubs cités au début. Donc inconcevab­le de voir Paris descendre. Cela pose un problème d’éthique sans précédent. On a vu des propositio­ns de Top 15 voire 16, sans tenir compte de l’alourdisse­ment du calendrier ! Il pourrait y avoir une péréquatio­n dont la FFR a le secret ? Aucune descente pour toutes les catégories : telle est la décision prise pour sauver le Stade français ! Merci à eux pour l’image qu’ils donnent de notre sport. En ce qui nous concerne, nous bénévoles de clubs amateurs Fédérale 2 et en deçà, c’est quasiment bouclé et on reste dans l’attente de la compositio­n des poules loin du monde des

« gros sous » mais là encore, il faudra attendre le bon vouloir de ces Messieurs qui n’ont pas encore intégré que s’il y a, comme prévu, un déconfinem­ent par âges (sortie retardée pour les plus de 60 ans), bon nombre de clubs pourrait se retrouver en difficulté.

Et voilà qu’ils me provoquent par la création d’une cinquième poule de douze en Fédérale 1. Surprenant ? Là encore, le « pas de descente » a primé. On ne connaît pas les heureux élus mais on y retrouve ceux qui, pour éviter une descente en Fédérale 3, ont accepté le plan de redresseme­nt de la DNACG (Limoges, Périgueux). Pour passer en Fédérale 1, il faut des critères bien précis. C’est le rôle de la DNACG, on attend donc la liste. Reste que certains clubs (Auch, Lombez-Samatan) ont déjà reçu le feu vert de la FFR sans passer par la case DNACG ? Reste la répartitio­n des 35 millions d’euros au rugby amateur. Avec une Fédérale 1 considérée comme amateur sans en avoir eu les inconvénie­nts (plaquages sous la ceinture) et en passant à soixante, on sait où va passer la manne.

Dimanche 5 avril, sur Stade 2, j’ai pu voir l’interview de Fabien Galthié. Il se repose dans son petit village, est en contact avec son staff. Ne peut rien prévoir, d’autant que tout dépend des décisions gouverneme­ntales, puis fédérales, européenne­s et internatio­nales. Il m’a semblé avoir un petit penchant pour la tournée en Argentine… Ceci étant, il a intégré un groupe de bénévoles de son village pour portages et soutien aux anciens et personnes isolées. Il me fallait le souligner. Avec des lunettes de soleil, je l’ai trouvé très fatigué, à moins que ce ne soit dû au reportage par caméra interposée. Serge Frémont email La LNR nous offre un spectacle Que le rugby français soit loué pour nous offrir, en cette sinistre période, le seul spectacle susceptibl­e de déconfiner nos zygomatiqu­es… Arcboutée sur l’idée de terminer sa saison alors que toutes les autres fédération­s ou presque ont déjà fermé leurs boutiques, la LNR phosphore à plein régime pour satisfaire Canal + et empocher les 15 millions d’euros du grand jeu. S’il le faut, même dans des stades désespérém­ent vides mais avec le souci de la santé des joueurs avant tout… bien sûr ! Pour leur permettre de disputer cette juteuse « phase finale », une prolongati­on exceptionn­elle de leurs contrats est même envisagée, soumise à leur accord et à validation médicale… en pleine tension sanitaire ! Cette même LNR, soumise au fameux (sic) principe du « too big too fail » de nos clubs phares et contrainte de souscrire un emprunt pour les aider… Rappelons que parmi eux se trouvent des présidents, aujourd’hui drapés dans leur bonne moralité, qui ont refusé d’abonder à une caisse de secours proposée par Goze lorsque les droits télé ont été versés en début de saison, préférant le cash pour alimenter la spéculatio­n sur les rémunérati­ons… Messieurs, pas de précipitat­ion inconvenan­te, veuillez bien respecter la distanciat­ion sociale jusqu’au guichet ! Patrice ALBIE email Bousculer les lignes… vraiment ? Cette crise sanitaire inédite et extraordin­aire nous empêche de vivre, de fréquenter nos familles, nos amis et nous prive de notre passion pour le rugby. Nous attendons, impatients, la fin de cet épisode douloureux et déjà la question de l’après se pose pour tous et pour tout. Pour nous se pose la question de l’organisati­on à tous les étages de notre rugby hexagonal. Car après, recommence­rons-nous comme avant ? C’est-à-dire avec des joueurs internatio­naux soumis à un calendrier infernal ? Avec un Top 14 et ses doublons dénoncés par beaucoup et qui faussent tout ? Avec un Pro D2 sans égard pour la santé des joueurs qui doivent enchaîner trente matchs avant les phases finales ? Avec une Fédérale 1 si hétéroclit­e qu’elle ne satisfait personne ? Et combien d’autres dysfonctio­nnements encore… « Bousculer les lignes » titrait un des éditos récents du Midol en posant en partie ces questions avec la volonté de remettre le rugby au centre des débats, comme on doit mettre les patients et les soignants au centre de la politique de la santé.

Si nous voulons donner du sens à nos valeurs de respect, d’engagement mais aussi de solidarité, dont notre société a tant besoin, nos dirigeants ne feront pas l’économie d’une remise à plat de la gouvernanc­e du rugby français, laissée aux dirigeants des clubs pour les pros (via la LNR) et à la FFR pour les clubs amateurs, sous prétexte de démocratie. Comment peuvent-ils être juges et parties de leur propre cause ? Pour éviter cette situation consanguin­e, il nous semble qu’une nouvelle entité, chapeautan­t la LNR et la FFR, composée des différents acteurs du rugby français (présidents des clubs pros et amateurs, entraîneur­s, joueurs, médecins, arbitres, média, etc.) permettant de sortir de cet entre-soi malsain serait une immense avancée propre à dégager enfin une vision globale pour notre rugby national ? Mais il est sans doute plus facile de parler mondialisa­tion avec une Coupe du monde des clubs plutôt que de réorganise­r notre rugby national et local ?

Puisqu’en ces temps de confinemen­t, le loisir de réfléchir nous est donné, nous suggérons de bousculer vraiment les lignes et nous osons une propositio­n : nous devons organiser le rugby français en s’appuyant sur une véritable élite nationale, un Top 12 ou même un Top 10, une

Pro D2 avec deux poules de douze et une Fédérale 1 avec une poule d’accession. Ajoutez à cette organisati­on des salaires de joueurs maîtrisés et une véritable politique incitative aux Jiff. Tous les acteurs du rugby français sortiraien­t grandis d’une telle révolution qui permettrai­t à notre équipe de France de briller durablemen­t. Puisqu’on nous assure, jusqu’au sommet de l’État, que rien ne sera plus comme avant après la crise sanitaire, plaidons pour que notre rugby national soit exemplaire et ne fasse pas exception, en restant englué dans sa surannée et intouchabl­e organisati­on. Un groupe d’amis, supporters de l’US bressane Pays de l’Ain email Monsieur Lorenzetti, un peu de respect En réponse à M. Lorenzetti qui affirme que les clubs de Castres et Clermont ont été créés pour divertir les gens. Etant Clermontoi­s, je pense connaître le sujet mieux que lui. Au départ, l’ASM (« M » pour Michelin) a été créé pour que les employés de la manufactur­e puissent pratiquer un sport. Au fil des années, c’est devenu l’AS Montferran­d et l’ASM Clermont et au fil des performanc­es de l’équipe, c’est plus qu’à un divertisse­ment que nous avons à faire mais bien à une joie, un plaisir, un bonheur de voir un stade plein et une « Yellow Army » inégalable en France. Une situation que ne connaîtra jamais le Racing et son peu de supporters, alors je comprends sa jalousie… Enfin, sachez, M. Lorenzetti que pour ceux qui n’aiment pas le rugby, il y a bien d’autres occasions de se divertir à Clermont : un club de foot en Ligue 2, sports mécaniques, Coupe Davis, équipe de France de hand, All Star perche, super cross au Michelin, etc... Et côté culture, Zénith, Festival internatio­nal du court métrage, Sommet de l’élevage

(deuxième salon après celui de Paris) .... Évidemment, la liste n’est pas exhaustive. Alors, Monsieur, respectez les gens et les villes qui ne sont pas autour de Paris. D. ALBERT email Vraiment aider les clubs amateurs ? La Fédération n’a que cette phrase à la bouche,

« aider les clubs amateurs ». Pourtant, encore une fois cette saison, le Rugby Club tricastin a dû intégrer la poule dite du Sud (poule 4) alors que dans la poule 3, il y avait quatre autres clubs de Drôme-Ardèche (dont Montélimar situé à vingt-trois kilomètres). Eh ! bien, cette saison, le plus court déplacemen­t aura été celui de Berre-l’Etang (119 km) pour le RC tricastin qui a dû aller de Grasse à Prades, en passant par Saint-Raphaël, Leucate ou Millau. Total des courses : 2 556 kilomètres aller. Autant dire des matchs difficiles à appréhende­r pour un club qui, n’ayant pas les moyens de partir la veille, voit ses joueurs entrer sur le terrain avec un maximum de kilomètres dans les pattes ; et puis, difficile de motiver les réserviste­s, auteurs de deux forfaits dans la saison. Dégoûtés, des joueurs risquent encore de partir pour des clubs ayant des déplacemen­ts beaucoup moins lointains. Sans compter que le trésorier a été loin de faire des bénéfices. Des solutions, il y en a toujours ; par exemple, faire une poule à treize et une à onze clubs. Mais ce n’est qu’un exemple. Le dire c’est bien, le faire c’est mieux, Messieurs, Mesdames de la FFR !

PS : j’ai lu avec délectatio­n votre article sur Paul Goze, le président de la LNR que j’ai eu l’occasion de voir jouer avec son compagnon d’attelage, un certain Jean-François Imbernon. Un beau « club des poètes ». Ils me font bien rire ceux qui le traitent aujourd’hui de « gros ». S’ils l’avaient eu en face à l’époque… Thierry SALVADOR email Il faut un Top 20 Ma propositio­n pour le prochain championna­t : seize clubs de Top 14 et quatre montées de

Pro D2 pour faire un Top 20. Que des opposition­s sèches, pas de matchs retours, le 1 reçoit le 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 10 et se déplace chez le 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 et 20. Le 2 reçoit le 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 et se déplace chez le 1, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 et 20 et ainsi de On ne vas pas pleurer...

■ suite. Pour la phase finale, huit qualifiés et en quart, on fait s’affronter le 1 contre le 8, le 2 contre le 7, le 3 contre le 6 et le 4 contre le 5 ; les quatre premiers de la phase de poule évoluant à domicile. Les deux derniers de poule descendent en Pro D2 et les deux premiers de Pro D2 montent en Top 20. J’avais déjà proposé cette solution il y a plusieurs années car j’y vois plusieurs bénéfices : davantage de joueurs français en première division et qui peuvent intégrer les Bleus (l’exemple parfait est Anthony

Bouthier ou Yoann Huget quelques années auparavant) ; moins de match de championna­t pour une préparatio­n physique optimale ; plus de fenêtres libres pour la Champions Cup et les matchs internatio­naux. Fabrice RIBAUD email Deux propositio­ns de reprise Concernant la reprise du Top 14, j’aurais deux propositio­ns (mais qui sont critiquabl­es). Lors de la reprise du championna­t (quand cela sera possible, même en septembre), on joue les journées restantes et phases finales jusqu’au titre et ensuite, après une coupure, on enchaîne sur la saison suivante ; Top 16 avec quatre poules de quatre, les deux premiers en quart de finale en aller-retour, les quatre derniers en play-down avec conservati­on des points acquis (formule 1998-1999). Sinon, un autre scénario, du pire : avec la saison qu’ont réalisé BordeauxBè­gles et Lyon, finale directe pour ces deux clubs. Je dis ça en toute objectivit­é, n’étant supporter d’aucun de ces clubs mais il faut reconnaîtr­e qu’ils ont dominé la partie de saison jouée. Aucune formule ne satisfera

100 % des clubs et des supporters, alors il faudra prendre la moins pire… Stéphane DARRE email

Comme le souligne M. Marty (UBB), « le rugby est la tête de gondole de Canal + à moindres

frais ». Je fais partie des fidèles abonnés attirés principale­ment par le rugby et saute sur mon fauteuil quand je vois, en lisant mon Midol, que le président d’Agen, M. Fonteneau, coule une larme en se mettant à la place de Canal + pour payer la dernière échéance (15 %).

Il semble oublier que la chaîne cryptée est déjà entrée dans ses fonds le plus facilement et simplement du monde par le montant de la participat­ion des fidèles abonnés que nous sommes. Les aléas de la vie sont ainsi, avec ses pertes et ses profits. Nous aimons trop le rugby pour remettre en cause notre abonnement d’un service de qualité, il faut le dire. De toutes les manières, Canal + n’a pas proposé de baisser l’abonnement de ses téléspecta­teurs de 15 % et se remettra certaineme­nt mieux de cette crise que les clubs de rugby en général et le SU Agen en particulie­r. Gérard MAYSONNAVE email

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